Réalité des visions et des rêves 2ème partie

05/02/2012| IslamWeb

Les rêves dans la psychologie

Le phénomène des rêves a attiré, à travers l'histoire de l’humanité, l’attention aussi bien de ceux qui font les rêves que ceux qui les interprètent. Un tel intérêt a conduit à l’émergence de nombreuses théories dans le but d’élucider le phénomène. On a également assisté à l’émergence de différentes tendances d’interprétations qui visent à en percer le secret. En dépit de la divergence des vues concernant ces interprétations et ces tendances, les rêves sont restés un phénomène complexe et difficile à comprendre et à interpréter. Au siècle dernier le phénomène a connu un regain d'intérêt qui s’est principalement axé sur leur interprétation. Bien que la science moderne ait dissipé quelques secrets relatifs au phénomène des rêves, elle a en même temps jeté sur eux suffisamment de lumière qui a permis de dévoiler tout le mystère qui les entoure.

Force est de constater cependant qu’elle a été incapable d'accéder à son essence ou de répondre à beaucoup de questions auxquelles elle est supposée répondre, surtout en ce qui concerne la conception et la signification des rêves. De là, l’approche de l’Islam s’avère infaillible parce qu’elle est exempte de fautes et d'erreurs et parce qu’elle n’a rien à voir avec les interprétations humaines divergentes, dénuées de tout fondement scientifique établi et avéré.

La psychologie a fourni plusieurs théories pour l'interprétation des rêves, l’explication de leur réalité et la clarification de leur fonction. En voici les plus importantes.

 1 - La théorie de la psychanalyse :

Pour Freud, le fondateur de l’école de la psychanalyse, les rêves ne prédisent pas l'avenir. Ils sont plutôt un phénomène qui révèle des conflits sexuels ou émotionnels dont souffre le rêveur à l'heure actuelle, ou bien l’expression des désirs refoulés depuis la petite enfance. Le rêve a pour fonction d’assurer «la garde du sommeil», c’est-à-dire d'aider le dormeur à continuer son sommeil, tout en évitant tout ce qui est susceptible de le déranger comme stimuli extérieurs. Dans ce cas, le rêve se présente comme étant une tentative visant à éloigner tout ce qui peut entraîner les troubles du sommeil. Pour y arriver, il assouvit le désir du dormeur de façon imaginaire certes, mais qui l’exempte, tout de même, de se réveiller.

Il ne fait aucun doute, selon Freud, que beaucoup de rêves sont la consolation de sentiments refoulés ou l’expression d’un désir convoité. Seulement nombre d’entre eux ne peuvent être interprétés sur cette base, en particulier ceux qui prédisent l'avenir et ceux dont l’interprétation requiert la croyance au futur invisible, ce qui détruit et sape la pensée matérialiste.

Aussi, les adeptes de cette école croient que les symboles sont absolument immuables, c’est-à-dire que, pour eux, l’objet est toujours représenté par un seul symbole dans les rêves.

Ils ont aussi chargé ces symboles d’explications sexuelles exagérées. Ainsi, ils voient dans tout ce qui est rond un symbole du sexe de la femme (comme la grotte, le cercle, l'anneau...) et dans tout ce qui est rectangulaire un symbole du sexe de l'homme (tels que le bâton, la plume, l'épée…). Aussi, pour eux, tout mouvement dans le rêve est un symbole de l’acte sexuel, telle la course, l’escalade, la natation... et autre interprétation qui soulève une tempête de critiques de la part des psychologues eux-mêmes, mais aussi de la part des camarades les plus proches de Freud.

 

2 – La critique de l'école de la psychanalyse par Jung :

Jung soutient qu'il n’y a pas seulement (l’inconscience personnelle) – comme le prétend Freud - mais il y a aussi (l’inconscience collective) qui est une combinaison naturelle héritée qui s'exprime à travers les rêves par des images de type physique.

Jung a découvert que les parties responsables des rêves sont les plus anciennes parties du cerveau - si ce n'est le système nerveux - Si les rêves sont liés à ces anciennes structures du cerveau, il est prévisible - selon lui – qu’ils empruntent aussi leur langage à l'homme primitif : le langage des images, des comparaisons décorées et des signaux légendaires.

