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L'ouvrage al-'Aqîda al-Tahâwiyya contient-il des erreurs ?

Question

Salam alaykum,
Je voudrais savoir si le livre Al-Aqida al-Tahawiya contient véritablement des erreurs et quelles sont ces erreurs ? BarakAllahou fikoum.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

L’erreur la plus importante et la plus connue allant à l’encontre de la doctrine des Anciens dans al-'Aqîda al-Tahâwiyya concerne la question relative à la foi. Al-Tahâwî (qu’Allah lui fasse miséricorde) considère que les actes n’entrent pas dans la définition de la foi et la considère comme une chose figée dont la base ne varie pas en intensité d’une personne à une autre. Al-Tahâwî (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit : « La foi, c’est l’attestation par la langue et l’affirmation par le cœur. Il n’existe qu’une seule forme de foi, et les croyants sont, à la base, pourvus de la même foi. Ce qui les différencie, c'est la crainte, la piété,… »

Cela va à l’encontre de la doctrine des Anciens qui dit que la foi comprend la parole, les actes et la croyance et que celle-ci augmente et diminue ; et par conséquent les croyants en sont plus ou moins pourvus.

Le cheikh al-Albânî a dit (dans son commentaire de la Tahâwiyya) : « Ceci est la doctrine hanafite et maturidite qui est contraire à celle des Anciens et de la grande majorité des imams comme Mâlik, al-Châfi'î, Ahmad, al-Awzâ'î et autres. Ces derniers ont ajouté à l’attestation (par la langue) et l’affirmation (par le cœur) le fait d’œuvrer avec les membres.
La divergence entre les deux doctrines n’est pas une divergence sur la forme comme l’a dit celui qui a fait le commentaire du livre (Ibn Abî al-‘Izz) sous prétexte que tous sont d’accord pour dire que celui qui commet un péché majeur ne sort pas du cercle de la foi et que son sort est entre les Mains d’Allah, Qui, soit le châtiera s’Il le veut ou soit lui pardonnera s’Il le veut.
Malgré le fait que ce consensus soit correct, si les Hanafites ne contredisaient pas réellement la grande majorité des oulémas dans le fond, en niant que les actes font partie de la foi, ils auraient alors été d’accord avec eux pour dire que la foi augmente par le biais de l’obéissance et diminue à cause de la désobéissance, en s’appuyant sur la multitude des preuves du Coran, de la Sunna et des propos des Anciens.
Le commentateur du livre a mentionné une bonne partie de ces preuves mais cependant, les Hanafites ont persisté à dire le contraire de ces preuves claires concernant l’augmentation de la foi et sa diminution et ils ont interprété ces Textes d’une manière clairement extravagante et erronée (…). De plus, comment peut-on dire que ce n’est qu’une divergence dans la forme alors qu’ils autorisent au plus pervers d’entre eux de dire : « Ma foi est comme celle d’Abû Bakr et même comme celle des Prophètes, des Messagers, de Djibrîl (Gabriel), et de Mîkâ’îl (Michel, Alaihim Assalam) » ? Comment peut-on dire cela alors qu’ils ne permettent pas, en se fondant sur leur doctrine, à l’un d’entre eux, qu’il soit désobéissant ou pervers, de dire : « Je suis croyant si Allah le veut » ; il doit dire selon eux : « Je suis un véritable croyant » alors qu’Allah dit : “Les vrais croyants sont ceux dont les cœurs frémissent quand on mentionne Allah. Et quand Ses versets leur sont récités, cela fait augmenter leur foi. Et ils placent leur confiance en leur Seigneur. Ceux qui accomplissent la Salat et qui dépensent [dans le sentir d'Allah] de ce que Nous leur avons attribué. Ceux-là sont, en toute vérité les croyants…” (Coran 8/2-4) “[…] Et qui est plus véridique qu'Allah en parole ?” (Coran 4/22) »

