Qui doit subvenir aux besoins d’une femme divorcée ?

7-8-2024 | IslamWeb

Question:

As Salem Aleykoum, Je suis divorcée depuis 4 ans d’un mari alcoolique, infidèle et endetté. Je me suis retrouvée seule avec mes enfants de 28 ans et 18 ans à l’époque j’ai dû subvenir aux factures et aux loyers seule sans travail. Mes enfants travaillent, j’ai 3 frères qui gagnent bien leur vie al-hamdulilah cependant personne ne m'a aidé ni m’a appelé pour prendre de mes nouvelles, ma question est qui doit subvenir aux besoins d’une femme divorcée, ses frères, ses enfants ? De plus ma mère est décédée en Algérie et elle a une somme très importante dans un compte français, mon frère qui réapparaît m’a appelé pour que je lui signe un mandat pour que l’argent du compte de ma mère lui soit transféré entièrement dans son compte qui le transfère en Algérie et le partage selon la loi islamique pour ne pas que je bénéficie des lois d’égalités entre homme et femme de la France et qu’il prennent le double de moi, je comprends son geste mais quant est il de moi personne ne m’a porté secours, utiliser la religion que dans leur sens me rend très triste. Merci de m’éclairer sur ce point avec des sourates ou des hadiths.

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Si une femme divorcée est dans le besoin, alors ses dépenses sont obligatoires pour ses enfants aisés, et ce point ne fait l’objet d’aucun désaccord entre les oulémas. Vos deux enfants doivent chacun dépenser pour vous selon ses moyens. Vos frères ne sont pas obligés de dépenser pour vous, mais il ne fait aucun doute qu'il existe entre vous et eux un lien de parenté qui doit être maintenu et dont la rupture est interdite. Le fait qu'ils ne vous appellent pas, ne serait-ce que pour prendre de vos nouvelles et être rassurés sur votre situation financière, est en soi une forme de rupture des liens de sang pour laquelle il convient de les mettre en garde avec douceur et délicatesse. Même s’il n'est pas obligatoire pour vos frères de subvenir à vos besoins, ils auraient dû tout de même vous aider selon les capacités de chacun d'eux.

Quant au partage de la succession de votre défunte mère, il doit se fait en parfaite conformité avec les injonctions d’Allah relatives au partage des successions et parmi ces dernières, figure le fait de donner au fils le double de la part de la fille. Allah, exalté soit-Il, dit : « Voici ce qu’Allah vous prescrit au sujet de vos enfants: au garçon revient la part de deux filles. » (Coran 4/11). Vous devez aider votre frère à cet égard et ne pas prêter attention au fait qu'il ne met en application les préceptes de la religion que quand ils sont dans son propre intérêt, car ce qu’il compte faire concernant le partage de l'héritage de votre mère est ce qui est requis par la charia.

Notons que la question du partage des successions a été amplement détaillée dans les versets du Coran et qu’après avoir exposé toutes les règles relatives à cette question, Allah -exalté soit-Il – dit qu’elles sont des ordres dont le respect entraîne récompense et la violation fait exposer aux châtiments. 

« Tels sont les ordres d'Allah. Et quiconque obéit à Allah et à Son messager, Il le fera entrer dans les Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, pour y demeurer éternellement. Et voilà la grande réussite. Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager, et transgresse Ses ordres, Il le fera entrer au Feu pour y demeurer éternellement. Et celui-là aura un châtiment avilissant. »

(Coran 4/13 et 14).
« Allah vous expose clairement les lois successorales afin que nul ne soit lésé. Allah a une parfaite connaissance de toute chose. » (Coran 4/176).

Ibn Kathir explique ce dernier verset en ses termes : « C’est-à-dire qu’Il vous impose ces règles de l’héritage, Il en définit les limites et en clarifie les lois. Ceci afin que vous ne vous égarez pas après que l’explication vous a été exposée. C’est Allah qui connait la finalité des choses, ce qui va de l’intérêt des fidèles, leur bien, ce que chacun d’eux mérite, en fonction de son degré de parenté avec le défunt. » Fin de citation.
Et Allah sait mieux.

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