Prêter les intérêts usuraires ou les acquérir pour rembourser les dettes des insolvables

18-1-2025 | IslamWeb

Question:

Un médecin reçoit son salaire via un compte bancaire. L'entreprise qui paie les salaires des médecins dépose les rémunérations à la banque pour les confier à la gestion du médecin, avec un surplus dû à l'investissement de ces salaires dans des opérations de Murâbahah (Vendre avec un capital et un bénéfice connu). Le médecin se débarrasse de l'argent supplémentaire — suspecté d'être un intérêt usuraire — en le donnant aux nécessiteux.
La question est la suivante: ce médecin a prêté de l'argent à un homme dans le besoin. Cet homme n'a pas les moyens de rembourser sa dette. Est-il permis au médecin de prendre cet argent supplémentaire pour lui-même dans l'intention de rembourser la dette de cet homme?
Et est-il permis de prêter cet argent usuraire distinct, puis de s'en débarrasser après remboursement?

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons:

S'il s'agit de l'argent supplémentaire dont le médecin se débarrasse en le donnant aux nécessiteux, et que cet argent est un intérêt usuraire interdit, il ne lui est pas permis de l'utiliser pour régler une dette d'un homme en difficulté financière, incapable de s'en acquitter, car cela reviendrait à protéger son propre argent et à en tirer profit pour lui-même.  
Cependant, il lui est permis de donner cet argent à cet homme pauvre et en difficulté, car cela entre dans les usages autorisés pour de tels fonds. Si, par la suite, le pauvre utilise cet argent pour rembourser sa dette envers le médecin, il n'y a pas de mal à l'accepter, car il est permis au pauvre de posséder cet argent et de l'utiliser dans toutes les voies licites, y compris le règlement de ses dettes.
Quant à la question de prêter de l'argent usuraire distinct, puis de s'en débarrasser après le remboursement, la réponse est qu'il n'est pas permis de le faire, car le prêt doit provenir de ce qui appartient au prêteur, et cet argent ne lui appartient pas. Cependant, s'il s'agit d'un emprunteur pauvre et dans le besoin, il n'y a pas de mal à lui donner cet argent à titre de propriété.
Et Allah sait mieux.
 

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