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Les habitants du Paradis se souviendront de ce qu’ils vivaient sur terre

Les habitants du Paradis se souviendront de ce qu’ils vivaient sur terre

Les habitants du Paradis se souviendront de ce qu’ils vivaient sur terre

Parmi les bienfaits dont bénéficieront les habitants du Paradis, leur divertissement et leurs propos : ils se rappelleront les jours passés en ce bas monde et certains pourront dialoguer avec les habitants de l’Enfer. Des versets du Coran le prouvent, notamment ceux de la sourate Al-Tûr. Allah dit :

« Se tournant les uns vers les autres, les élus du Paradis s’interrogeront. Certains diront : « Nous vivions sur terre au milieu des nôtres dans la crainte de notre Seigneur. Mais Allah, nous comblant de Ses faveurs, nous a préservés de la chaleur de l’Enfer. Nous L’implorions humblement sur terre. Il est le Bienfaiteur, le Très Miséricordieux. » (Coran 52/25-28).

Et dans la sourate Al-Sâffât :

« L’un d’eux dira : « J’avais un compagnon qui me demandait : “Es-tu vraiment de ceux qui croient que, une fois morts et nos os réduits en poussière, nous serons ressuscités pour être jugés ?” » » (Coran 37/51-53).

Ils se rappelleront les jours passés en ce bas monde et ce qu’ils y ont subi comme épreuves à travers leurs personnes, leurs enfants, leurs familles et leurs biens. Ils diront, heureux :

« Ils s’exclameront : « Louange à Allah qui a dissipé notre tristesse et notre angoisse. Notre Seigneur est Très Clément et Très Reconnaissant, » (Coran 35/34).

Les souvenirs de ce bas monde surgiront lorsqu’ils verront des fruits qui ressembleront à ceux qu’ils mangeaient sur terre mais qui seront différents de par leurs goûts et leurs tailles :

« Chaque fois qu’un fruit du Paradis leur sera servi, ils diront : « Ce fruit est semblable à celui que nous avons reçu auparavant. » Mais il ne lui sera semblable qu’en apparence. » (Coran 2/25).

Ils se rappelleront les moments où ils invoquaient leur Seigneur en levant leurs paumes en direction du ciel en demandant à Allah d’accepter leurs œuvres et de leur permettre d’accomplir davantage d’œuvres pieuses et de faire partie de ceux qui hériteront des bienfaits du Paradis, comme le dit Allah :

« Mais Allah, nous comblant de Ses faveurs, nous a préservés de la chaleur de l’Enfer. Nous L’implorions humblement sur terre. Il est le Bienfaiteur, le Très Miséricordieux. » (Coran 52/27-28).

Ils s’interrogeront, dialogueront et se demanderont les uns les autres au sujet de leur situation et de leurs œuvres et qu’est-ce qui a bien pu leur permettre d’obtenir ce qu’Allah détient, alors qu’ils étaient apeurés, les cœurs attendris de la crainte d’Allah. Le verset cité a aussi été récité d’une autre manière et dont le sens est le suivant : nous a préservé du châtiment de l’enfer, de ses flammes et de ses brûlures. Dans le verset, le terme Samûm désigne un vent chaud qui entre dans les pores. C’est pour cette raison qu’on a donné ce nom au feu de l’enfer.

« Nous L’implorions humblement sur terre. Il est le Bienfaiteur, le Très Miséricordieux. » (Coran 52/28).

Ils signifient que quand ils étaient sur terre ils L’invoquaient, L’adoraient et Lui demandaient de les protéger car il est le Bienfaiteur, il est donc bienfaisant envers Ses serviteurs. Il est le Très Miséricordieux et Sa miséricorde est infini. Il et celui qui, si on L’adore on est récompensé et si on Lui demande il répond.

Ibn Kathir, qu’Allah lui fasse miséricorde a dit : « Au sujet de ce verset, il a été rapporté un hadith rapporté par le Hâfidh Abou Bakr Al-Bazzâr dans son Musnad, selon Anas ibn Malik (qu’Allah soit satisfait de lui) le Prophète () a dit : « Lorsque les habitants du Paradis entreront au Paradis ils auront envie de voir leurs frères. Le divan de l’un d’entre eux se déplacera jusqu’à se positionner face à celui de son frère et ils pourront discuter. Tous deux accoudés sur leurs divans, ils parleront de leurs jours passés en ce monde et l’un d’eux dira à son ami : « Ô untel, sais-tu quel jour Allah nous a pardonnés ? C’est le jour où nous étions à tel endroit. Nous L’avons invoqué et Il nous a pardonné. »

Il est aussi rapporté que Masrûq tient de Aicha quand elle lisait ce verset :

« Mais Allah, nous comblant de Ses faveurs, nous a préservés de la chaleur de l’Enfer. Nous L’implorions humblement sur terre. Il est le Bienfaiteur, le Très Miséricordieux. » (Coran 52/27-28).

Elle disait : « Ô Allah comble nous de tes faveurs, et préserve-nous de la chaleur de l’Enfer. Tu es le Bienfaiteur, le Très Miséricordieux. » Al-A’mash demanda : « Elle disait cela durant sa prière ? » « Oui » lui répondit Masrûq.