Le cheikh Sâlih Âl-Chaykh a dit dans le commentaire d’al-Tahâwiyya ce qui suit : « Ce dogme qu’a mentionné al-Tahâwî (qu’Allah lui fasse miséricorde) a été fondé sur la doctrine des jurisconsultes musulmans : Abû Hanîfa, Abû Yûsuf et Muhammad Ibn al-Hasan. Pour les traditionnistes (Ahl al-Hadîth wa al-Âthar) les avis de ces jurisconsultes sont en conformité avec les sunnites dans la plupart des questions relatives à la croyance. Cependant, ils les ont contredits dans l’un des grands fondements de la religion qui est la foi. C’est en raison de cela qu’ils furent nommés les jurisconsultes Murdjites. Ils sont Murdjites car leur avis concernant la foi est celui des Murdjites qui consiste à retirer les actes (les dévotions corporelles) de la définition de la foi. Ils ont dit : “ les croyants sont, à la base, pourvus de la même foi.” Il apparaît donc de cette introduction que ce livre est fondé sur les avis des sunnites en général et sur la doctrine des jurisconsultes Murdjites en ce qui concerne la foi en particulier. Cela est vraiment le cas car ce que dit l’auteur concernant la foi est l’avis des Murdjites. »

Le docteur Nâsir al-'Aql a dit dans le commentaire d’al-Tahâwiyya ce qui suit : « Al-Tahâwî fait partie des Anciens et a confessé la croyance des Anciens excepté en ce qui concerne les questions relatives à la foi. Il est d’avis que la divergence qu’il y a entre les Murdjites auxquels il s’affilie dans son école jurisprudentielle (les Hanafites) et entre les sunnites est une divergence dans la forme terminologique. C’est comme s’il avait voulu être modéré dans l’utilisation des termes pouvant admettre des interprétations afin de les interpréter de façon correcte conciliant ainsi l’avis des Anciens et l’avis des jurisconsultes hanafites Murdjites. C’est ainsi que j’explique les confusions d’expressions d’al-Tahâwî (qu’Allah lui fasse miséricorde) dans les questions relatives à la foi. Il s’est énormément embrouillé dans ces questions. En dehors de cela, il est en accord avec les Anciens sur tous les sujets. »

Ce qu’on remarque également dans la Tahâwiyya, en ce qui concerne les questions relatives à la foi figure sa parole : « Le serviteur ne sort du cercle de la foi qu’en reniant ce qui l’y a fait entrer. »
Le cheikh Ibn Bâz a dit : « Il y a à redire quant à cette restriction, car un mécréant entre dans le cercle de l’Islam en prononçant les deux attestations de foi s’il ne les avait pas prononcées. S’il les avait prononcées, alors (il devient musulman) en se repentant de ce qui le rendait mécréant. Il peut apostasier de l’Islam sans qu’il y ait un reniement mais pour de nombreuses raisons qu’ont expliquées les oulémas en traitant la question de l’apostasie. Parmi ces raisons figure le fait qu’il critique l’Islam ou le Prophète (), qu’il se moque d’Allah, de Son Messager, de Son Livre ou d’une de Ses Lois d’après la parole d’Allah, exalté soit-Il : “Dis : ‘Est-ce d'Allah, de Ses versets (le Coran) et de Son messager que vous vous moquiez ?’ Ne vous excusez pas : vous avez bel et bien rejeté la foi après avoir cru.” (Coran 9/65-66) Il y a énormément d’autres choses qui rendent mécréant un musulman qui les commet et qui ne sont pas un reniement. Les oulémas les ont mentionnées au chapitre de l’apostasie dans les traités de droit musulman. Vous pouvez vous y référer si vous le désirez. »

Il y a également dans l’ouvrage Al-Tahâwiyya des paroles contenant des généralités et ambiguïtés dont les innovateurs ont essayé de se servir pour affirmer leurs hérésies en matière de religion bien que le cheikh al-Tahâwî n’entendait pas cela, comme dans sa parole : « Notre Seigneur, exalté soit-Il est décrit par des attributs qui Lui sont uniques et qualifié par des épithètes qui Lui sont spécifiques. Il n’y a rien dans ce qui le caractérise qui soit comparable aux créatures. Il est exempt de toutes délimitations, de réductions, d’éléments, de membres et d’organes. À la différence de l'ensemble des créatures, aucune des six orientations spatiales ne le contient. »

Et Allah sait mieux.

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