Que doit faire le pèlerin qui s’est mis en état de sacralisation dans l’avion mais n’a revêtu ses habits de pèlerin qu’après avoir atterri à l’aéroport de Djeddah ?
8-8-2023 | IslamWeb
Question:
A partir de quel endroit les pèlerins en provenance du Qatar doivent se mettre en état de sacralisation sachant que le vol part de la capitale Doha pour la ville de Djeddah ?
Est-il permis à un homme de se purifier et de se préparer chez lui puis de se rendre à l’aéroport avec l’intention d’effectuer une Omra. Et ensuite de prononcer la Talbiya, l’annonce de sa Omra, à partir du lieu où il survole la zone d’entrée en sacralisation, mais ne mettrait ses vêtements de sacralisation qu’une fois arrivé à l’aéroport de Djeddah. Sachant qu’il arrive à la Mecque le même jour que son départ ?
Qu’Allah vous récompense par un bien.
Réponse:
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Les habitants du Qatar qui voyagent pour effectuer une Omra doivent se mettre en état de sacralisation à partir du point de sacralisation des habitants de la région du Najd. Il s’agit du lieudit Qarn Al-Manâzil. Il est appelé aujourd’hui Al-Sayl Al-Kabîr.
Mais s’ils voyagent en avion alors ils doivent se mettre en état de sacralisation au moment où ils survolent le point de sacralisation par lequel ils passent, que ce soit Al-Sayl Al-Kabîr ou un autre.
Il est bien connu que les compagnies aériennes avertissent les voyageurs avant de survoler un point de sacralisation ou lorsqu’ils sont proches de ce point afin que les voyageurs puissent se préparer à se mettre en état de sacralisation.
Il est permis de se purifier et de se préparer à la maison. Se mettre en état de sacralisation signifie émettre l’intention de débuter les rites et non uniquement se nettoyer et se parfumer ni uniquement ôter ses vêtements cousus. Il n’y a pas de problème à se nettoyer et se parfumer à la maison. De même, il est possible de se mettre en état de sacralisation avant d’arriver au point de sacralisation, cela est valide.
Il n’est pas permis au pèlerin qui se trouve dans l’avion de prendre du retard pour ôter ses vêtements cousus et ne le faire qu’une fois arrivé à l’aéroport de Djeddah. Il doit plutôt les enlever au moment où il se met en état de sacralisation, dans l’avion, ou avant d’embarquer s’il le souhaite.
Cheikh Ibn Baz, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Le pèlerin qui arrive par voie aérienne ou maritime doit se mettre en état de sacralisation au moment où il arrive au niveau du point de sacralisation – tout comme celui qui arrive par voie terrestre -. C’est à ce moment, qu’il soit dans les airs ou sur mer, qu’il doit se mettre en état de sacralisation, ou légèrement avant par précaution en raison de la vitesse de l’avion ou du bateau ... » Fin de citation.
Cheikh Ibn Uthaymin, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Si le fidèle se trouve dans l’avion et souhaite accomplir le Hajj ou la Omra alors il doit se mettre en état de sacralisation au moment où il survole le point de sacralisation. Il se prépare et met ses vêtements de pèlerin avant de survoler ce point. Une fois au-dessus, il émet immédiatement l’intention de se mettre en état de sacralisation et il ne lui est pas permis de remettre cela à plus tard, lors de l’arrivée à l’aéroport de Djeddah puisque cela revient à transgresser les limites d’Allah. » Fin de citation.
En conséquence, il vous est permis de vous préparer quand vous êtes à la maison ou à l’aéroport, vous procédez au lavage de purification pour vous mettre en état de sacralisation, vous mettez votre pagne et votre cape et quand vous êtes proche du point de sacralisation alors vous pouvez vous mettre effectivement en état de sacralisation.
Celui qui dépasse délibérément le point de sacralisation sans s’être mis en état de sacralisation alors il a commis un péché. Mais s’il a fait cela par erreur, ignorance ou oubli alors il n’a pas commis de péché. Il doit retourner au point de sacralisation et là-bas se mettre en état de sacralisation. Selon les avis des écoles Shâfi’ite, Hanbalite et Malikite, il n’a pas à sacrifier une bête pour expier sa faute parce qu’il s’est mis en état de sacralisation à partir du point requis et donc rien ne lui incombe, c’est comme s’il n’avait pas dépassé ce point. En revanche, ce qui lui incombe, c’est de retourner à ce point parce que c’est obligatoire et qu’il peut le faire. Il doit donc le faire comme il doit faire les autres actes obligatoires pour compenser son péché et sa négligence. S’il n’a pas la possibilité de revenir au point en question alors il devra se mettre en état de sacralisation là où il se trouve et devra alors sacrifier une bête. Il s’agit d’égorger un mouton qui devra être distribué aux pauvres de la Mecque. Le grand savant Al-Shinqîtî, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Sache que la majorité des savants sont d’avis que le fidèle qui dépasse un des points de sacralisation cités sans s’être mis en état de sacralisation alors qu’il souhaite accomplir les rites du pèlerinage alors il doit sacrifier une bête. Pour preuve, cette citation d’Ibn Abbâs que nous avons déjà cité à titre de clarification : ‘’ Le fidèle qui a oublié un des rites ou l’a délaissé doit sacrifier une bête.’’ Les savants ont dit : « Le fidèle qui dépasse un des points de sacralisation cités sans s’être mis en état de sacralisation alors il a délaissé un des éléments de son rite qui consiste à se mettre en état de sacralisation à partir du point requis, il doit donc sacrifier une bête. » Fin de citation.
En revanche, s’il s’est mis en état de sacralisation à partir du point requis en souhaitant accomplir le Hajj ou la Omra sans avoir mis les vêtements spécifiques aux rites en raison de son incapacité à le faire alors il devra porter les vêtements du rite une fois descendu de l’avion et devra expier sa faute en choisissant entre ces trois options : jeûner trois jours, nourrir six pauvres, pour chaque pauvre la moitié d’un Sâ’ (soit environ 1,5 kg) de riz ou autre, ou sacrifier une bête, comme cela a été mentionné dans le hadith de Ka’b ibn ‘Ajra qui est mentionné dans les recueils de Boukhari et Mouslim.
Et Allah sait mieux.