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La manière de traiter les non-musulmans

La manière de traiter les non-musulmans

Une question me tourmente : comment traiter mon voisin non-musulman?

Beaucoup de musulmans sont boulversés par cette question. Ils craignent pour leur religion et désirent avoir une opinion claire pour savoir à quoi s'en tenir. La réponse est d'une grande simplicité. Le musulman doit se référer au Livre de son Seigneur et à la tradition de son Prophète (). L'Islam est la seule religion à avoir donné une solution au problème de la cohabitation entre musulmans et non-musulmans. Parmi les enseignements de l'Islam en ce qui a trait à la manière de traiter les non-musulmans :

Faire preuve de bienfaisance envers eux :

La règle générale en Islam c'est d'être bienfaisant envers tout le monde, musulmans ou incroyants. Allah, le Très Haut, dit (sens des versets) :

«Allah ne vous défend pas d’être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allah aime les équitables. Allah vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus pour la religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent pour alliés sont les injustes.» (Coran 60/8-9)

Les versets ne nous incitent pas seulement à être équitables envers les non-musulmans, ils nous incitent aussi à être bienfaisants envers eux.

L'Islam ne nous interdit pas d'être bienfaisants envers les adeptes des autres religions, même s'ils sont des incroyants ou des idolâtres. Il porte cependant un intérêt tout particulier aux gens du Livre (chrétiens et juifs). Le Noble Coran nous donne l'exemple en ce qui a trait à l'éthique du dialogue avec eux. Il ne les appelle que par ces termes : « Ô les gens du Livre » ou « Ô vous à qui on a donné le Livre ». Une référence au fait qu'ils sont à l'origine des adeptes d'une religion céleste, qu'ils ont des origines communes avec les musulmans et un lien fondé sur la religion unique qu'Allah, exalté soit-Il, a révélée à tous Ses prophètes. Allah, le Très Haut, dit (sens du verset) :

«Il vous a légiféré en matière de religion, ce qu’Il avait enjoint à Noé, ce que Nous t’avons révélé, ainsi que ce que Nous avons enjoint à Abraham, à Moïse et à Jésus: 'Etablissez la religion ; et n’en faites pas un sujet de divisions'». (Coran 42/13)

Le Messager d'Allah () est mort alors que son bouclier était en gage chez un juif pour une somme d'argent dont il se servait pour subvenir aux besoins de sa famille. En outre, lorsque les membres de la délégation de Nadjrân allèrent trouver le Prophète () dans sa Mosquée après la prière de `Asr, et que le temps de leur prière était venu, ils voulurent accomplir la prière dans la Mosquée, les gens voulurent le leur interdire. C'est alors que le Prophète () ordonna de les laisser prier. Ils se mirent en direction de l'Orient et prièrent.

'Umar, qu'Allah soit satisfait de lui, recommanda à sa mort de traiter avec bienveillance les gens du Livre, de respecter les engagements conclus avec eux et de ne pas les accabler de charges qui soient au dessus de leurs capacités. Il s'agit dans ce contexte de ceux qui ont conclu un traité avec les musulmans, un traité qui assure la sécurité et la protection. Ce traité est un acte précurseur qui équivaut aux droits civils contemporains.

Croire à tous les prophètes :

Parmi les piliers de la foi prescrits par l'Islam figure la croyance en tous les Livres et les messagers d'Allah, exalté soit-Il. Celui qui les nie fait partie des incroyants. Allah, le Très Haut, dit (sens du verset) :

« Dites: 'Nous croyons en Allah et en ce qu’on nous a révélé, et en ce qu’on a fait descendre vers Abraham et Ismaël et Isaac et Jacob et les Tribus, et en ce qui a été donné à Moïse et à Jésus, et en ce qui a été donné aux prophètes, venant de leur Seigneur : nous ne faisons aucune distinction entre eux. Et à Lui nous sommes Soumis' ». (Coran 2/136)

Manger avec eux et prendre des épouses parmi leurs femmes :