Non seulement cette théorie est fragile, mais elle est sans rapport avec la science. Mais en supposant qu’effectivement les rêves sont liés à des structures anciennes du cerveau, c’est une grande erreur que de croire que cela implique qu’ils empruntent le langage de l'homme primitif. Aussi la prétention que le langage de l'homme primitif a été formé d’images et de comparaisons décorées est une prétention sans fondement. La vérité est qu’Allah a enseigné à Adam la langue et l’expression claire. Ainsi, Il dit, exalté soit-Il : « Et Il apprit à Adam tous les noms » (Al-Baqara : 31), c'est-à-dire qu’il lui a inculqué les noms de toutes les choses avec leur nature intrinsèque, leurs caractères et leurs actions. Il dit aussi, exalté soit-Il : « Il lui a enseigné l’expression claire » (Rahman : 4), c'est-à-dire, selon al-Hasan al-Basrî, la parole (v. le Tafsir d’Ibn Kathir).

Dans le hadith de l’Intercession on peut lire : « Les hommes viendront voir Adam pour lui dire : « Tu es le père de l’humanité, Allah t’a créé avec Ses propres Mains, a ordonné aux anges de se prosterner devant toi et Il t’a enseigné les noms de toutes les choses, alors, intercède en notre faveur auprès de ton Seigneur. » (Hadith rapporté parBoukhari dans plusieurs chapitres de son Sahîh).

3 - Théorie des alertes externes :

Certains croient que les rêves peuvent naître à partir d’alertes externes sensorielles de sorte que leur contenu dépende de la nature de ces stimuli. Pour éclaircir ceci, ils citent le cas de la mère qui doit se réveiller le matin quand elle entend le son de la cloche (ou de l’alerte), réveiller ses enfants pour se préparer à aller à l'école et leur préparer le petit déjeuner. Or, comme elle veut continuer à dormir afin de se reposer, voilà que la cloche sonne et elle rêve qu'elle a entendu le son de la cloche et qu’elle s’est immédiatement réveillée comme d'habitude, qu’elle a préparé le petit déjeuner, réveillé les enfants qui ont mis leurs vêtements et pris leur petit déjeuner. Ensuite elle est revenuepour terminer son sommeil et se reposer un peu.

Néanmoins, lorsqu’elle s'est réveillée elle a constaté que les enfants dorment toujours et que tout ce qu'elle a fait n'était qu'un rêve.

Il est possible que certains rêves soient interprétables de cette façon, mais ce n’est pas le cas de leur grande majorité dont les concernés ne trouvent pas dans cette théorie une explication convaincante.

Plus profond et surtout plus intelligent que les adeptes de cette théorie, Ibn Hadjar al-Asqalanî a considéré ce genre d’interprétation des rêves comme une (la sixième) des sept catégories des visionscomme nous allons le voir. Ainsi, il dit :

Il y a une sixième catégorie : il s’agit de la vision de ce que le rêveur a l’habitude de voir quand il est éveillé tel, par exemple, celui qui, ayant l'habitude de manger à un certain moment, se retrouve endormi en ce même instant et il se voit, alors, en train de manger ou qui, remplissant sonestomac de nourriture et de boisson pendant la nuit, rêve en dormant qu’il est en train de vomir. (v. Fath Al-Bari )

4 - La théorie physiologique :

Pour les adeptes de cette théorie les rêves ont pour origine les troubles physiologiques tels que l'indigestion ou la douleur physique ou sont le résultat de l’irritation de certaines cellules du cerveau, comme cela arrive lors des hallucinations de la fièvre qui conduisent à l'émergence des souvenirs stockés dans ces cellules au centre de la sensation.
Même si quelques-uns des rêves sont la concrétisation des souvenirs, ce n’est pas le cas de leur grande majorité.

A vrai dire, il y a une confusion, voire une perplexité, dans les opinions exprimées par les psychologues qui se manifeste par les explications qu’ils donnent et qui sont tantôt insuffisantes, tantôt inacceptables. D’ailleurs, il n'est pas un secret que la plupart des connaissances de la psychologie ne sont qu’un ensemble d'idées conjecturales !