Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Notre réponse à votre question se résume dans les points suivants :
Premièrement : Il est obligatoire de vous acquitter de la Zakât pour l’argent présents dans les deux comptes, le compte d’épargne et le compte courant, si le montant a atteint le seuil d’imposition, c’est-à-dire le Nisâb, même s’il faut additionner les sommes des deux comptes, et aussi, si vous avez possédé le montant en question durant un an.
Deuxièmement : La Zakât est obligatoire sur l’argent (la monnaie fiduciaire et non le métal) à deux conditions. La première : que le montant en votre possession a atteint le seuil d’imposition, le Nisâb. S’il est inférieur à ce seuil vous n’êtes pas redevable de la Zakât. Et la deuxième condition, que vous ayez possédé ce montant durant une année lunaire. On ne doit pas s’acquitter de Zakât pour des biens qu’on possède depuis moins d’un an.
Troisièmement : Certains savants considèrent que la valeur des biens objet de la Zakât doit être calculée en fonction de l’or et non de l’argent (le métal). Nous concernant, sur ce site, les Fatwas que nous délivrons relativement à ce point de divergence est que le seuil d’imposition peut être calculé en fonction d’un de ces deux métaux, l’or ou l’argent. Le seuil d’imposition de l’or est de 85 grammes d’or. Celui de l’argent est de 595 grammes d’argent. Ainsi, si l’argent (monnaie fiduciaire) atteint un des deux seuils d’imposition alors vous avez rempli une des deux conditions de la Zakât. Et si vous possédez ce montant depuis un an révolu alors vous avez réuni la deuxième et vous devez vous acquittez de la Zakât. Son montant est de 2,5% du montant total en votre possession.
Quatrièmement : Ne donnez pas votre Zakât à un mécréant. Il vous est permis de la donner à un proche musulman de votre famille s’il fait partie d’une des huit catégories d’ayants droits à la Zakât. Il est d’ailleurs préférable de la donner à un proche qu’à une autre personne comme le prouve ce hadith dans lequel le Prophète (Salla Allah Alayhi Wa Sallam) a dit : « Une aumône donnée à un pauvre compte pour une aumône. Mais celle donnée à un membre de la famille compte pour deux : c’est une aumône et un acte de piété filiale. » Rapporté par Ahmad et Al-Nasâ’î et aussi par d’autres savants.
Al-Nawawî a dit dans son livre Al-Majmû’ : « Dans les cas où on doit donner une aumône surérogatoire, ou la Zakât de nos biens, ou une expiation quelconque, il est recommandé de la donner à un proche de la famille s’il correspond à un ayant-droit et mérite donc de recevoir ces biens. Il est plus méritoire de la donner à un proche qu’à un étranger. » Fin de citation.
Cinquièmement : Si l’association caritative remet bien votre Zakât à un de ses ayants droits alors il n’y a aucun mal à leur déléguer cette tâche. Les ayants-droits à la Zakât sont les personnes appartenant à une des huit catégories mentionnées dans ce verset :
« L’aumône légale est réservée aux pauvres, aux nécessiteux, à ceux chargés de la collecter, à ceux dont les cœurs sont à gagner, à l’affranchissement des esclaves et au rachat des captifs, aux musulmans incapables de rembourser leurs dettes, à ceux qui luttent pour la cause d’Allah et aux voyageurs démunis. Voilà ce qu’Allah, Omniscient et infiniment Sage, vous impose. » (Coran 9/60).
Voici succinctement ceux qui sont visés par ces catégories :
1 et 2 : les pauvres et les nécessiteux : ce sont les gens qui sont dans le besoin et ne trouvent pas de quoi les combler ou pas suffisamment … une divergence oppose les savants pour déterminer qui des pauvres ou des nécessiteux est le plus dans le besoin ? Le développement de cette question se trouve dans les ouvrages de jurisprudence.
3 : ceux chargés de collecter la Zakât : soit les percepteurs qui la récupèrent des mains des fidèles. Ce n’est pas une condition qu’ils soient pauvres pour qu’ils aient le droit d’en bénéficier. On peut leur donner la Zakât même s’ils ont de quoi vivre.
4 : ceux dont les cœurs sont à gagner : ceux qui se sont convertis à l’Islam récemment. On peut leur donner la Zakât pour gagner leurs cœurs. La plupart des savants sont d’avis que cette catégorie subsiste, même après la large diffusion de l’Islam puisque cette question est objet de divergence entre les savants.
5 : le rachat des captifs : ce sont les prisonniers musulmans et tous ceux qui ont le même statut.
6 : aux musulmans incapables de rembourser leurs dettes : sachant que cette question est objet de développement dans les livres de jurisprudence.
7 : à ceux qui luttent pour la cause d’Allah : cette expression concerne les combattants volontaires qui souhaitent s’enrôler dans l’armée des musulmans. Elle concerne aussi tout ce qui est dépensé pour les intérêts de la guerre et tout ce qui est nécessaire pour la faire.
8 : aux voyageurs démunis : celui qui ne dispose plus de ressources avec lui. On peut lui donner la Zakât pour qu’il puisse rentrer chez lui.
Et Allah sait mieux.