Un homme prend à la dérésion le décret divin concernant l'usure
4-3-2015 | IslamWeb
Question:
Assalam alaykum,
Lors d'une visite familiale chez l'oncle de mon épouse.
Nous discutions religion (sur le Riba plus précisément) pendant le diner.
Mon beau-frère et moi lui avançons les versets et hadiths relatifs à ce sujet, il (l'oncle de mon épouse) ne cessait de contredire et d'un coup il dit termine sa phrase par : "Comme l'a dit untel personne n'est mort et est allé vérifier près de Dieu". Et il se prit d'un fou rire.
Suite à cette phrase, j'ai arrêté de manger et très peu de temps après je suis rentré chez moi.
Depuis je n'arrive plus à discuter avec lui.
Je n'ose même pas l'inviter chez moi.
Est-ce une parole blasphématoire ?
Comment doit-on se comporter avec les gens qui formulent ces paroles ?
Réponse:
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Si cette parole prononcée par cet homme provenait d’un doute ou une absence de conviction et cela de manière intentionnelle sur le statut de l’usure, il s’agit alors d’une réfutation de son caractère illicite alors qu’il y a consensus basé sur le Coran et la Sunna sur cela et qu’il s’agit d’une chose que tout le monde a le devoir de connaître. Quant à celui qui le réfute, il a mécru et a démenti ce qu’Allah et Son Messager ont affirmé.
Par contre, si cette personne sous-entendait par cette parole une transaction particulière qui a été définie par certains savants comme étant usuraire alors que lui n’est pas convaincu du caractère usuraire de celle-ci ou autre chose semblable, cela n’est pas considéré comme une réfutation du caractère illicite de l’usure et il n’est donc pas mécréant, même s’il est obligatoire pour lui de respecter les textes même s’il n’en comprend pas le sens.
Quant à la manière de se comporter avec des gens disant de telles choses, en supposant sa mécréance, il faut alors les conseiller et leur apporter des preuves afin de leur expliquer qu’il est obligatoire de se soumettre aux Lois d’Allah et qu’il est interdit d’y répondre par le raisonnement personnel. Le rôle du musulman est de se soumettre, de suivre et d’accepter dans l’absolu les paroles révélées, de croire qu’elles sont parfaites et applicables, et cela, parce qu’elles émanent d'un Sage, Parfaitement Connaisseur. La preuve de cela est la Parole d’Allah (sens des versets) :
• « Non !... Par ton Seigneur ! Ils ne seront pas croyants aussi longtemps qu'ils ne t'auront demandé de juger de leurs disputes et qu'ils n'auront éprouvé nulle angoisse pour ce que tu auras décidé, et qu'ils se soumettent complètement [à ta sentence]. » (Coran 4/65)
• « Il n'appartient pas à un croyant ou à une croyante, une fois qu'Allah et Son messager ont décidé d'une chose d'avoir encore le choix dans leur façon d'agir. Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager, s'est égaré certes, d'un égarement évident. » (Coran 33/36)
Nous attirons leur attention sur le fait qu’Allah, exalté soit-Il, réprimande ceux qui détestent les Lois de la religion dans plusieurs versets et fit de cela un signe de mécréance. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
• « […] Ce à quoi tu appelles les polythéistes leur paraît énorme […] » (Coran 42/13)
• « Certes, Nous vous avions apporté la Vérité ; mais la plupart d'entre vous détestaient la Vérité. » (Coran 43/78)
• « Cela parce qu'ils ont suivi ce qui courrouce Allah, et qu'ils ont de la répulsion pour [ce qui attire] Son agrément. Il a donc rendu vaines leurs œuvres. » (Coran 47/28)
Nous attirons aussi votre attention sur le fait que jeter l’anathème sur un musulman en particulier n’est pas une chose simple, car cela a des conséquences dans ce monde et dans l’au-delà. Celui donc qui croit, dit ou fait quelque chose faisant partie de la mécréance tombe dans la mécréance selon les oulémas musulmans, mais on ne peut le juger comme étant mécréant que si toutes les conditions pour cela viennent à être remplies et que rien n’empêche de le déclarer comme tel.
Et Allah sait mieux.