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Comment ressentir les effets du Coran sur sa personne : les moyens et les résultats I

Comment ressentir les effets du Coran sur sa personne : les moyens et les résultats I

Comment ressentir les effets du Coran sur sa personne : les moyens et les résultats I

Allah nous a informés des répercussions du noble Coran sur les âmes des fidèles croyants. Cet article vient jeter la lumière sur les moyens les plus importants à mettre en œuvre pour que ces répercussions puissent se concrétiser. Et aussi, porter à la connaissance du lecteur les obstacles qui viennent s’ériger entre lui et cet objectif, et les fruits qu’il peut récolter des répercussions du Coran sur sa personne.

Le caractère inimitable du Coran ne s’arrête pas à la beauté de ces termes ou l’esthétique de ses sens. Il existe un autre visage, parmi tous ceux qui lui sont attribués, à ce caractère inimitable du Coran. Et nombre de gens en sont insouciants. Il s’agit de l’influence et des répercussions du Coran sur l’être humain. C’est aussi une de ses caractéristiques inimitables. Nous entendons par ce terme les répercussions extérieures et intérieures du Coran sur celui qui le lit ou l’écoute. Il arrive que des larmes coulent, que des cœurs tremblent ou qu’on soit saisi de frissons. Et il peut avoir d’autres répercussions pratiques que seul le Coran peut avoir. Allah dit : « Allah a révélé le plus sublime des messages, un livre dont les versets se ressemblent et les préceptes se répètent. Ceux qui craignent leur Seigneur en sont saisis de frissons avant que leurs peaux et leurs cœurs ne s’apaisent à l’évocation de Sa miséricorde. Voilà une grâce qu’Allah accorde à celui qu’Il veut guider. Quant à celui qu’Allah laisse s’égarer, nul ne saurait le guider. » (Coran 39/23).

L’imam Al-Khattâbî – un des savants qui s’est le plus illustré sur le thème de l’inimitabilité du Coran – a dit : « Le caractère inimitable du Coran a un autre aspect duquel les gens se sont détournés. Seuls quelques-uns parmi eux le connaissent, mais ils restent rares. Il s’agit de son effet sur les cœurs et ses répercussions sur les âmes. Il n’existe aucune autre parole que le Coran – en vers ou en prose – qui, à peine est-elle entendue, fini par atteindre le cœur. Dans certains cas, en raison de la jouissance et la douceur qu’il procure. Dans d’autres, en raison de son aspect magnifique et charismatique. En fonction de ce qui parvient à ses oreilles et son cœur. Les âmes s’en réjouissent. Les cœurs s’en apaisent. Mais après l’avoir écouté, ces âmes et ses cœurs se retrouvent à nouveau apeurés, confus et perturbés. Effrayés et angoissés. Leurs peaux en frissonnent et leurs cœurs sont irrités. Un obstacle s’est érigé entre leurs âmes et ce que recèlent leurs consciences et ses croyances qui y sont ancrées.

Allah a d’ailleurs attiré l’attention sur cette force d’influence dans le Coran dans ce verset : « Si Nous avions fait descendre le Coran sur une montagne, tu l’aurais vue s’affaisser humblement et se fendre par crainte d’Allah. Telles sont les paraboles que nous proposons à la méditation des hommes. » (Coran /21).

Ibn Kathir explique : « Allah nous dit, en révérant le Coran et en mettant en évidence sa grande valeur qu’il convient que les cœurs soient recueillis et les ouïes saisies de crainte à l’écoute du Coran en raison des promesses et des menaces les plus sérieuses qui y figurent : « Si Nous avions fait descendre le Coran sur une montagne, tu l’aurais vue s’affaisser humblement et se fendre par crainte d’Allah. » C’est-à-dire : aussi abrupts et durs qu’elles sont, si les montagnes comprenaient le coran et en méditaient les versets, elles se seraient affaissées humblement et se seraient fendues par crainte d’Allah, alors qu’en est-il de l’homme. Son cœur ne devrait-il pas s’adoucir, ne devrait-il pas se recueillir humblement par crainte de son Seigneur. Ceci alors que vous avez compris ce qu’Allah exige de vous et avez médité Son livre ?! »

Allah a blâmé ceux qui ne ressentent pas les effets du Coran sur leurs personnes qui est le plus grand des rappels. Allah dit : « Malheur donc aux hommes dont les cœurs sont insensibles aux paroles d’Allah. Ceux-là sont manifestement égarés. » (Coran 39/22).

Allah dit aussi que cela fait partie des caractéristiques des polythéistes et des hypocrites :

« Lorsqu’une sourate est révélée, certains parmi les hypocrites s’interrogent par moquerie : « Qui de vous a été raffermi dans sa foi par cette sourate ? » » (Coran 9/124).

« Une partie d’entre eux t’écoute attentivement. Mais à peine se sont-ils séparés de toi qu’ils demandent à ceux qui ont reçu la science : « Qu’a-t-il dit à l’instant ? » Voilà ceux dont Allah a scellé les cœurs et qui obéissent aveuglément à leurs passions. » (Coran 47/16).

