Aminah Assilmi, ex-chrétienne, USA 2
Puis, un jour, on frappa à ma porte. J’ouvris et je vis un homme vêtu d’une longue robe blanche, la tête couverte d’une nappe à carreaux blancs et rouges. Il était accompagné de trois hommes en pyjama (c’était la toute première fois que je voyais de tels habits traditionnels). Mais imaginez ma surprise lorsque celui portant une nappe sur la tête me dit qu’il avait entendu dire que je souhaitais me convertir à l’Islam! Je lui répondis sur-le-champ que je ne souhaitais nullement devenir musulmane, que j’étais chrétienne mais que j’avais toutefois quelques questions pour eux s’ils avaient un peu temps...
Il s’appelait Abdelaziz Al Cheikh et il avait tout le temps de discuter. Il se montra très patient et répondit en détails à toutes mes questions. Jamais il ne me fit sentir que mes questions étaient ridicules et que j’étais moi-même insensée. Il me demanda si je croyais en un Dieu unique et je lui répondis par l’affirmative. Puis il me demanda si je croyais que Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) était le Messager de Dieu. Je répondis à nouveau par l’affirmative. Il me dit alors que j’étais déjà musulmane!
Je lui dis que non, que j’étais chrétienne et que je ne faisais qu’essayer de comprendre l’Islam. (En lui disant cela, tout au fond de moi, je me disais qu’il était impossible que je sois musulmane; j’étais Américaine et j’étais de race blanche! Et que dirait mon mari? Si je devenais musulmane, il me faudrait divorcer. Ma famille serait détruite !)
Nous discutâmes encore un moment. Il m’expliqua qu’acquérir des connaissances et une compréhension de la spiritualité était comme grimper une échelle. Si on saute quelques échelons, on risque de tomber. La Chahada (profession de foi musulmane) n’était que le premier échelon.
Plus tard cet après-midi-là, le 21 mai 1997, à l’heure de la prière du ‘Asr, je prononçais la profession de foi. Toutefois, il y avait certaines choses que je n’arrivais toujours pas à accepter et, étant de nature très franche, j’ajoutai une clause de non-responsabilité. Je dis : J’atteste qu’il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah et que Mohammed est Son messager , et j’ajoutai : ... mais je ne me couvrirai jamais la tête et si mon mari épouse une deuxième femme, je le castre.
J’entendis des exclamations étouffées de la part des autres hommes dans la pièce, mais Abdelaziz leur fit signe de se taire. Plus tard, j’appris qu’il avait demandé aux autres de ne jamais aborder ces deux sujets avec moi. Il se disait que je finirais par les comprendre de moi-même.
Prononcer la Chahada fut pour moi un pas important vers la connaissance spirituelle et le rapprochement avec Dieu. Mais ce fut un pas que je franchis tout doucement. Abdelaziz continua de me rendre visite et de répondre à mes questions. Que Dieu le rétribue pour sa patience et sa tolérance. Jamais il ne me fit de remontrances ni ne me fit sentir que mes questions étaient insignifiantes. Il accueillit chaque question avec respect et me dit que la seule question ridicule est celle que l’on ne pose jamais (ma grand-mère disait la même chose...).
Il m’expliqua que Dieu nous avait encouragés à acquérir le savoir et que les questions étaient un moyen d’y parvenir. Lorsqu’il m’expliquait une chose, c’était comme regarder une rose s’ouvrir, un pétale après l’autre, jusqu’à ce qu’elle étale toute sa splendeur. Quand je lui disais que je n’étais pas d’accord avec lui et que je lui expliquais pourquoi, il me répondait toujours que j’avais raison jusqu’à un certain point. Puis il me montrait comment approfondir la question et comment la considérer sous un angle différent afin de mieux la saisir. Al Hamdoulillah.
Au fil des ans, plusieurs musulmans m’aidèrent dans mon apprentissage de l’Islam. Chacun était spécial, différent. Je suis reconnaissante à chacun d’entre eux pour le savoir qu’ils ont partagé avec moi. Chacun m’a aidée à avancer et à aimer l’Islam encore plus. Au fur et à mesure que j’approfondissais mes connaissances, les changements, en moi, devinrent de plus en plus apparents. Je commençai à porter le Hidjab au cours de la première année suivant ma conversion. Je ne me rappelle plus exactement à quel moment je commençai à le porter, mais cela vint naturellement, avec le savoir et la compréhension. Avec le temps, je finis même par défendre la polygamie, car je savais que si Dieu l’avait permise, c’est qu’il y avait en cette pratique quelque chose de positif.
Glorifie le nom de ton Seigneur, le Très-Haut, Celui qui crée puis donne des formes harmonieuses, qui détermine le destin puis guide, qui fait pousser les pâturages, puis les réduit ensuite en chaume (de couleur) sombre. Nous te ferons réciter (le Coran, ô Mohammed), de sorte que tu n’oublieras que ce que Dieu veut bien. Certes, Il connaît ce qui est apparent et ce qui est caché. Nous te ferons suivre la voie la plus facile. (Coran 87:1-8)
Quand j’ai commencé à étudier l’Islam, au début, je ne m’attendais pas à y trouver quelque chose dont j’aurais besoin, en tant qu’être humain. Jamais je ne me serais doutée que l’Islam changerai ma vie à ce point. Aucun être humain n’aurait pu me convaincre, à ce moment-là, que je trouverais la paix, l’amour et la joie dans l’Islam.
Le Coran parle de l’unicité de Dieu, Créateur de l’univers. Il décrit comment Il a organisé le monde à la perfection. Il possède les réponses à toutes les questions. Dieu nous aime! Il est source de paix, le Protecteur, le Pardonneur, le Généreux qui pourvoit aux besoins de Sa création. Il est Celui Qui répond à nos prières et Qui administre toute chose dans cet univers.
N’avons-Nous pas élargi ta poitrine, et ne t’avons-Nous pas déchargé du fardeau qui accablait ton dos? Et (n’avons-Nous pas) exalté ta renommée? Après toute difficulté vient certes un soulagement. Après toute difficulté vient certes un soulagement. (Coran 94:1-6)
Le Coran traite des principales facettes de la vie et nous montre clairement la voie à suivre pour réussir, ici-bas comme dans l’au-delà. C’est comme une carte routière, un manuel d’usager qui nous aide à passer à travers la vie !