L'Islam autorise ses adeptes à manger avec les gens du Livre, à manger de leurs bêtes égorgées, à nouer des alliances avec eux et à épouser des femmes de leur religion d'après les règles légales. Allah, le Très Haut, dit (Sens du verset) :

«Vous sont permises, aujourd’hui, les bonnes nourritures. Vous est permise la nourriture des gens du Livre, et votre propre nourriture leur est permise. (Vous sont permises) les femmes vertueuses d’entre les croyantes, et les femmes vertueuses d’entre les gens qui ont reçu le Livre avant vous» (Coran 5/5)

Faire preuve de douceur avec eux :

L'Islam a incité ses adeptes à faire preuve de douceur en parlant avec les gens du Livre et à discuter avec eux de la meilleure façon, car une telle conduite est susceptible de dissiper toute animosité et de purifier les esprits de la rancune. Allah, le Très Haut, dit (sens du verset) :

«Et ne discutez que de la meilleure façon avec les gens du Livre, sauf ceux d’entre eux qui sont injustes. Et dites: 'Nous croyons en ce qu’on a fait descendre vers nous et descendre vers vous, tandis que notre Dieu et votre Dieu est le même(1), et c’est à Lui que nous nous soumettons'». (Coran 29/46)

Leur garantir une vie sûre :

L'Islam a appelé à garantir une vie sûre aux gens du Livre et à être sincères avec eux, à leur garantir l'équité et la paix. A ce propos, le Prophète () a dit :

• «Quiconque porte préjudice à un dhimmi, je deviendrai son ennemi. Et si je deviens l'ennemi de quelqu'un, je le serai aussi le Jour de la Résurrection » [al-Khatîb avec une chaîne de garants jugée hasan (bonne]) N.T : Le dhimmi est par définition le non-musulman vivant en terre d'Islam.

• «Quiconque est injuste avec une personne avec qui les musulmans ont conclu un traité, ou porte atteinte à l’un de ses droits, ou lui impose une charge supérieure à ses capacités ou encore s’empare d’une chose qu’elle possède contre son gré, je serai son adversaire le Jour de la Résurrection.» (Abû Dâwûd)

• « Quiconque assassine un mu`âhid (une personne du pacte) ne sentira pas le parfum du Paradis, lequel se sent à quarante ans de marche.» (Rapporté par Ahmad, Boukhari dans al-Jizyah, al-Nasâ’î et Ibn Mâjah dans al-Diyât selon le hadîth de `Abdullâh Ibn `Amr). Le mu`âhid d’après Ibn Al-Athîr désigne le plus souvent les gens de la dhimma et peut être étendu aux autres mécréants si l’on s’accorde avec eux sur l’abandon de la guerre

Leur offrir des cadeaux :

L'Islam a permis à ses adeptes d'offrir des cadeaux aux non-musulmans, d'accepter leurs cadeaux et de leur rendre la pareille. Il est rapporté que des rois offrirent des cadeaux au Prophète () qui les accepta d'eux, alors qu'ils n'étaient pas musulmans. D'après la Mère des Croyants, Umm Salama, , le Prophète () a dit : «J'offris à al-Nadjâchî une robe et des onces de Musc».

Le musulman doit exercer son influence sur le non-musulman sans se laisser influencer par le credo de ce dernier. En effet, chacun a ses propres us et coutumes. Il n'est donc pas permis au musulman d'imiter le non-musulman d'une manière qui s'oppose aux normes de l'Islam, en imitant sa manière de s'habiller, en présentant à ses invités de l'alcool ou des aliments illicites.

Tels sont les principes éternels de l'Islam et ses nobles valeurs qui respectent l'homme.

«Sahl ibn Hunayf et Qays ibn Sa'd étaient un jour assis à al-Qâdisiyya lorsqu’un convoi funèbre vint à passer près d’eux. Comme ils s’étaient levés, on leur dit : 'C’est le convoi d’un dhimmi (juif ou chrétien jouissant de la protection de l'Etat musulman)'. Le Prophète, répondirent-ils, se leva un jour au passage d'un convoi funèbre, et, comme on lui faisait remarquer que c’était d’un juif, il répliqua : 'N’est-ce donc pas un être humain !'» (Boukhari).

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