Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
La majorité des savants considèrent que le vœu de mémoriser le Coran doit être accompli. Les hanafites, en revanche, estiment que l’accomplissement d’un tel vœu — qui n’a pas d’origine dans les obligations religieuses — n’est pas obligatoire.
Il est dit dans L’Encyclopédie Juridique du Koweït :
Les juristes ont divergé au sujet des vœux relatifs aux actes de dévotion n’ayant pas d’origine dans les obligations religieuses — telles que la visite des malades, l’accompagnement des funérailles, l’entrée dans la mosquée, le fait de propager le salut entre les musulmans, la lecture du Coran et d’autres actes recommandés par la Loi :
Les malikites, les shaféites (selon l’avis le plus correct) et les hanbalites jugent qu’il est permis de faire un tel vœu et qu’il faut s’en acquitter.
Chez les hanafites, ce vœu n’est pas valide, car selon leur principe, ce qui n’a pas d’origine dans les obligations ne peut faire l’objet d’un vœu valide.
Selon un avis non dominant chez les shaféites, il n’est pas obligatoire d’accomplir ces actes faisant l’objet de tels vœux. Fin de citation.
Sur la base de l’avis imposant l’accomplissement du vœu :
S'il a fait vœu de mémoriser le Coran par la lecture, il ne s’en acquitte pas en le mémorisant par la simple écoute, car la manière fixée dans le vœu ne peut être modifiée qu’en la remplaçant par quelque chose de meilleur selon la Loi. Or, la récitation du Coran est supérieure en terme de récompense à la seule écoute.
Ibn Taymiyya a dit — dans Majmû‘ al-Fatâwâ — :
Il a été établi d’après le Prophète (
) que l’on peut remplacer un acte objet d’un vœu par un acte meilleur.
Dans le Musnad d’Ahmad et les Sunan d’Abû Dâwûd, d’après ‘Atâ’ ibn Abî Rabâh, d’après Jâbir ibn ‘Abdillâh, qu’un homme se leva le Jour de la Conquête et dit : “Ô Messager d’Allah, j’ai fait vœu, si Allah te donnait la conquête de La Mecque, de prier dans Bayt al-Maqdis.” Le Prophète (
) répondit : “Prie ici.” L’homme répéta sa demande, et le Prophète (
) répondit : “Prie ici.” L’homme insista une troisième fois, et le Prophète (
) dit alors : “Fais donc comme tu veux.”
Cela prouve qu’il est permis — et même recommandé — de remplacer un acte obligatoire par un acte meilleur, qu’il s’agisse d’une obligation établie par la Loi ou par l’engagement personnel du serviteur…
Ainsi, si quelqu’un a voué un bien en aumône et en donne un meilleur, cela est préférable. S’il a voué la construction d’une mosquée d’une certaine description, ou l’établissement d’un waqf d’un certain type, puis construit une mosquée meilleure ou établit un waqf supérieur, cela est meilleur, même s’il en a désigné l’emplacement ou la nature. De même que celui qui a voué de prier dans la mosquée Al-Aqsa mais prie dans la Mosquée sacrée, ou celui qui devait offrir une chamelle d’un certain âge et en donne une meilleure. Fin de citation.
Et Allah sait mieux.