Invoquons donc beaucoup le Seigneur avec cette formule : « Ô Allah comble nous de Tes faveurs, et préserve-nous de la chaleur de l’Enfer. Il est le Bienfaiteur, le Très Miséricordieux, le Compatissant avec Ses serviteurs. Il est véridique quand Il fait une promesse. Il récompense qui L’adore et donne à qui Lui demande. » »

Dans son exégèse, Al-Tâhir ibn ‘Âshûr a attiré l’attention sur un point subtil au niveau du hadith des habitants du Paradis qui invoquaient leur Seigneur sur terre. Il a dit : « Puisqu’ils tenaient ces propos durant la vraie vie, ils ne peuvent les avoir dits que par inspiration et connaissance. C’est donc une preuve qu’on peut espérer que les invocations des vertueux pour leurs enfants et leur descendance soient exaucés. Tout comme celle des enfants vertueux pour leurs parents. Le Prophète () a dit : « Lorsqu’un homme meurt, ses bonnes actions s’interrompent à l’exception de trois : une aumône continue, un savoir dont les gens tirent profit ou un enfant vertueux qui prie pour son salut. »

Invoquons donc le Seigneur pour nous-mêmes, nos pères, nos mères, nos enfants et pour tous ceux qui ont un droit sur nous. Ayons peur du châtiment de notre Seigneur.

Le cheikh Al-Amîn, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit dans son exégèse Adwâ Al-Bayân : « Dans ce verset, Allah a employé la lettre Fâ qui désigne la causalité. Ceci prouve que c’est la peur de leur Seigneur sur terre, la peur intense de Son châtiment, qui a été la cause de leur salut dans l’au-delà. Et on peut déduire de ce verset que celui qui n’a pas peur du châtiment divin quand il est sur terre ne trouvera pas le salut dans l’au-delà. Le Prophète () a dit : « Allah a dit : « Par ma puissance, je ferais en sorte que Mon serviteur ne pourra avoir peur dans les deux mondes ni qu’il se sente à l’abri du châtiment dans les deux mondes. S’il se sent à l’abri du châtiment divin dans ce bas monde alors Je lui ferais peur dans l’au-delà. Et s’il avait peur de Moi dans ce bas monde Je ferais en sorte qu’il se sente à l’abri du châtiment le jour de la résurrection. »

Boukhari rapporte (hadith numéro 6308) qu’Ibn Mas’ûd (qu’Allah soit satisfait de lui) a dit : « Le croyant voit ses péchés comme s’il était assis sous une montagne craignant qu’elle ne s’écroule sur lui. Et l’homme sans moralité voit ses péchés comme s’il s’agissait d’une mouche qui passe devant son nez et qu’il chasse de sa main comme ceci. »

Le sens du verset objet de notre propos a été clarifié par un autre verset. Allah nous informe que celui qui goûtait à un bonheur éphémère sur terre sans avoir peur d’Allah est la cause du châtiment divin le jour de la résurrection. Il s’agit du verset suivant :

« Quant à celui qui recevra le registre de ses œuvres derrière le dos, il appellera le malheur sur lui, et sera introduit dans les flammes de l’Enfer. Il goûtait auprès des siens un bonheur éphémère, pensant qu’il ne retournerait jamais à son Créateur, » (Coran 84/10-14).

C’est parce qu’il goûtait auprès des siens à un bonheur éphémère qu’il appellera le malheur sur lui, et sera introduit dans les flammes de l’Enfer.

Or, un tel homme ne pouvait avoir peur du châtiment divin. Ce qui le prouve et la phrase qui suit : il ne pensait pas un jour retourner à son Créateur, c’est-à-dire être ramener à la vie le jour de la résurrection. Et il est évident qu’un homme qui pense ne pas être ramené à la vie après la mort ne peut avoir peur du châtiment quand auprès des siens il goûte au bonheur éphémère puisqu’il ne croit pas au jour des comptes ni à la rétribution. Allah dit :

« Quant aux gens de la gauche - et que dire des gens de la gauche ! -, leur sont réservés un souffle brûlant et une eau bouillante, à l’ombre d’une épaisse fumée noire, ne procurant ni fraîcheur, ni bien-être. Ils jouissaient sans retenue des plaisirs de la vie, et persistaient dans la plus infâme impiété, disant : « Serons-nous, une fois morts et nos os réduits en poussière, ressuscités. » (Coran 56/41-47).

Jouir sans retenue des plaisirs de la vie et nier la résurrection est une preuve qu’il ne ressentait aucune peur du châtiment divin quand ils étaient sur terre. Et c’est la raison pour laquelle il finira en Enfer.

