Les avis des oulémas concernant la vente de livres de science religieuse
5-11-2025 | IslamWeb
Question:
Quel est le jugement concernant la perception d’un salaire pour l’enseignement du Coran et la vente de manuels scientifiques religieux (moutûn) aux élèves d’une école coranique ?
Réponse:
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Pour connaître le jugement relatif à la rémunération pour l’enseignement du Coran, veuillez vous référer à la fatwa n° 134017.
Quant à la vente des manuels et des livres scientifiques — que cette vente soit destinée aux élèves des écoles coraniques ou à d’autres musulmans — la majorité des savants n’en a pas interdit la pratique. Ils ont seulement divergé quant à sa désapprobation (karâha).
Les malékites et les chaféites estiment qu’il est déconseillé de vendre les ouvrages de science religieuse.
Ainsi, Khalîl al-Mâlikî dit dans son Mukhtasar, à propos de ce qui est réprouvé :
« … et enseigner le fiqh et les lois de l’héritage, tout comme vendre leurs livres. »
Al-Kharachî explique dans son commentaire :
« Ce qui est réprouvé, c’est de percevoir une rémunération pour l’enseignement du fiqh, de peur que cela ne réduise le nombre d’étudiants, alors que l’on souhaite le contraire. Il en est de même pour l’enseignement du fiqh des successions, pour la même raison, ainsi que pour la vente des livres de fiqh. »
De même, An-Nawawî, qui est chaféite, dit dans Al-Majmû‘ :
« Nos compagnons sont unanimes quant à la validité de la vente, de l’achat, de la location et de la copie du Coran contre rémunération. L’expression du compilateur Al-Chirâzi et d’Ad-Dârimî entre autres indique que cela est permis, et son apparence suggère qu’il n’y a pas de réprobation. Ar-Rouyânî a expressément nié la réprobation. Mais l’avis le plus juste du madhhab est que cette vente est réprouvée, et c’est le texte de l’imâm Ash-Shâfi‘î. »
Les hanbalites, quant à eux, jugent cela permis sans réprobation.
Al-Bahûtî dit dans Kashf al-Qinâ‘ :
« Il est permis de vendre les livres de science. »
Et Abû Tâlib rapporte :
« Elles ne doivent pas être vendues. »
L’avis le plus juste est donc qu’il est permis de vendre ces ouvrages sans aucune réprobation, car cela contribue à la diffusion et à la préservation du savoir.
Si les gens s’abstenaient de vendre ces livres par crainte de la réprobation, la science disparaîtrait et les ouvrages de savoir viendraient à manquer.
Et Allah sait mieux.