Quelques exemples des répercussions du Coran sur les hommes

Le Prophète () nous a donné le meilleur exemple des effets du Coran sur un homme. Quand il l’écoutait, son cœur s’attendrissait et ses larmes coulaient parce qu’il connaissait la valeur de ce Coran.

Ibn Mas’ûd (qu’Allah soit satisfait de lui) relate ce qui suit : Le Prophète () me dit un jour : « Récite-moi le Coran. » Je m’étonnai : « Messager d’Allah ! Veux-tu vraiment que je te le récite alors que c’est à toi qu’il fut révélé ? » Il répondit : « Oui, car j’aime l’écouter de la bouche d’un autre. » Je commençai donc à lui réciter la sourate Les femmes, mais je fus bientôt interrompu par le Prophète () à ce verset : « Qu’en sera-t-il des hommes lorsque, le Jour de la résurrection, nous ferons venir le prophète de chaque nation comme témoin et que nous te ferons venir pour témoigner contre ceux-là ? » (Coran 4/41) Je me tournai alors vers le Prophète () dont les yeux débordaient de larmes. Rapporté par Boukhari et Mouslim.

Les compagnons étaient aussi largement impactés à l’écoute du Coran. Certains d’entre eux en tombaient malades et restés alités quand ils entendaient certains versets parler du jour de la résurrection. Ja’far ibn Zayd rapporte que Omar ibn Al-Khattâb (qu’Allah soit satisfait de lui) était sorti pour effectuer une ronde de nuit dans la ville de Médine. Il était accompagné d’un jeune garçon et d’Abd Al-Rahman ibn ‘Awf. Il passa devant la maison d’un homme au moment où celui-ci veillait en prière. Il s’arrêta pour écouter sa récitation. L’homme lisait la sourate Al-Tûr, du début, jusqu’au verset : « Le châtiment de ton Seigneur ne peut être évité. Rien ni personne ne pourra le repousser. » (Coran 52/7-8). Omar réagit : Par le Seigneur de la Ka’ba, ce serment est une vérité. Il s’appuya sur le mur et resta ainsi un certain temps. « Poursuis ce que tu faisais ! » lui dit Abd Al-Rahman. Mais Omar refusa : « Je ne pourrais pas le faire ce soir après ce que j’ai entendu. » Il retourna chez lui et en tomba malade durant un mois au cours duquel les gens venaient lui rendre visite sans savoir pourquoi il était malade.

Pourquoi nous ne ressentons pas les effets du Coran ?

Au vu de ce qui précède, une question s’impose à l’esprit de beaucoup d’entre nous : Pourquoi nous ne ressentons pas les effets du Coran ? Quelles sont les obstacles qui s’interposent comme un voile entre nous et les effets censés être ressentis, comme ce fut le cas pour le Prophète () et ses compagnons ? Il est possible de citer certaines de ces causes de façon globale :

1 : Délaisser longuement la lecture du Coran :

Délaisser longuement le Coran et s’en détourner engendre un vide abyssal entre le cœur du fidèle et les effets que le Coran devrait y produire. C’est un des plus grands péchés commis par le musulman. C’est pourquoi, le jour de la résurrection, le Prophète () se plaindra auprès de son Seigneur du comportement des membres de sa communauté qui auront délaissé le Coran :

« Le Messager a dit : « Seigneur ! Mon peuple s’est détourné avec fierté du Coran. » » (Coran 25/30).

2 : La maladie et la dureté du cœur :

Le Coran s’adresse en premier lieu au cœur. Seul un cœur sain tire profit de ses versets, de ses exhortations et de ses leçons. Quant aux cœurs que les péchés ont rendu malades, accaparés par les passions interdites, ils ne pourront pas ressentir les effets du Coran. Allah dit :

« Voilà assurément une leçon pour quiconque est doué de raison et prête une oreille attentive. » (Coran 50/37).

3 : L’insouciance et être occupé par des distractions

Celui dont l’esprit est sous l’emprise de ce bas monde et ses parures ne peut et ne pourra pas ressentir les effets du Coran. Il ne pourra apprécier sa saveur. Au contraire, il se retrouvera toujours dans un état où il oscillera entre, être insouciant, ou se détourner du Coran. Allah dit :

« Aucune nouvelle révélation de leur Seigneur ne leur est transmise sans qu’ils ne l’écoutent avec amusement. » (Coran 21/2).

4 : Ne pas accorder d’importance à l’exégèse du Coran :

Ne pas accorder d’importance aux sens du Coran et à son exégèse voile le cœur des effets qu’il devrait y produire. D’ailleurs, comment le cœur pourrait-il ressentir les effets du Coran s’il ne le comprend pas ? C’est pour cette raison que l’imam Al-Tabarî, l’auteur de la fameuse exégèse, a dit : « Je m’étonne des gens qui lisent le Coran mais ne connaissent pas son exégèse : comment peuvent-ils trouver du plaisir à le lire ?! »

Comment ressentir les effets du Coran ?

