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Le grand danger des mauvaises fréquentations

Le grand danger des mauvaises fréquentations

Les mauvaises fréquentations figurent parmi les plus importants facteurs qui précipitent le serviteur d’Allah dans le péché. Car, les mauvais compagnons enjolivent le péché à l’homme pour le noyer, comme ils le sont eux-mêmes, dans la perversion et la turpitude. L’homme est influencé par ses compagnons.
Le Prophète (Salla Allahou Alaihi Sallam) a dit : « Chaque homme suit la religion de son meilleur ami. Que chacun de vous choisisse donc ses amis avec soin. » (hadith rapporté par Abou Dawoud et al-Tirmidhî qui le qualifie de hasan).
D’après Abû Mûsâ al-Ach’arî, qu’Allah soit satisfait de lui, le Prophète () a dit : «La compagnie de l’homme pieux et celle de l’homme mauvais sont respectivement comparables à celles du parfumeur et du forgeron. Pour le parfumeur, soit il te donne du parfum, soit tu en achètes, soit tu sens une bonne odeur en sa compagnie. Pour le forgeron, soit il brûle (le bout de) ton habit, soit tu sens une mauvaise odeur en sa compagnie » (Boukahri et Mouslim).

Selon ce hadith, la compagnie des pécheurs ressemble à celle du forgeron qui, en soufflant sur la forge, lance des étincelles qui brûlent vos vêtements, fait se dégager une fumée qui vous fait suffoquer ou une odeur désagréable. Si vous avez pour compagnons des gens mauvais et corrompus, soit vous serez contaminé par leur mal, ce qui vous poussera à propager la corruption sur terre, soit vous entendrez d’eux des futilités nuisibles et inutiles, ce qui appellera les démons à vous entourer, soit vous ferez au moins partie de leur groupe et vous acquerrez la même réputation que la leur, même si vous n’êtes pas comme eux et que vous n’adoptez pas leur façon de vivre. Qu’Allah, exalté soit-Il, fasse miséricorde à un homme qui aime les gens pieux et les gens de bien et leur tient compagnie, et qui déteste les gens corrompus mauvais et les évite.

Voilà pourquoi toute amitié qui n’est pas motivé par l’amour d’Allah, exalté soit-Il, se transformera le Jour de la résurrection en animosité. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « Les amis, ce jour-là, seront ennemis les uns des autres ; excepté les pieux » (Coran 43/67).

Dans son Tafsîr, Ibn Kathîr, qu'Allah lui fasse miséricorde, commenta : « Toute amitié et compagnie se transforme le Jour de la Résurrection en animosité, sauf celles qui s’inscrivent dans le cadre de l’amour pour Allah, exalté soit-Il. Ces dernières ne changeront jamais. Al-Chawkânî, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit dans son Tafsîr : 'Le Jour de la Résurrection, les compagnons qui s’aimaient dans le bas monde deviennent des ennemis les uns pour les autres, puisque les rapports entre eux ont été rompus et chacun d’eux devient préoccupé par ses propres affaires. En outre, comme ils trouvent que les raisons qui en ont fait des amis sont maintenant celles de leur châtiment, ils deviennent les ennemis les uns des autres' ».

Le musulman est donc enjoint de se mettre à l’écart des pécheurs et des gens désobéissants pour ne pas se compromettre et devenir comme eux, commettant les péchés avec indifférence.

Al-Mâwardi, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « L’amitié éprouvée à l’égard d’une personne mauvaise est susceptible d’attirer des ennemis et de corrompre les bonnes mœurs. Ne comporte aucun bien cette amitié qui amène l’animosité d’autrui et qui engendre dénigrements et reproches, puisque l’homme suit son compagnon ».

De son côté, ‘Abdallah ibn al-Mu’taz a ajouté : « Les amis du mal ressemblent aux arbres donnant des oranges amères, qui se brûlent entre eux ».

Un sage renchérit : « La compagnie des gens mauvais est dangereuse, et continuer à leur tenir compagnie est comme courir les mers : celui qui survivra deviendra après cela plein de prudence ». Un autre précisa : « La compagnie des gens mauvais mène à penser du mal des pieux ». Et un troisième d’ajouter : « La compagnie des gens mauvais est un mauvais choix ».

Certains récits nous mettent en garde contre la compagnie des gens désobéissants, dont le suivant qui nous montre la réalité des mauvais compagnons et leur perfidie à l’égard de celui qui leur tient compagnie.

