Conditions d’utilisation d’une carte visa pour des transactions
17-5-2023 | IslamWeb
Question:
Je travaille pour la société AMAZON. J’ai l’intention de mettre en place un projet sur le net. Mais pour récupérer mon argent auprès d’AMAZON et mettre en place mon projet personnel sur le net, je dois avoir une carte bancaire, une carte de paiement (visa ou MasterCard).
J’ai cherché mais je n’ai pas trouvé de banque exempte d’interdits religieux. Je n’ai trouvé que des banques usuraires ou alors des banques qui me proposaient des contrats dont les clauses d’utilisation de la carte avaient des conditions usuraires.
J’ai trouvé une banque qui n’est pas une banque usuraire, c’est-à-dire qu’elle ne fait pas de prêts ni ne donne des intérêts pour y avoir déposé son argent. Elle donne la possibilité de disposer d’une carte visa mais le problème c’est que le contrat à des conditions usuraires. Et en cas de retrait au guichet automatique, il y a des frais de 1,5% à 1,8% en euros.
Je sais bien – par la grâce d’Allah- que s’engager dans un contrat dans lequel il y a une condition usuraire ou avoir une relation avec une banque usuraire n’est pas permis.
Mais est-ce que ne pas disposer d’une telle carte exempts d’interdit religieux est considéré comme une nécessité qui autorise à utiliser une telle carte pour que je puisse retirer mon argent et mettre en place mon projet sur le net dans le cas où je suis résolu à ne pas me retrouver dans une situation où je serais coupable d’usure pour avoir payé en retard.
La durée de validité de la carte est de 4 ans et je souhaite déposer de suite le montant suffisant correspondant aux droits de cette carte pour 4 ans de façon à ne pas être redevable de frais usuraire pour retard de paiement lors de la fin de validité de la carte, si Allah le veut. Ou alors dois-je m’arrêter de travailler sur le net et chercher d’autres opportunités en dehors du net et loin des transactions bancaires ?
Conseillez-moi.
Réponse:
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Il est bien connu que l’utilisation d’une carte de paiement est un besoin pour réaliser différentes transactions, surtout pour ceux qui travaillent et commercent sur le net.
Partant, si le besoin s’en fait ressentir, et qu’il n’y a pas d’alternative acceptée par la charia, alors il n’y a pas de mal à le faire conformément à la règle juridique suivante :
« Les nécessités lèvent les interdits. »
Ceci dit, on doit se contenter de l’utiliser selon le besoin. Et si on utilise la carte pour le paiement d’une transaction alors il faut alimenter le compte avant la fin du délai autorisé de façon à ce que cela n’engendre pas d’intérêt usuraire à cause d’un retard et être concerné par le péché de celui qui permet à autrui de consommer les biens de l’usure.
Vous avez mentionné dans la question que vous déposez sur le compte le montant qui couvre les transactions que vous comptez effectuer. C’est une issue pour ne pas tomber dans l’usure. N’utilisez donc cette carte uniquement dans les limites de votre crédit dans cette banque.
Dans une Fatwa délivrée par le Majlis Al-Urûbbî Li Al-Iftâ, il est dit concernant l’utilisation d’une carte visa : « Dans nombre de pays musulmans, les banques islamiques ont édité des cartes visa conformes aux règles de la religion et exemptes de toute ambiguïté, loin de tout intérêt usuraire et de ces éventualités. C’est le cas des banques suivantes : Bayt Al-Tamwîl Al-Kuwaytî, Masrif Qatar Al-Islâmî, Bank Qatar Al-Dawlî Al-Islâmî, Sharikat Al-Râjihî en Arabie Saoudite et d’autres institutions financières islamiques. Et il n’y a aucun mal à utiliser ces cartes une fois que les comités de contrôle religieux de ses banques ont donné leur accord.
Reste à savoir ce qu’il en est de ces cartes dans les pays non-musulmans ou ceux dans lesquels il n’y a pas de banques islamiques : quel est le statut de ces cartes ?
La Fatwa émise par la plupart des savants de notre époque selon ce que nous savons est qu’il est permis de les utiliser quand un besoin important se fait ressentir tout en étant obligé de régler le montant des sommes dues avant le délai autorisé de façon à ce que cela n’engendre pas des frais usuraires pour le retard de paiement et être coupable du péché de qui permet à un tiers de consommer les biens de l’usure. C’est ainsi qu’agissent la majorité des musulmans en occident sans que personne dont l’avis soit considéré ne les blâme pour cela. Il est une condition, pour utiliser cette carte, de ne l’utiliser que si le compte est crédité… » Fin de citation.
Les frais ponctionnés lors des retraits de liquidités, il n’y a pas de mal à cela puisque ce sont des frais qui sont perçus en échange d’un service.
Comme cela a été énoncé par le Majma’ Al-Fiqh Al-Islâmî :
« Le retrait d’espèces du détenteur d’une carte avec autorisation de découvert à titre d’emprunt à la banque émettrice de la carte, il n’y a aucun mal à cela sur le plan religieux si cela n’implique pas des agios usuraires. Ne fais pas partie de ces agios les montants fixes prélevés qui n’ont aucun lien avec le montant de l’emprunt ou la durée en échange du service.
Tout ajout à un service effectif est interdit puisque c’est de l’usure qui est interdit par la religion comme cela est énoncé dans le décret du Majma’ numéro 13 (2/10) et 13 (1/3). » Fin de citation.
Et Allah sait mieux.