Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
L'Islam a autorisé le mariage du musulman avec, au maximum, quatre femmes à condition d'être équitable envers elles. Allah, le Très Haut, dit (sens du verset) :
«Il est permis d’épouser deux, trois ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent, mais, si vous craignez de n’être pas justes avec celles-ci, alors une seule» (Coran 4/3)
L'équité requise comporte le partage des nuits, la nourriture, les vêtements, le logement et la parure.
Si la femme accepte de céder une partie de ses droits, le mari n'est alors plus tenu de les respecter. Toutefois, elle peut revenir sur sa parole à n'importe quel moment. Voici ce que disent les oulémas à ce propos. Dans son ouvrage Al-Insâf, Al-Mardâwi, qu'Allah lui fasse miséricorde dit : « Il est permis à la femme de céder sa nuit, sa pension ou l'un de ses droits pour que son mari ne la répudie pas. Mais elle peut revenir sur sa parole car son droit est sans cesse renouvelé ».
En outre, il est rapporté dans Al-Moudawwana : « Je demandai : ʽSi elle renonce à son droit, puis revient sur sa parole et demande à son mari de lui consacrer une somme d'argent à titre de pension ? ʼ Il répondit : ʽC'est son droit. Il doit lui donner la pension ou la répudierʼ ».
Dans son ouvrage al-Oumm, al-Châfi`i, qu'Allah lui fasse miséricorde, dit : « Si elle cède sa nuit pour une autre épouse, puis revient sur sa parole, le mari doit procéder à un nouveau partage équitable des nuits entre ses épouses. Pour ce qui est des nuits passées avant le changement d’avis de son épouse, il lui était permis d’agir de la sorte en vertu de l’autorisation de son épouse »
Quant à Al-Kâssâni, qu'Allah lui fasse miséricorde, il a indiqué dans son ouvrage Bada'i` al-Sana`i` que : « Il est permis à l'une des épouses de céder volontairement sa(ses) nuit(s) à une autre épouse, car il s’agit d'un droit établi pour elle. Et elle peut revenir sur sa décision et réclamer ce droit »
Etant donné ce qui précède, il vous est interdit d'imposer comme condition à cette femme de ne pas être équitable en ce qui concerne les choses que vous mentionnez. Si la femme accepte de céder volontairement un droit dans ce cas vous pouvez ne pas le lui donner. Mais au moment où elle réclamera son droit, vous devrez le lui donner ou la répudier.
Notons enfin que l'héritage ne relève pas de votre volonté de le lui donner ou non. En fait, son droit d'héritage est reconnu à la base. Si elle le cède avant votre décés, elle n'est pas obligée de respecter sa parole car dans ce cas elle se serait privé d'un droit qui ne lui est pas encore dû.