Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
L'acte de la tante peut comporter plusieurs possibilités :
1. Il est possible qu'il s'agisse simplement d'un prêt à usage ('Âriya). Dans ce cas, elle a le droit de récupérer l'objet prêté à l'usage.
2. Il est possible qu'il s'agisse d'un don (Hiba) lié à une cause spécifique, à savoir le célibat de la fille de son frère (ou sœur). Cheikh Al-Islam Ibn Taymiyyah a dit — tel que rapporté dans Al-Mustadrak 'alâ Majmû' Al-Fatâwâ :
« Ce qui est stipulé s'accorde avec les fondements de l'école (juridique) qui correspondent aux fondements de la Charia, à savoir que tout ce qui est offert ou donné à quelqu'un en raison d'une cause, devient valide par la validité de cette cause et s'annule par sa disparition. »
3. Il est possible qu'il s'agisse d'un don absolu. Dans ce cas, elle n'a pas le droit de le rétracter (de revenir dessus) par consensus des Imams, car il s'agit d'un don fait à une personne ayant un lien de parenté (Dhât Rahm).
Ibn Qudâmah a dit dans Al-Mughni :
« Il y a consensus sur le fait que ce qu'une personne donne à ses proches parents mahram autres que ses enfants, ne peut être rétracté. Il en va de même pour ce que l'époux donne à son épouse. La divergence concerne les autres cas : chez nous (Hanbalites), seul le père peut se rétracter ; chez eux (Hanafites et autres), seul l'étranger (non-parent) ne peut pas se rétracter. »
Ibn Mawdûd Al-Mawsilî a dit dans Al-Ikhtiyâr li-Ta'lîl Al-Mukhtâr :
« Il n'y a pas de rétractation dans ce qu'il donne à un proche parent faisant partie de ses mahrams (Dhî Rahm Mahram), à une épouse ou à un époux, car le but est de maintenir le lien de parenté et d'accroître l'affection entre les époux. La rétractation entraînerait la rupture de ce lien et de cette affection, car elle engendre l'aversion et la répulsion. Elle n'est donc pas permise, afin de préserver le lien de parenté de la rupture et de maintenir l'affection et l'entente dans le mariage. Il est dit dans le Hadith : "Si le don est fait à un proche parent faisant partie des mahrams, il ne peut être rétracté." »
Ceci est ce que nous avons mentionné concernant le jugement général. S'il y a un litige entre les parties de l'affaire, le règlement des questions litigieuses revient aux tribunaux de la Charia ou à ceux qui les remplacent. En effet, ce sont eux qui sont les plus aptes à entendre les parties au litige, à comprendre la nature des plaintes, des preuves et des arguments de la défense, puis à rendre un jugement fondé sur cela.
Quant au Mufti (celui qui émet la fatwa), il n'entend qu'une seule partie et sa perception de la question ne peut se faire que selon la manière dont la consultation lui est présentée. Par conséquent, il ne peut pas rendre de jugement précis dans de telles affaires.
Et Allah sait mieux.