Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Si vous entendez par vos propos que vous allez lire la sourate Al-Baqara en langue française alors cela n’est pas considéré comme étant une lecture du Coran, mais uniquement comme une lecture de la traduction de certains sens de ses versets. Cette traduction n’est autre que la parole du traducteur et l’expression de ce qu’il en a compris. Cette traduction est donc à l’image des paroles de chaque humain, objet d’imperfections et de manquements. C’est ce qui est dit dans le décret du Majma’ Al-Fiqh Al-Islâmî Al-Dawlî sur le phénomène de la récitation en prière dans une langue autre que l’arabe :
« La traduction des sens des termes du noble Coran n’est pas considérée comme étant le Coran en tant que tel à l’unanimité des musulmans parce que le Coran est le nom désignant les mots et leur agencement dans son ensemble. Le Coran est la parole d’Allah inimitable, transmise de façon notoire, révélé au Messager d’Allah (), dans une langue arabe claire, transmise de façon notoire, se trouvant dans le Moushaf et dont la récitation est en soi un acte de culte. Mais les traductions du noble Coran, elles ne sont pas la parole d’Allah, mais celles des hommes, ce ne sont pas des miracles. Elles ne sont même pas immunisées contre l’erreur et les fautes et les lire ne constitue pas en soi un acte de culte. » Fin de citation.
C’est pour cela qu’il n’est pas interdit à une femme qui a ses règles de lire la traduction du Coran ni à une personne en état d’impureté rituelle majeure. Alors qu’il est interdit dans ces cas de lire le Coran (en arabe). Si un homme devait jurer qu’il ne lirait pas le Coran, ce ne serait pas un parjure s’il lisait une traduction du Coran.
Dans son ouvrage Kashshâf Al-Qinâ’, Al-Bahûtî a dit : « La traduction du Coran en Perse ou dans une autre langue ne peut être désignée comme étant le Coran. Il n’est donc pas interdit à une personne en état d’impureté rituelle majeure de le lire. Et n’a pas parjuré celui qui lit une traduction après avoir juré de ne pas lire le Coran. » Fin de citation.
Par ces propos, il est clair que la lecture d’une traduction du Coran n’octroie pas le même mérite que la lecture du Coran lui-même en arabe. Celui qui lit la traduction de la sourate Al-Baqara n’a pas le même mérite que celui qui lit cette sourate même, c’est-à-dire en arabe. C’est pourquoi nous conseillons à notre sœur qui nous interroge de fournir les efforts requis pour apprendre la langue arabe afin de pouvoir lire la sourate Al-Baqara et les autres sourates du noble Coran.
Pour ce qui est de votre volonté de vous protéger ainsi que les membres de votre famille par le biais de la sourate Al-Baqara, peut-être qu’en écoutant un enregistrement audio de cette sourate vous obtiendrez cette protection si Allah le veut. Certains savants contemporains sont de cet avis. Le cheikh Ibn Baz, qu’Allah lui fasse miséricorde, comme cela est mentionné dans Majmû’ Al-Fatâwa, a dit :
« Ce qui me semble être le plus juste – et Allah sait mieux ce qu’il en est – est que le diable fuit de la maison dans laquelle est lue la sourate Al-Baqara comme l’a dit le Prophète () si elle est lue entièrement d’un poste audio ou par celui qui réside dans la maison. » Fin de citation.
Et Allah sait mieux.