La femme ne doit permettre à personne de rentrer chez son mari sans son autorisation

13-3-2023 | IslamWeb

Question:

Mon mari m’a sorti de la maison au milieu de la nuit après avoir accepté d’accueillir le fils de ma sœur. Sachant que je l’ai informé qu’il partait directement après la prière du Fajr et qu’il ne resterait que quatre heures. Mais il s’est montré hautain envers moi. Il m’a craché sur le visage et m’a menacé de me divorcer. Puis il m’a forcé à quitter la maison avec les vêtements que je porte à la maison au milieu de la nuit. Je réside dans un pays étranger. La maison de mon frère est à 2h30 de chez moi. Et je n’ai pas d’argent.

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Ce que vous avez mentionné ne comporte aucune question précise. Ceci dit, pour commenter vos propos nous disons : l’origine de cette histoire est le fait d’avoir accueilli le fils de votre sœur à la maison. Si vous savez que votre mari n’aime pas que vous le receviez chez vous, vous n’aviez pas le droit de le recevoir sans son autorisation. Même si votre neveu est un de vos Mahrams, il est concerné par ce statut. Dans le recueil de Mouslim, au sein du hadith rapporté par Jâbir (qu’Allah lui fasse miséricorde) dans lequel il relate le sermon d’adieu, il cite notamment ces propos du Prophète () qui a dit : « Vos droits sur elles sont qu’elles ne permettent pas à celui ou celle dont vous ne souhaitez pas la présence de fouler votre couche ou d’entrer dans vos foyers. »
Dans son ouvrage où il explique les hadiths de Mouslim, Al-Nawawi a dit : « C’est le statut juridique de cette question chez les savants : il n’est pas permis à l’épouse de laisser entrer une personne dans la maison de son mari uniquement si elle sait qu’il ne répugne pas à ce qu’elle le fasse. Que ce soit un homme, une femme, un de ses Mahrams ou autre. En effet, le principe de base stipule qu’à priori, il est interdit de laisser entrer une personne dans le foyer d’un homme sans son autorisation ou avec l’autorisation de qui en a reçu le droit de le faire, ou que l’usage veut qu’il soit d’accord pour le laisser entrer ou autre cas de ce genre … » Fin de citation.
Et si l’épouse a commis une erreur de ce point de vue, cela ne justifie pas que le mari s’adonne à des actes via lesquels il porte atteinte à sa femme et l’expose à des dangers. C’est aussi un type de mauvais comportement conjugal. Or, la religion nous enjoints de bien se comporter avec son conjoint. Allah, exalté soit-Il, dit :
« Veillez à vous comporter convenablement envers vos épouses. » (Coran 4/19).
Dans son ouvrage Ahkâm Al-Qur’ân, au niveau de l’exégèse de ce verset, Al-Jassâss explique : « Allah a enjoint aux époux de se comporter convenablement avec leurs épouses. Ce qui implique de leur donner leur droit pour ce qui est de leur dot, des dépenses alimentaires, des nuitées réparties équitablement avec ses coépouses, de ne pas lui causer du tort par des propos durs, se détourner d’elle, pencher vers une autre, ne pas avoir le visage renfrogné ou la regarder en fronçant les sourcils alors qu’elle n’a rien fait, et tout autre comportement similaire. Ce verset est semblable à celui-ci : « [...] l’épouse peut être reprise de façon convenable ou libérée avec égards » (Coran 2/229). » Fin de citation.
Nous vous recommandons de faire intervenir des gens sages pour vous réconcilier avec votre mari. Vous devriez vous entendre sur des bases qui contribuent à la stabilité de votre vie conjugale et notamment le respect mutuel et prendre pour habitude de vous entendre et de dialoguer, de pardonner les erreurs de chacun et faire abstraction des bévues, s’excuser pour les fautes commises et accepter les excuses l’un de l’autre.

Et Allah sait mieux.
 

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