Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Le Ghayb (l’Invisible) est de deux genres :
1- Le Ghayb absolu que seul Allah, exalté soit-Il, connaît, et c’est ce qu’Il a caché à toutes Ses créatures et dont Il ne leur a donné aucune preuve. C’est bien au sujet de ce genre du Ghayb que le Prophète () dit : « Les clés de l’Inconnaissable sont au nombre de cinq et Seul Allah les détient », puis il récita (sens du verset) :
« La connaissance de l’Heure est auprès d’Allah ; et c’est Lui Qui fait tomber la pluie salvatrice ; et Il sait ce qu’il y a dans les matrices. Et personne ne sait ce qu’il acquerra demain, et personne ne sait dans quelle terre il mourra. Certes, Allah est Omniscient et Parfaitement Connaisseur » (Coran 31/34) (Boukhari).
Cela explique les versets qui affirment l’incapacité des gens à avoir connaissance du Ghayb, dont (sens des versets) :
· « Dis : “Nul de ceux qui sont dans les cieux et sur la terre ne connaît le Ghayb, à part Allah”. Et ils ne savent pas quand ils seront ressuscités ! » (Coran 27/65) ;
· « Et Allah n’est point tel qu’Il vous dévoile l’Inconnaissable » (Coran 3/179) ;
· « [C’est Lui] qui connaît le Ghayb. Il ne dévoile Son mystère à personne, sauf à celui qu’Il agrée comme Messager » (Coran 72/26-27).
2- Le Ghayb relatif, que certaines créatures ignorent et d’autres connaissent d’une manière conforme à la charia, soit par le biais de la Révélation, comme avec les Prophètes, ou par le biais d’un rêve de bon augure, d’une inspiration, d’une intuition ou d’indices.
Ils peuvent le connaître d’une manière non conforme à la charia, comme les devins que les djinns informent des nouvelles du ciel qu’ils ont entendues. Ces catégories ont été citées par les oulémas spécialistes, dont Ibn al-Qayyim dans son ouvrage intitulé Madâridj-ul-Sâlikîne et al-Manâwi en expliquant le hadith de : « Craignez la clairvoyance du croyant ». Cette explication démontre l’existence du rêve de bon augure, de l’intuition, de l’inspiration et des informations transmises aux devins qui sont véridiques une fois sur cent. Le Prophète () a dit :
· « Le rêve véridique est l’une des quarante-six parties de la prophétie » (Boukhari) ;
· « Il ne reste plus des bonnes annonces prophétiques que le rêve prémonitoire que le musulman fait ou que quelqu’un fait à son sujet » (Mouslim) ;
· « Parmi les nations qui vous ont précédés figuraient des hommes qu’Allah inspirait et s’il devait y en avoir un dans ma communauté, ce serait 'Umar » (Boukhari et Mouslim).
Le Prophète () a décrit la scène des démons qui tendent l’oreille et transmettent ce qu’ils ont entendu aux devins qui à leur tour y ajoutent beaucoup de mensonges. Il a dit () :
« Quand Allah prononce Son jugement dans le ciel, les Anges battent des ailes en signe de soumission à Sa parole. Ce battement ressemble au son que fait une chaîne frottée contre un rocher très lisse, et ils acceptent le Jugement avec sérénité et satisfaction. Ensuite, lorsque la frayeur s’est éloignée de leurs cœurs, certains demandent : “Qu’a dit votre Seigneur ?”. Et les autres répondent : “La Vérité, c’est Lui le Sublime, le Très-Grand”. À ce moment, les démons sont à l’écoute, les uns au-dessus des autres. Le démon qui frôle le ciel saisit au vol la nouvelle, puis la répète à celui qui est en dessous de lui, jusqu’à ce qu’elle arrive au dernier qui la répète au sorcier ou au devin. Il arrive que le démon soit atteint par un météore avant de transmettre la nouvelle, ou bien qu’il la transmette avant qu’il ne soit touché, mais il y rajoute alors une centaine de mensonges, et ceux qui l'entendent du sorcier ou du devin disent : “Ne nous avait-il pas dit un jour ceci et cela ?”, et ils le croient du fait de cette parole entendue du ciel » (Boukhari).
Une fois, lorsque des gens interrogèrent le Prophète () sur les devins, il leur dit : « Ils ne valent rien ». Ils poursuivirent : « Ô Messager d’Allah ! Par moments, ils nous annoncent des choses vraies ». Le Prophète () leur répondit : « C’est une parole juste que le djinn a dérobée et qu’il a soufflée dans l’oreille de son protégé, mais après y avoir mêlé cent mensonges ».
Quant à l’agonisant qui ressent l’approche de la mort, cela est normal, car il ressent un engourdissement dans les membres inférieurs de son corps. Le Prophète () a ressenti l’approche de la mort pendant l’agonie, et disait : « Nulle divinité n’est digne d’être adorée en dehors d’Allah. Certes, la mort a ses affres » (Boukhari). Amr ibn al-'Âs, , a ressenti ces affres et en a informé son fils, comme l’ont rapporté al-Hâkim et ibn Sa'd.
Donc, l’homme peut ressentir l’approche de la mort par l’un des indices précédents.