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L’interdiction de faire suivre une prière par une autre prière sans marquer une pause vaut-elle également pour deux prières surérogatoires ?

Question

Le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) a interdit de faire suivre une prière obligatoire d’une prière surérogatoire sans marquer une pause, en changeant de place ou en engageant une conversation avec quelqu'un. Cela est-il également valable si on fait suivre une prière surérogatoire d’une autre surérogatoire ? Est-il obligatoire de changer de place ou de parler à quelqu'un entre les deux prières surérogatoires ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Le prince des croyants Mo’âwiya, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté : « Le Prophète () a interdit de faire suivre une prière d’une autre sans marquer une pause en engageant une conversation (avec quelqu'un) ou en changeant de place entre les deux prières » (Mouslim)

Abou Horayra, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète () a dit :

« Celui d’entre vous qui vient de prier serait-il incapable de se déplacer vers l’avant, l’arrière, la droite ou la gauche avant d'entamer une nouvelle prière? » (Abou Dawoud)

Ces deux Hadiths montrent qu’il faut séparer une prière obligatoire d’une prière surérogatoire. La majorité des savants affirment qu'il s'agit seulement d'une recommandation. Et de nombreux textes considèrent cette règle comme spécifique à la prière obligatoire suivie d’une prière surérogatoire. Une prière obligatoire ne doit donc pas être suivie directement d'une prière surérogatoire mais il est recommandé de les séparer en marquant une pause.

Certains savants expliquent cette recommandation par la volonté d'éviter toute confusion entre la prière obligatoire et la prière surérogatoire et le risque de rattacher à la prière obligatoire ce qui n’en fait pas partie. Cela est confirmé par le Hadith d’Omar, qu'Allah soit satisfait de lui, rapporté par Ahmad dans lequel le Prophète () confirme les propos d'Omar selon lesquels l’absence de séparation entre ce qui est obligatoire et ce qui est surérogatoire est la raison qui a mené les gens du Livre à leur perte.

Cheikh al-Islam, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « La Sunna veut qu’on sépare la prière obligatoire de la prière surérogatoire tant pour la prière du vendredi que pour les autres prières. Il a été authentiquement rapporté que le Prophète () a interdit de faire suivre une prière par une autre sans marquer une pause entre les deux, en changeant de place ou en engageant une conversation. Il ne faut donc pas commencer les deux Rak'ahs de la prière surérogatoire juste après la prière obligatoire, comme le font beaucoup de gens car cela revient à faire ce que le Prophète () a interdit. L'une des sagesses contenues dans cette séparation consiste à faire la distinction entre la prière obligatoire et la prière surérogatoire, au même titre qu'on fait la distinction entre un acte de dévotion et un autre acte.

C’est pour cette même raison d'ailleurs qu'il est recommandé de rompre rapidement le jeûne, de retarder le Sohour, de manger avant la prière le jour de l’Aïd al-Fitr et qu’il est interdit de jeûner un jour ou deux avant le premier jour du mois de Ramadan. Tout ceci dans le but de séparer ce qui est obligatoire de ce qui ne l’est pas et de faire la distinction entre les actes d’adoration des autres actes et c’est également ainsi qu’on différencie la prière du vendredi qu’Allah, exalté soit-Il, a prescrite de tout autre prière. »

Certains savants affirment que cette règle est générale et qu'elle s'applique donc aux prières surérogatoires, qu'il convient de séparer en engageant une conversation ou en changeant de place. Et cela est jusifié selon eux par la nécessité de multiplier les lieux de prosternation afin qu’ils témoignent en notre faveur le jour de la Résurrection.

Al-Chawkânî, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « La raison de cette séparation est comme l’ont dit al-Boukhari et al-Baghawi, qu'Allah leur fasse miséricorde, est de multiplier les lieux où l’on accomplit les actes d’adoration, car les lieux où l’on se prosterne témoigneront en notre faveur le Jour de la Résurrection, comme l'affirme la Parole d’Allah, exalté soit-Il (sens du verset) : "ce jour-là, elle contera son histoire" (Coran 99/4), c’est-à-dire qu’elle racontera ce qu’on y a fait. On a également rapporté en explication de la Parole d’Allah, exalté soit-Il (sens du verset) : "Ni le ciel ni la terre ne les pleurèrent […]" (Coran 44/29), que lorsque le croyant meurt, les lieux où il a accompli la prière se mettent à pleurer tout comme les endroits du ciel où ses œuvres ont été élevées. Il faut donc changer de place pour accomplir une prière obligatoire après une prière surérogatoire et faire de même entre les prières surérogatoires et si on ne change pas de place, il faut marquer une pause en parlant à quelqu'un en raison du Hadith rapporté par Mouslim et Abou Dawoud, qu'Allah leur fasse miséricorde, dans lequel le Prophète () a interdit de faire suivre une prière par une autre sans parler ou changer de place entre les deux »

Et nul n’ignore le sens de cette parole et la pratique de celle-ci en général.

Et Allah sait mieux.

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