Fatah et Hamas reprennent le dialogue au Caire

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Fatah et Hamas reprennent le dialogue au Caire

Le mouvement islamiste Hamas et l'organisation politique Fatah reprennent progressivement le dialogue grâce à la médiation de l'Egypte, où se tiennent actuellement les premières rencontres entre les deux groupes palestiniens, en vue d'une réconciliation.
Des responsables du Fatah et du Hamas ont fait état d'une reprise du dialogue interpalestinien dans un "climat positif" mercredi au Caire, à la veille d'une conférence de "réconciliation" parrainée par l'Egypte.
"Le climat est positif et prometteur", a déclaré à la presse Ezzat Recheq, membre du bureau politique du mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007. "Nous espérons des résultats positifs", a-t-il ajouté, qualifiant les discussions de "dialogue approfondi sur toutes les questions" divergentes.
Même son de cloche au Fatah. Le chef des députés du mouvement au Conseil législatif palestinien (Parlement de l'Autorité palestinienne), Azzam el-Ahmad, a affirmé que "les rencontres se déroulent dans une ambiance positive".
Sitôt arrivées au Caire, des délégations des deux mouvements rivaux avaient eu un premier contact dans la nuit de mardi à mercredi dans un grand hôtel, avant de se retrouver mercredi matin. Le dialogue est censé mettre fin à la crise née de la violente prise de pouvoir par le Hamas dans la bande de Gaza en juin 2007 au détriment du Fatah. Le Hamas et le Fatah sont donc en conflit ouvert depuis que les islamistes ont été délogé par la force l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas.
Préalable au processus de paix avec Israël
Après avoir avorté en novembre dernier, le processus de réconciliation interpalestinienne a été relancé par l'Egypte après la dévastatrice guerre de Gaza lancée par Israël du 27 décembre au 18 janvier.
Ces réunions se tiennent alors que la communauté internationale doit s'engager, lundi à Charm el-Cheikh, à débloquer des fonds pour la reconstruction de l'enclave palestinienne. L'Autorité palestinienne a estimé ses besoins à 2,8 milliards de dollars.
"Il y a un désir véritable des deux côtés de régler toutes les questions (...) pour réaliser la réconciliation, une nécessité urgente surtout que le processus de paix (israélo-palestinien) n'avance pas ainsi que les efforts en vue d'une trêve" entre le Hamas et Israël, a dit Azzam el-Ahmad.
La délégation du Fatah est dirigée par Ahmad Qoreï, membre du comité central du mouvement du président Abbas. Celle du mouvement islamiste est conduite par le numéro deux de son bureau politique, Moussa Abou Marzouk.
Le ton était monté d'un cran ces derniers jours entre les deux parties, faisant craindre un nouvel échec des efforts égyptiens, avec des accusations et des exigences des deux côtés, notamment sur la libération de détenus politiques du Hamas. "Nous sommes convenus avec le Hamas d'une formule qui permettrait le règlement progressif de la question des détenus", dont certains ont déjà été relâchés, a assuré un délégué du Fatah, Nabil Chaath.
 
Faire preuve de souplesse
Cinq commissions doivent être mises en place, pendant la conférence, pour traiter des principaux points de désaccords, notamment la réforme de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et des services de sécurité ainsi que la formation d'un gouvernement d'entente nationale ou les détenus. Mahmoud Abbas a insisté mardi pour qu'un nouveau gouvernement palestinien respecte les accords signés par l'OLP, y compris avec Israël, ce que refuse jusqu'à présent le Hamas.
Le Caire, par la voix du porte-parole des Affaires étrangères, Hossam Zaki, a appelé les protagonistes à "placer l'intérêt national palestinien au-dessus de toute autre considération". Il leur a aussi demandé de "faire preuve de souplesse" car "tout le monde sait que le chemin est difficile".

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