Le devoir d’apprendre le Coran et d’enseigner ses règles de récitation (tajwîd)

7-10-2025 | IslamWeb

Question:

J’ai mémorisé le Coran il y a quelque temps. Lorsque j’ai terminé le Juz’ ‘Amma, ma professeure m’a demandé d’enseigner ce même Juz’ à des élèves plus jeunes. Or, je ne connais pas grand-chose aux règles de tajwîd. En ai-je commis un péché ?

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :


Nous te félicitons pour ton engagement dans la mémorisation du Coran. Nous te recommandons de persévérer dans son apprentissage, sa transmission et sa maîtrise, ainsi que dans l’étude de sa bonne récitation. Le Prophète () a dit :
« Le meilleur d’entre vous est celui qui apprend le Coran et l’enseigne. » (Rapporté par al-Boukhari)
Et il a dit également :
« Par ce Livre, Allah élèvera certains individus et en abaissera d’autres. » (Rapporté par Mouslim)
Et encore :
« Celui qui récite le Coran avec habileté sera parmi les anges nobles et purs. » (Rapporté par al-Boukhari et Mouslim)
Nous ne voyons aucun inconvénient à ce que tu enseignes aux jeunes enfants la correction de la prononciation, de la vocalisation et à ce que tu écoutes leur récitation pour vérifier leur mémorisation. Nous te conseillons de commencer par cette tâche, tout en veillant à réviser auprès de lectrices expérimentées afin d’améliorer toi-même ta récitation et ton tajwîd, de manière à pouvoir ensuite mieux l’enseigner aux enfants.
Sache que, selon certains savants spécialisés, l’obligation dans l’apprentissage du tajwîd consiste à :
•    prononcer correctement les lettres depuis leurs points d’articulation,
•    ne pas substituer une lettre à une autre,
•    et éviter toute erreur de récitation qui altère le sens.
Ceci constitue la part obligatoire du tajwîd pour celui qui en est capable, et y manquer n’est pas permis. Quant aux autres aspects du tajwîd qui relèvent de l’embellissement de la lecture — comme la précision des prolongations (madd) et de leurs durées —, ils sont recommandés mais non obligatoires ; le lecteur ne commet pas de péché s’il les omet.
Al-‘Alî al-Qârî dit dans son Commentaire de la Muqaddima al-Jazariyya :
« Les points d’articulation des lettres, leurs caractéristiques et ce qui leur est rattaché sont pris en compte dans la langue arabe. Il convient donc d’observer toutes leurs règles obligatoirement lorsque le changement altère la forme du mot ou corrompt le sens, et de manière recommandée lorsque cela ne fait qu’embellir la prononciation ou l’élocution durant la récitation... Quant à la faute cachée (l-lahn al-khafî), il n’est pas concevable qu’elle soit un devoir individuel dont l’omission entraînerait un châtiment, car cela engendrerait une trop grande gêne. » (Fin de citation, résumé).
Ibn Rushd al-Mâlikî rapporte dans al-Bayân wa at-Tahṣîl :
« On interrogea Mâlik au sujet de la récitation rapide du Coran (al-hadh). Il répondit : Certains, lorsqu’ils récitent rapidement, s’expriment mieux ainsi ; mais s’ils récitent lentement, ils commettent des erreurs. D’autres, au contraire, ne savent pas bien réciter rapidement. Chacun doit adopter ce qui lui est plus aisé, et cela est large. » (Fin de citation).
Ash-Shâfi‘î dit dans al-Umm :
« Le minimum de la bonne récitation consiste à ne pas se précipiter au point d’altérer la clarté des mots. Plus on s’éloigne de la hâte tout en gardant la clarté, mieux c’est, tant qu’on ne tombe pas dans l’exagération. » (Fin de citation).
Enfin, Zakariyyâ al-Ansârî, dans son commentaire ad-Daqâ’iq al-Muḥkama sur la Muqaddima al-Jazariyya, commente le vers suivant d’Ibn al-Jazarî :
« Et l’application du tajwîd est un devoir impératif,
car celui qui ne récite pas le Coran correctement est pécheur. »
Il précise :
« C’est le cas lorsqu’il le récite d’une manière qui altère le sens ou la grammaire ; dans ce cas, il est effectivement pécheur. » (Fin de citation).


Et Allah sait mieux.

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