Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Il est permis de garder des organes humains après la mort pour les étudier. Lorsque l'étude en question est terminée, il y a deux cas de figure : si les organes appartiennent à un non musulman, l'avis unanime des jurisconsultes est qu'ils soient enterrés sans toilette mortuaire ni prière funéraire.
En revanche, les avis divergent si les organes appartiennent à un musulman.
Abû Hanîfah et l'imam Mâlik, qu'Allah leur fasse miséricorde, n'exigent aucune toilette mortuaire ni prière funéraire avant l'enterrement des organes, à moins que l'étude ne porte sur l'ensemble de la dépouille. Et dans ce cas, la toilette mortuaire et la prière funéraire sont obligatoires.
Les imams al-Châfi’i et Ahmad, qu'Allah leur fasse miséricorde, ont jugé indispensable la toilette mortuaire, et la prière funéraire avant l'enterrement des organes. Pour eux, les organes séparés du corps ont la même sentence que la dépouille mortelle dans son ensemble.
Ce dernier avis est le plus plausible, compte tenu des histoires rapportées par 'Abd Allah ibn Ahmad ibn Hanbal, selon lesquelles ibn 'Umar, et de son père, a fait la prière funéraire sur des dépouilles en Grande-Syrie, et Abû 'Ubaydah, qu'Allah soit satisfait de lui, l’a faite sur des têtes de soldats tués au combat également en Grande-Syrie.
Nous attirons cependant votre attention sur le fait qu'il n'est pas permis de profaner les tombes et d'exhumer les dépouilles pour les étudier ou les vendre. Il est également interdit d’acheter ces dépouilles à des personnes qui profanent les sépultures, même si l'objectif est licite, car cela les encourage à persévérer dans ce péché. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression » (Coran 5/2).
La règle de base est qu'il est catégoriquement interdit de toucher à la dépouille d’un mort, sauf en cas de stricte nécessité ». De tels cas ne peuvent pas être déterminés par les individus, mais par les instances jurisprudentielles de concert avec les autorités médicales dans chaque pays.
Par ailleurs, les organes d'une personne morte doivent être manipulés avec soin et respect, car il faut respecter les morts autant que les vivants.