Sa’îd ibn al-Musayyib rapporta de son père, qu’Allah soit satisfait de lui, ce qui suit : « Au moment où Abû Tâlib était à l’agonie, le Prophète () vint le voir et trouva chez lui Abû Djahl et ‘Abdallah ibn Abî Umayya ibn al-Mughîra. Le Prophète () s’adressa à Abû Tâlib, en disant : 'Ô mon oncle, atteste que nul n’est digne d’être adoré en dehors d’Allah, et ce sera un mot, par lequel je serai témoin en ta faveur auprès d’Allah'. Aussitôt, Abû Djahl et ‘Abdallah ibn Abî Umayya s’écrièrent : 'Ô Abû Tâlib, vas-tu renier la foi de ‘Abd al-Muttalib ?'. Le Prophète () ne cessa de lui proposer de prononcer la profession de foi en répétant les mêmes mots, tandis que les deux autres lui répétaient les mêmes propos. Enfin, les dernières paroles d’Abû Tâlib furent qu’il persistait sur la religion de ‘Abd al-Muttalib et refusa d’attester que nul n’est digne d’être adoré en dehors d’Allah. Alors, le Prophète () dit : 'Par Allah ! Je demanderai à Allah de te pardonner, tant que cela ne me sera pas défendu'. Là, Allah, exalté soit-Il, révéla (sens du verset) :

'Il n'appartient pas au Prophète et aux croyants d'implorer le pardon en faveur des polythéistes, fussent-ils des parents alors qu'il leur est apparu clairement que ce sont les gens de l'Enfer' (Coran 9/113) » (Boukhari et Mouslim).

Voyez comment les mauvais compagnons – dans ce récit Abû Djahl et ‘Abdallah ibn Abî Umayya – ne laissèrent pas l’oncle du Prophète (Salla Allahou laihi wa Sallam) même au moment de rendre son dernier soupir, et n’eurent de cesse de lui rappeler le culte de ses ancêtres jusqu’à ce qu’il meure en polythéiste, à Allah ne plaise.

Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :

« Le jour où l’injuste se mordra les deux mains et dira : '[Hélas pour moi !] Si seulement j’avais suivi chemin avec le Messager ! Malheur à moi ! Hélas ! Si seulement je n’avais pas pris 'un tel' pour ami ! Il m’a, en effet, égaré loin du rappel [le Coran], après qu’il me soit parvenu'. Et le Diable déserte l’homme (après l’avoir tenté) » (Coran 25/27-29).

Ce verset fut révélé lorsque ‘Uqba ibn Abû Mu’ayt, qui était l’ami privilégié de Umayya ibn Khalaf, embrassa l’Islam. Là, Umayya lui dit : « Je ne te parlerai plus jamais de ma vie sauf si tu désavoues la religion de Mohammad ». Alors, ‘Uqba apostasia et renia l’Islam pour gagner l’agrément de son ami Umayya.

Ce récit, entre autres, nous montre le péril que représentent les mauvais compagnons. Abû Hâtim indiqua : « L’homme sensé doit demander la protection d’Allah, exalté soit-Il, contre la compagnie de celui qui ne l’aide pas à évoquer Allah, exalté soit-Il, et qui au lieu de lui rappelle pas Allah dans ses moments d’insouciances l’incite à négliger Son évocation. Celui qui a de mauvais amis finira par faire partie de leur clan, car de même que les bons n’aiment que les pieux, les méchants ne tiennent compagnie qu’aux pervers. Si l’homme doit choisir une compagnie, qu’il opte pour les gens magnanimes ». Et d’ajouter : « L’homme sensé ne tient pas compagnie aux gens désobéissants, car la mauvaise compagnie est une braise qui engendre la rancune, et le mauvais compagnon ne reste pas longtemps amical et ne respecte point ses engagements ».

Voici quelques conseils donnés par ‘Umar ibn al-Khattâb, qu’Allah soit satisfait de lui à l’un de ses amis : « Ne parle pas de ce qui ne te concerne pas, éloigne-toi de ton ennemi et méfie-toi de ton ami privilégié s’il ne craint Allah et Lui obéit. Ne fréquente pas le libertin car il t’enseignera son libertinage. Ne lui confie pas non plus tes secrets. Dans tes affaires, ne consulte que ceux qui craignent Allah » (Al-adâb al-char’iya de Ibn Muflih).

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