Le fait que les médicaments soient fabriqués par des non musulmans n’empêche pas leur usage
26-4-2016 | IslamWeb
Question:
Ma mère souffre d’hypertension depuis cinq ans. Pendant trois ans, elle a pris des médicaments alors que j'étais à l'étranger pour faire mes études. Quand je suis rentré, j’ai trouvé que sa tension était élevée, et elle m’a dit, en présence de mon père et de mes frères, qu’elle ne voulait plus prendre ces médicaments, car le « Diable les dévore » et « ils proviennent des mécréants ». Renseignez-moi à ce propos, qu’Allah vous accorde la meilleure récompense.
Réponse:
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Se soigner est parfaitement légitime car le Prophète (
) a dit :
« Ô serviteurs d’Allah, soignez-vous car certes Allah n’a créé de maladie sans lui avoir associé un remède, à l’exception d’une seule : la vieillesse » (Al-Tirmidhi).
Cependant, il est interdit de se soigner avec des substances nocives ou impures, car le Prophète () a dit : « Soignez-vous, mais ne recourez pas dans vos soins à des choses illicites » (Abû Dâwûd).
Abû Hurayrah, 
, a dit : « Le Prophète () a interdit tout traitement impur » (Mouslim).
Et lorsque le Prophète () a été interrogé sur l'usage de l'alcool comme remède, il a dit : « C’est un mal plutôt qu’un remède » (Mouslim).
Certains oulémas ont autorisé le fait de se soigner avec des substances impures autres que les boissons alcoolisées.
Etant donné ce qui précède, il n'y a nul grief à se soigner avec des médicaments, qu'ils soient fabriqués par des musulmans ou de non musulmans, à condition toutefois qu’ils ne soient pas nocifs et qu’ils ne comportent pas de substance impures. Le prétexte avancé par votre mère pour justifier son refus de prendre les médicaments, à savoir que ces derniers sont dévorés par le diable et qu'ils sont fabriqués par des mécréants, est totalement inadmissible, surtout si le remède est efficace et licite. Nous conseillons donc à votre mère de se soigner, et d'obtempérer à l’ordre du Prophète (), surtout si son refus de prendre ces médicaments mène à la détérioration de sa santé et à l'incapacité d'accomplir les actes de dévotion comme la prière et le jeûne.