Hadj, miroir de la nation musulmane
19/10/2011| IslamWeb
Un des avantages du miroir est qu’il reflète clairement l’image des choses sans rien ajouter ni diminuer. Tous ceux qui s’en servent veillent à sa propreté afin qu’il brille. Ce n’est pas la faute du miroir si celui qui s’y regarde y découvre ses défauts tels que la saleté de ses vêtements ou son apparence négligée, car le miroir n’est que le témoin honnête de la réalité. Il se peut que la personne qui s’y regarde soit mécontente de l’image imparfaite qu’elle aperçoit, mais elle ne peut, si elle est sensée, que changer la réalité afin de changer son image. Cependant, certains insensés accuseront ce miroir, le briseront avec leurs mains et le piétineront. Nous leur dirons alors : vous n’avez pas changé la réalité et, en plus de cela, vous avez perdu le moyen de connaître vos imperfections et vos défauts.
Le Hadj est le miroir de la nation musulmane à travers lui apparaît l’image de la nation avec ce qu’elle contient de bien, de beauté, de laideur et de désordre. La raison à cela est que le Hadj est le plus grand rassemblement de la nation musulmane et le plus diversifié, car y sont présents des dirigeants, des savants, des intellectuels, des écrivains, des dignitaires et de gens communs et ordinaires parmi les hommes et les femmes. Il n’y a aucun doute que ce miroir qu’est le Hadj met en évidence, dans un cadre général, de nombreuses qualités, en matière de culte, d’égalité et d’unité. Néanmoins, en raison de sa sincérité, il montre aussi certains aspects négatifs tels les défauts et les manquements qui ne s’accordent pas avec les bonnes qualités et peut-être même y trouvons-nous ce qui va à l’encontre et s’oppose à ces qualités.
L’œil ne manque pas d’apercevoir un grand nombre de points négatifs. Vous observez parmi les rangs de ces foules denses des manifestations de croyances erronées et d’innovations religieuses tout comme vous constatez une négligence dans les actes d’adoration et un manque de recueillement. Vous n’êtes pas sans connaître des exemples d’ignorance religieuse et de confusion dans les rituels en plus des manifestations de manque de civilité que l’on observe à travers la négligence de l’hygiène et l’ignorance de ses exigences les plus élémentaires, la non observation des instructions sanitaires et leur non-respect ainsi que la désorganisation et le désordre continuel. Tout cela en plus des diverses manifestations de dureté dans les relations, de brutalité au sein de la foule, de cette envie permanente de vouloir dépasser et de ce fanatisme en faveur d’une race ou d’un pays, ou tout au moins cette antipathie et ce manque d’ouverture envers les autres.
Tout cela n’exclut pas la présence de nombreux points positifs, mais en même temps, il convient de ne pas adopter ce genre de comportements et de ne pas briser le miroir. Au contraire, il faut remercier ce miroir qui nous a montré nos défauts et à nous de faire l’effort nécessaire pour les corriger.
Je conclus ces quelques lignes en disant que ce que j’ai mentionné démontre l’ampleur des efforts à déployer pour que cette nation passe de la désunion à l’unité, de l’humiliation à la gloire, de la faiblesse à la force et de l’arriération au progrès. Il n’y a aucun doute que le rôle majeur revient aux gouvernements musulmans, à leurs médias et leurs programmes éducatifs. Les oulémas ont également un grand rôle à jouer par le biais de leurs efforts dans la Da’wa (prédication). Ils doivent préserver la Aqiidah (crédo) de la nation, en exposer la vérité, repousser le mal, combattre l’ignorance et faire face à l’invasion. Il y a aussi des efforts et des devoirs dépendant des riches et des institutions économiques, d’autres dépendant des intellectuels et des hommes de lettres et d’autres encore dépendant des prêcheurs et des écrivains.
Je pense qu’aucun musulman n’est exempt de responsabilité face à la situation de la nation et il est de notre devoir de faire passer ce message à tout individu de cette nation en général et à toute personne accomplissant le Hadj en particulier, afin qu’ils prennent leurs responsabilités face à la nation, qu’ils la fassent changer, et qu’ils accomplissent leurs devoirs afin que se réalise pour nous la promesse d’Allah, Exalté soit-Il : « Allah ne modifie point l'état d'un peuple, tant que les individus qui le composent ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes ».
Puisse Allah, Exalté soit-Il, nous secourir.