Sermon d’Arafat

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Ce Sermon a été prononcé par le Prophète () le neuvième jour de Dhoul Hidja 10 A.H. dans la vallée Orana près du Mont Arafat.


 

Ô gens, écoutez ma parole. Il se peut que je ne me trouverai pas parmi vous l'année prochaine en cet endroit. Sachez que votre vie, vos biens et votre honneur jusqu'à ce que vous rencontriez votre Dieu, sont aussi sacrés que ce jour, ce mois et cette terre où vous vous trouvez à présent. Vous rencontrerez votre Seigneur qui vous interrogera sur vos actes. Je vous ai annoncé et transmis ! Quiconque a un dépôt placé chez lui en confiance, qu'il le rende comme il se doit à qui lui a confié. Toute usure est annulée. Vous n'avez droit qu'au capital de votre prêt et aucun ne doit être lésé. Dieu a décrété qu'il n'y a pas d’intérêt. Ainsi, l'intérêt du prêt d'Al Abbas (mon oncle) Ibn Abdalmouttaleb est annulé. Tout sang versé avant l'Islam n'est plus revendiqué, à commencer par le sang de Rabiâ Ibn Al Harith Ibn Abdalmouttaleb. Il a été allaité chez les Bani Laïth et les Houdheïl le tuèrent. C’est donc le premier (renoncement) par lequel je commence parmi les (affaires de) sang ayant eu lieu dans la Djahiliya (avant l'Islam). Ô gens ! Satan a perdu tout espoir d'être adoré, ici, sur votre terre. Mais il se contente d'être obéi en dehors de cela et s'accommode de vos actes que vous jugez négligeables. Prenez garde de lui pour votre foi. Ô gens ! Le report (du mois sacré) n'est qu'un surcroît d'infidélité. Les impies n'en seront que plus avancés dans l'erreur. Ils profanent une année (le mois) et l'interdisent une année, sous prétexte de respecter la durée (des mois sacrés) qu'Allah a interdite. Ainsi, ils rendent licite ce qu'Allah a interdit et interdisent ce qu'il a permis. Le temps a fait sa révolution et a repris sa position initiale tel le jour où Dieu créa les cieux et la terre. Le nombre des mois créés par Allah est de douze : quatre sont sacrés : trois consécutifs et le quatrième est Radjab, celui de Modhar, entre (le mois de) Djoumada et (celui de) Chaâbane. Ô gens! Vous avez des droits sur vos femmes et elles ont les leurs sur vous ! Concernant les vôtres : elles doivent ne faire asseoir à votre couche personne que vous désapprouvez et de ne commettre aucune turpitude avérée. Si elles le faisaient, Dieu vous autorise alors, à ne pas les côtoyer dans la couche, et (si cela ne suffit pas) à les frapper, sans coup violent (Moubrih). Je vous recommande de faire du bien aux femmes, car elles sont (telles des) "prisonnières" (Awan) chez vous et ne disposent pas de pouvoir personnel et (car) Dieu vous les a confiées en dépôts et vous a permis de les approcher ("prisonnière" est la traduction littérale du mot arabe 'Awânun et c’est une métaphore pour dire que l’homme s’occupe de sa femme, a autorité sur elle, subvient à ses besoins). Entendez bien, ô gens, ma parole ! Car moi, j'ai annoncé et transmis. Je vous ai laissé de quoi si vous vous y attachiez, vous ne égareriez jamais, une voie claire : le Livre d'Allah et la conduite (Sounna) de Son Prophète. Ô gens ! Écoutez ma parole et méditez-la. Vous savez que chaque musulman est un frère pour le musulman, que les musulmans sont frères. Il n'est donc permis à une personne de (prendre de) son frère que ce qu'il lui a donné de bon gré. Ne vous faites donc pas du tort ! Seigneur, ai-je transmis ?"

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