Question :
Le diabète insulino-dépendant est-il incompatible avec le jeûne ?
Réponse :
Chaque année se posent les mêmes questions et préoccupations relatives aux incidences du jeûne sur la santé. Parmi les sujets classiques, on retrouve l'ulcère, les maladies cardio-vasculaires, le diabète...
De nombreux malades souffrant de ces pathologies chroniques s'acharnent à vouloir jeûner. Pourtant, le plus souvent il leur est recommandé de s'abstenir afin de ne pas mettre leur santé en péril. Le diabète insulino-dépendant que nous traitons aujourd'hui figure parmi les affections déconseillant le jeûne.
Ce type de diabète nécessite des injections quotidiennes d'insuline et leurs administrations exigent obligatoirement une alimentation équilibrée sur la journée, soit trois repas principaux et trois collations avec répartition des sucres lents sur la journée.
Ceci est incompatible avec le jeûne, du fait du risque d'hypoglycémie pouvant entraîner des séquelles neurologiques irréversibles. En effet, on parle d'hypoglycémie quand la glycémie (taux de sucre dans le sang) est trop faible par rapport aux besoins de l'organisme.
Les causes de l'hypoglycémie sont multiples : absence de repas, excès d'insuline, effort imprévu, prise de certains médicaments, etc.
Les cellules n'ont alors pas assez de sucre pour fonctionner, et il en résulte le plus souvent malaises, vertiges, pâleur, sueurs, tremblements, et dans les cas plus graves le coma. La plupart des patients le savent plus ou moins.
Malheureusement la situation psychologique du diabétique, dont l'état de santé ne permet pas de faire le jeûne, est difficile vis-à-vis de lui-même, de sa pratique religieuse et de la société. Le rôle du médecin traitant est capital dans ce sens.
Il doit faire comprendre au diabétique la nécessité de se prendre en charge pour la réussite de son traitement, et l'avertir des conséquences néfastes sur sa santé que le jeûne peut lui causer.
Il doit surtout être persuasif et ne pas hésiter à lui rappeler les paroles divines. Dans ce sens, la première action à faire est d'informer le diabétique que le fait de ne pas jeûner en étant malade ne transgresse nullement la loi islamique. Et surtout le rassurer et le sécuriser quant au bien fondé de l'abstention du jeûne.
Ceci dit, les diabétiques autorisés à jeûner doivent absolument respecter les mesures diététiques, c'est-à-dire des repas équilibrés sans excès de sucre et de gras.
Faire des contrôles glycériques quotidiennement pour prévenir la survenue d'hypoglycémie. Le traitement médical oral doit se faire avec les principaux repas et les doses doivent être adaptées aux résultats des contrôles glycériques.
Une question d'équilibre
Faute d'un dosage du glucose (sucre) dans le sang, la maladie peut évoluer sournoisement pendant sept à dix ans sans que le malade en ait conscience. Encore maintenant et dans la plupart des cas, c'est la survenue d'une complication comme une atteinte de la rétine, des reins, des coronaires ou des nerfs sensitifs qui conduira à un diagnostic tardif. Pourtant, un simple bilan sanguin régulier permet de détecter le risque de diabète bien en amont. Chez un sujet normal, non diabétique, le taux de sucre dans le sang se situe autour d'1 g par litre à jeun. Chez le diabétique, ce taux grimpe au-delà d'1,26 g/l à jeun. Attention, un taux entre 1,10 et 1,26 g/l à jeun signale déjà un risque majeur de survenue ultérieure de diabète.
C'est donc un signal d'alerte qui doit déclencher la mise en route de mesures simples qui peuvent empêcher l'entrée dans la maladie. D'abord, surveiller son poids et si besoin est, perdre les kilos superflus. A en croire des études menées aux Etats-Unis, les personnes à risque de diabète de type 2, ainsi " traitées " par l'exercice et par l'équilibre alimentaire, voient leur risque de développer la maladie diminuer de 58 %. Alors que celles qui sont traitées par un médicament anti-diabétique ne voient leur risque réduit que de 38 %.
Pour plus de détails nous vous invitons à lire sur notre site le livre intitulé : Diabète et Ramadhan