L’appel à la vertu : gardienne de la foi et rempart de la société

20/11/2025| IslamWeb

 

L’appel à la vertu : gardienne de la foi et rempart de la société

La religion et la vertu sont indissociables. La première vise à réformer, guider et élever les individus comme les communautés ; la seconde incarne sa finalité concrète. Par elle, la pudeur s’enracine dans les âmes, la foi éclaire les cœurs et la piété fait refleurir la vie par les bonnes œuvres. Mais lorsque la religion est affaiblie, la vertu s’éteint à son tour, et avec elle s’effondrent les valeurs, laissant place au chaos où dominent passions et désirs.

Il ne fait aucun doute que l’essor des nations et la grandeur des civilisations reposent sur la vertu. Une société vertueuse protège son unité, honore les valeurs nobles et s’emploie à combattre le vice, les foyers de corruption et les repaires des démons. Telle est une loi divine immuable : les prophètes et messagers – que la paix et les bénédictions d'Allah soient sur eux – furent toujours des porteurs de pudeur et de vertu, alors que leurs adversaires cherchaient à bâtir l’édifice du vice. Ils allèrent jusqu’à les accuser d’excès de pureté : « Expulsez de votre cité la famille de Loth ! Ce sont des gens qui veulent rester purs ! » (Coran 27/56).

 

 

Les masques de l’hypocrisie et de la tromperie

Notre époque traverse une véritable crise des valeurs. Les vices se parent des atours du progrès et se dissimulent sous le masque séduisant de la civilisation. Car s’ils s’affichaient ouvertement comme ennemis de la vertu, leurs partisans seraient aussitôt discrédités. Ainsi, ils recourent à des artifices séduisants, mais derrière ces façades se cachent complots et desseins corrupteurs. Or, Allah les a avertis d’un châtiment douloureux : « Ceux qui aiment que la turpitude se répande parmi les croyants auront un châtiment douloureux, ici-bas comme dans l’au-delà. Allah sait, et vous ne savez pas. » (Coran 24/19).

Si la vertu est combattue par les prêcheurs du mal, certaines chaînes de télévision et les réseaux sociaux, sa lumière, tout comme la lumière du soleil, ne s’éteindra jamais. Même si son éclat s’affaiblit un temps, son aube renaîtra inévitablement, car après l’épreuve vient le soulagement et la vérité finit toujours par triompher. Dans chaque génération, Allah suscite des hommes sincères et des femmes vertueuses qui portent l’étendard de la vertu, repoussent le mensonge et élèvent la bannière du bien.

L’obligation d’ordonner le bien et d’interdire le mal

Les réformateurs et les gens du bien doivent rester vigilants et fidèles à l’obligation d’ordonner le convenable et d’interdire le blâmable. Faute de quoi, ils risqueraient le sort de nations passées. Allah a condamné les enfants d’Israël qui toléraient le mal sans se l’interdire :

« Ceux des Enfants d’Israël qui ont mécru ont été maudits par la bouche de David et de Jésus fils de Marie, parce qu’ils désobéissaient et transgressaient. Ils ne s’interdisaient pas mutuellement le blâmable qu’ils commettaient. Comme est mauvais ce qu’ils faisaient ! » (Coran 5/78-79).

Et Il dit encore : « Lorsqu’ils eurent oublié ce qu’on leur avait rappelé, Nous sauvâmes ceux qui interdisaient le mal, et Nous saisîmes les injustes d’un châtiment cruel pour leur perversité. » (Coran 7/165).

Le Prophète () illustra cette vérité dans le célèbre hadith du navire : « L’exemple de celui qui veille aux limites d’Allah et de celui qui y tombe est comme des gens qui tirèrent au sort leur place sur un navire : certains furent en haut, d’autres en bas. Les passagers du bas devaient passer par ceux du haut pour puiser de l’eau. Ils se dirent : “Si nous perçons une ouverture dans notre partie, nous ne dérangerons pas ceux du dessus.” S’ils percent leur plancher pour puiser de l’eau, et que ceux du haut les laissent faire, tous périront. Mais s’ils les en empêchent, tous seront sauvés. » (Rapporté par Al-Boukhari). Ainsi en est-il de la communauté : si le vice est toléré, il se propage et détruit tout, mais si le bien est défendu, tous en bénéficient.

La vertu ne relève pas de la théorie abstraite, mais d’une pratique concrète. La Sunna prophétique a enseigné les règles de la vie collective et la sauvegarde des droits publics. Le Prophète () dit : « Évitez de vous asseoir au bord des routes. » Les compagnons dirent : « Nous ne pouvons pas nous en passer, ce sont nos lieux de discussion. » Il répondit : « Si vous refusez d’en démordre, alors accordez à la route son dû. » On demanda : « Et quel est le dû de la route ? » Il dit : « Baisser le regard, ne pas nuire, rendre le salut, ordonner le bien et interdire le mal. » (Rapporté par Al-Boukhari et Mouslim).

Ainsi, même l’acte ordinaire de s’asseoir sur le chemin devient une école de moralité, où se diffusent pureté, respect et miséricorde dans la société.

L’histoire enseigne que les nations périssent quand la vertu décline, que les passions prennent le dessus et que les turpitudes s’affichent sans honte. Le Prophète () a dit : « Lorsqu’une turpitude apparaît ouvertement dans un peuple, au point qu’ils l’affichent sans pudeur, alors se répandront parmi eux des épidémies et des maladies qui n’existaient pas chez leurs ancêtres. » (Rapporté par Ibn Mâjah et authentifié par Al-Albânî).

L’appel à la vertu fut le message des prophètes et des réformateurs. Il est le secret de l’élévation des nations et le navire du salut dans l’océan des épreuves. Par lui, la foi s’enracine dans les cœurs et les sociétés sont préservées de la ruine. Et jusqu’à la fin des temps, il y aura toujours des porteurs de ce flambeau qui défendront la vérité jusqu’à ce qu'Allah fasse triompher Sa lumière et que s’éteignent les ténèbres du vice :

« Et dis : “La vérité est venue et le faux s’est évanoui ; le faux est destiné à s’évanouir.” » (Coran 17/81).

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