Après avoir pris connaissance des causes qui nous empêchent de ressentir les effets du Coran, nous faisons suivre ce paragraphe en mentionnant les moyens qui contribuent à en ressentir les effets :

1 : Lire le Coran régulièrement :

Lire le Coran régulièrement et renouveler le lien qui nous lie à lui en le lisant avec constance est le premier moyen à mettre en œuvre. C’est celui qui a la plus grande répercussion. C’est pourquoi le fidèle doit lutter contre son âme pour lire le Coran régulièrement. Il doit patienter pour ce faire et endurer la difficulté que cela représente parce que cette difficulté – s’il en trouve une – est le résultat de son éloignement du Coran et du fait qu’il ne l’a pas ouvert depuis trop longtemps. Il doit donc persévérer et ne pas désespérer. Il doit avoir la certitude que celui qui frappe à la porte ne tardera pas à ce qu’on lui ouvre. Aussi, des gouttes de pluie qui ne cessent de tomber sur une pierre finissent par produire leurs effets sans aucun doute. Alors qu’en est-il des effets des paroles du Seigneur sur les cœurs si le fidèle les lit régulièrement ?

2 : La présence du cœur lors de la lecture du Coran :

Le musulman devrait s’efforcer de solliciter son cœur afin qu’il réponde présent lorsqu’il lit le Coran. Il devrait en extraire tous les éléments qui l’empêchent d’en ressentir les effets. Allah dit :

« Voilà assurément une leçon pour quiconque est doué de raison et prête une oreille attentive. » (Coran 50/37).

Pour nous aider à réaliser ceci, il faut avoir à l’esprit que c’est Allah qui S’adresse à nous à travers ce Coran. Ibn Al-Qayyim a dit : « Si tu souhaites tirer profit du Coran alors concentre toi de tout ton cœur quand tu le lis et l’écoutes. Tends ton oreille et fais acte de présence comme si celui qui parle s’adresse à toi. En effet, le Coran est un discours qui vient d’Allah et qui t’est adressé par l’intermédiaire de Son prophète. »

3 : Lire le Coran à haute voix :

Lire le Coran à haute voix contribue à l’éveil du cœur et, en conséquence, à en ressentir les effets. Ce n’est pas le cas du fidèle qui lit dans son for intérieur puisque celui-ci est plus sujet à ce que son esprit s’évade et que son cœur se détourne de son activité. Le Prophète () aimait lire le Coran à haute voix. Quand on interrogea Ibn Abbâs comment le Prophète () lisait le Coran de nuit, il dit : « Il lisait dans sa chambre et quiconque se trouvait à l’extérieur pouvait l’entendre. » Rapporté par Al-Bayhaqî dans Shu’ab Al-Îmân.

4 : Le musulman doit ressentir que chaque verset s’adresse à lui :

L’un des plus grands moyens pour ressentir les effets du Coran est que le fidèle ait à l’esprit que c’est lui qui est visé par ce discours. Il est directement concerné par chaque injonction, qu’il s’agisse d’un ordre ou d’une interdiction. Les compagnons étaient tout à fait conscients de cela. Preuve en est ce qui a été rapporté de Anas ibn Malik quand ce verset fut révélé :

« Vous qui croyez ! N’élevez pas la voix au-dessus de celle du Prophète et ne l’interpellez pas à haute voix comme vous le faites les uns avec les autres. Vous risqueriez en effet, sans vous en rendre compte, de perdre le bénéfice de vos œuvres. » (Coran 49/2).

Thâbit ibn Qays s’assit chez lui et dit : « Je fais partie des damnés de l’Enfer. » Il resta à distance du Prophète () qui lui, demanda après lui auprès de Sa’d ibn Mu’âdh : « Que deviens Thâbit ? Se plaint-il de quelque chose ? » Sa’d répondit : « C’est mon voisin et je n’ai pas connaissance qu’il se soit plaint de quoi que ce soit. » Sa’d alla le voir et lui rapporta les propos du Prophète () à son sujet. Thâbit dit alors : Ces versets ont été révélé et je sais que c’est moi qui lève le plus la voix sur le Prophète (). Je fais donc partie des damnés de l’Enfer. Sa’d rapporta ces propos au Prophète () qui dit : « Il fait plutôt partie des élus du Paradis. » Rapporté par Mouslim.

5 : Veiller à méditer les versets du Coran et à en comprendre les significations :

Méditer les versets du Coran et chercher à en comprendre les significations des sens qui peuvent paraitre obscurs en revenant aux ouvrages des exégèses. C’est un des moyens les plus efficaces pour en produire l’impact escompté et pour que le cœur en ressente la douceur. C’est d’ailleurs, à priori, la raison pour laquelle il a été révélé. Allah dit :

« Voici un livre béni que Nous t’avons révélé afin que les hommes en méditent les enseignements et que ceux qui sont doués de raison en tirent des leçons. » (Coran 38/29).

C’est d’ailleurs ainsi que procédait le Prophète () avec ses compagnons. Selon Ibn Mas’ûd (qu’Allah soit satisfait de lui) a dit : « L’un de nous, lorsqu’il avait appris dix versets du Coran, n’allait pas au-delà de cela avant d’en connaitre les sens et de les avoir mis en pratique. » Rapporté par Al-Tabari avec une bonne chaine de transmission.

A suivre .../...

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