Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Allah a expliqué que dans les cas de nécessité, il est permis de faire ce qui est en principe interdit. Et il est établi sur le plan juridique que les nécessitées doivent être évaluées en fonction des besoins. Allah dit :
« Alors qu’Il vous a clairement indiqué ce qu’il vous est interdit - sauf en cas de nécessité impérieuse - de consommer ? » (Coran 6/119).
Après avoir cité plusieurs aliments interdits à la consommation, Allah dit :
« Celui, néanmoins, qui serait contraint d’en consommer, sans intention de transgresser et sans en abuser, ne commet aucun péché. Allah, en vérité, est Très Clément et Très Miséricordieux. » (Coran 2/173).
Et il est bien connu que l’intérêt usuraire fait partie des interdits mentionnés par le texte même du Coran. Allah a menacé d’un sévère châtiment pour ce péché et il n’a menacé personne de ce châtiment pour tout autre péché. Il a dit :
« Dans le cas contraire, soyez certains qu’Allah et Son Messager vous feront la guerre. » (Coran 2/279).
C’est-à-dire que si vous ne délaissez pas ce péché alors vous avez fait la guerre à Allah et Son Messager. Et quiconque agit ainsi qu’il se prépare à la guerre lui aussi. Et malgré la ferme interdiction de l’intérêt usuraire et la gravité du péché de qui le commet, Allah a autorisé à le faire en cas de nécessité comme il l’a autorisé pour les autres interdits religieux. Dans le cas de nécessité en question, c’est celui qui emprunte qui doit être sous la contrainte et non pas celui qui prête. Celui des deux qui n’est pas contraint, le prêteur, supportera le péché parce qu’il n’a aucune dérogation pour ce faire contrairement à celui qui emprunte qui lui est contraint. Les savants ont défini un certain nombre de critères pour déterminer les cas qui correspondent à une nécessité et il est obligatoire de les prendre en considération de façon à ce que les gens ne prennent pas prétexte de la permission accordée en cas de nécessité pour commettre des actes interdits alors qu’en réalité leur situation ne correspond pas à un tel cas. Les critères les plus importants sont les suivants :
-1 : La nécessité doit être effectivement présente et non pas attendue à l’avenir. Il n’est donc pas permis de contracter un prêt usuraire parce qu’on attend que telle ou telle situation va arriver à l’avenir.
-2 : Il ne doit pas y avoir d’autre solution que d’enfreindre les injonctions religieuses. Il n’est donc pas permis de recourir à un prêt usuraire s’il existe une alternative permise par la religion ou dont le degré d’interdiction est moindre.
-3 : Celui qui est dans un cas de nécessité doit considérer cette nécessité en fonction de ses besoins puisque ce qui a été permis de consommer pour raison de nécessité ne l’a été qu’en fonction de ses besoins pas plus. C’est pour cette raison que les savants disent qu’il n’est pas permis à un fidèle contraint de manger de la viande de bête morte d’en consommer au-delà de ce qui lui permet de survivre.
-4 : Celui qui est dans une situation de contrainte ne doit pas s’engager à faire une chose qui ne peut être permise dans aucun cas. Il n’est donc pas permis de tuer un homme pour racheter sa vie parce que sa vie n’est pas plus précieuse que celle d’un autre. Et dans des cas similaires.
L’auteur de cette question devrait donc comprendre tous ces points comme il convient. Que celui qui considère être dans une situation de nécessité se rappelle toujours ces versets :
« Allah ménagera toujours une heureuse issue à celui qui Le craint. » (Coran 65/2).
« Oui, il n’est pas d’épreuve qui ne soit suivie d’une deliverance. » (Coran 94/6).
« Qui répond aux prières du malheureux, vous délivre de vos souffrances et vous fait succéder les uns aux autres sur terre ? » (Coran 27/62).
Nous demandons à Allah qu’il nous mène tous à accomplir ce qu’il aime et agrée.
Et Allah sait mieux.