Allah a dit que la peur du châtiment divin est une cause d’entrée au Paradis et du salut du châtiment le jour de la résurrection. C’est ce qu’énonce le verset de la sourate Al-Tûr que nous avons vu avant. Allah dit dans la sourate Al-Ma’ârij :

« Ceux qui redoutent le châtiment de leur Seigneur. Car nul, en vérité, n’est à l’abri de Ses rigueurs. A l’exception aussi de ceux qui préservent leur chasteté, n’ayant de rapports qu’avec leurs épouses ou leurs esclaves, auquel cas ils ne sauraient être blâmés, contrairement à ceux qui recherchent d’autres relations, qui seuls se rendent coupables d’un péché. A l’exception également de ceux qui ne trahissent ni la confiance placée en eux, ni l’engagement contracté, qui rendent leur témoignage en toute sincérité et observent la prière avec la plus grande assiduité. Voilà ceux qui, dans les jardins du Paradis, seront à jamais honorés. » (Coran 70/27-35).

Il a aussi décrit les habitants du Paradis ainsi :

« Quant à ceux qui sont remplis de crainte envers leur Seigneur et croient fermement en Ses signes et aux versets qu’Il a révélés, ceux qui se gardent de Lui associer de fausses divinités et accomplissent de bonnes œuvres tout en appréhendant de comparaître devant leur Seigneur sans avoir suffisamment œuvré pour être sauvés, voilà ceux qui s’empressent vers les bonnes actions qu’ils sont les premiers à réaliser. » (Coran 23/57-61).

Ibrahim Al-Taymî a dit : « Celui qui n’est jamais triste devrait craindre de ne pas faire partie des habitants du Paradis parce que : « ils s’exclameront : « Louange à Allah qui a dissipé notre tristesse et notre angoisse. » (Coran 35/34). Et celui qui ne craint pas le châtiment divin devrait redouter de ne pas faire partie des habitants du Paradis puisque : « Certains diront : « Nous vivions sur terre au milieu des nôtres dans la crainte de notre Seigneur. » (Coran 52/26). »

Dans son ouvrage Hâdî Al-Arwâh Ila Bilâd Al-Afrâh, Ibn Al-Qayyim, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Chapitre : les habitants du Paradis se rappelleront ce qu’ils vivaient sur terre. Allah a dit : « Se tournant les uns vers les autres, ils s’interrogeront. » (Coran 37/50).

Les questions qu’ils se poseront et les discussions qu’ils auront seront pour eux un repos et un plaisir. Au Paradis, ils se rappelleront ce qu’ils vivaient sur terre, les états durant lesquels ils obéissaient à Allah et avaient la foi.

Al-Tâhir ibn ‘Âshûr a dit : « Les gens qui sont assis ensemble sur des divans ont pour habitude de discuter. Discuter avec des amis et ceux qui sont avec nous est un plaisir comme l’a dit Mohammed ibn Fayâd dans ces vers :

De ce monde il ne reste plus comme plaisirs

Si ce n’est discuter avec des amis autour d’un verre

Lorsqu’ils se rendront compte que les bienfaits du Paradis qu’ils ont obtenu correspondent à la rétribution de leur foi et de leur sincérité envers Allah, l’un d’eux se rappellera que sur terre, un ami le contredisait au sujet de la réalité de la résurrection et de la rétribution des actes. Il louera Allah qui l’a guidé et amené à ne pas écouter cet ami qui, sur terre, l’appelait à ne pas croire en la résurrection. Il en parlera donc à ses amis du Paradis et leur montrera cet homme qui se trouvera en Enfer :

« L’un d’eux dira : « J’avais un compagnon qui me demandait : “Es-tu vraiment de ceux qui croient que, une fois morts et nos os réduits en poussière, nous serons ressuscités pour être jugés ?” » Il ajoutera [A l’adresse de ses compagnons du Paradis] : « Voulez-vous regarder ? » Regardant lui-même, il apercevra au milieu du Brasier son compagnon qu’il blâmera en ces termes : « Par Allah ! Tu as bien failli provoquer ma perte ! Sans la grâce de mon Seigneur, j’aurais moi aussi été livré au châtiment. » » (Coran 37/51-57).

Il a donc proposé à ses amis du Paradis de se pencher sur le cas de cet homme qui était son ami sur terre et de le regarder et de voir où il a fini. Il a dit : Tu as bien failli provoquer ma perdre. C’est-à-dire que tu étais proche de m’amener à la situation qui est la tienne à force d’insister pour me détourner de la foi en la résurrection tant je te fréquentais. Si ce n’était le bienfait de mon Seigneur qui M’a guidé et raffermi je serais avec toi en train de subir le châtiment de l’Enfer.

Il ne fait aucun doute que les mauvaises fréquentations sont dangereuses. C’est une calamité évidente qui expose l’homme à plusieurs types de dangers en ce monde et dans l’autre. Pour preuve, il est suffisant de citer le hadith suivant : « La bonne et la mauvaise fréquentation sont respectivement à l’image du porteur de musc et du forgeron. Le porteur de musc peut t’en offrir, t’en vendre ou simplement exhaler une odeur agréable. Quant au forgeron, il risque de brûler tes vêtements ou, au mieux, exhalera une odeur désagréable. » Rapporté par Boukhari et Mouslim.

Et comme l’a dit le Prophète () : « L’homme est généralement influencé par ses amis, choisissez donc attentivement vos amis et vos fréquentations. »

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