L’éducateur exemplaire
09/02/2011| IslamWeb
Ibn Radjab Al-Hanbali, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Les exhortations sont comme un fouet qui frappe les cœurs. Leurs effets sur les cœurs sont semblables aux effets des fouets sur les corps. La force de la douleur et sa persistance sont proportionnelles à la force du coup donné. Plus le coup est violent plus la douleur qu’il entraine est grande et plus sa durée est longue. Il en est de même pour l’exhortation. »
Il a dit aussi : « L’éducation par le fouet doit émaner d’une personne au corps sain, à la parole ferme et aux bras musclés. Ainsi ses coups seront douloureux. Quant à celui dont le corps est malade ou qui est faible, les coups de fouet qu’il donne n’auront aucun effet. »
Citant le cas d’ Al-Hassan Al-Basri, qu'Allah lui fasse miséricorde, il a dit : « Lorsque Al-Hassan Al-Basri, qu'Allah lui fasse miséricorde, venait à la rencontre des gens, il était tel un homme qui a vu l’au-delà puis vient informer les gens de ce qu’il a vu et lorsque les gens quittaient son assemblée, les plaisirs terrestres n’avaient plus aucune valeur à leurs yeux. »
Ces paroles montrent qu’il est important que l’exhortation soit faite par un pieuse personne qui et met en pratique ce qu’elle prêche et donne ainsi le bon exemple.
Certains prédécesseurs dirent : « Si le savant ne cherche par son prêche l’agrément d’Allah, Exalté soit-Il, son exhortation effleure les cœurs sans y pénétrer telle une goutte d’eau qui glisse sur un galet. »
C’est la crédibilité qui donne à la parole du prédicateur, de l’éducateur ou du père un effet sur l’esprit de ceux qu’il éduque, enseigne ou exhorte. Ils ne seront jamais influencés par lui, tant que ses actes ne seront pas la preuve réelle de la véracité de ses paroles; si tel n’est pas son cas, alors lui-même a plus besoin d’être exhorté que ceux qu’il éduque.
Les exhortations sont le remède des cœurs et un remède ne peut être donné que par un médecin compétent et sain. Quant au médecin qui est lui même victime de ses passions, il a plus besoin de se soigner lui-même avant de songer à guérir les autres.
Omar ibn Dharr dit à son père Malik: « Ô père ! comment se fait-il que quant tu exhortes les gens pleurent alors que quand l’exhortation est faite par quelqu’un d’autre ils ne pleurent pas ? » Malik répondit : « Ô fiston ! La femme qui pleure suite à la mort de son enfant n’est pas comme celle qu’on loue pour pleurer. »
Chers éducateurs et éducatrices ! Beaucoup d’entre nous se demandent : pourquoi nos enfants ne nous écoutent pas et ne respectent pas nos ordres ? Pourquoi ne révisent-ils pas ou ne mémorisent-ils pas le Coran avec calme et docilité bien que nous n’arrêtons pas de les conseiller à tout moment et à toute heure sans voir l’effet ou le résultat de ces paroles !
Conseiller les enfants et les exhorter doit se faire avec une certaine mesure, au bon moment et au bon endroit. Il n’est pas nécessaire que les éducateurs s’égosillent par de multiples conversations avec leurs enfants, car à trop vouloir exhorter, l’esprit de celui qui les écoute finit par banaliser leurs discours qui n’auront plus aucun effet sur eux. Cependant, de manière appropriée, l’exhortation de l’enfant doit être comme le sel pour la nourriture, elle est nécessaire, mais en petite quantité car s’il y en a trop ou pas du tout, on ne peut consommer cette nourriture.