Intolérables les restrictions aux frontières de Gaza

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L'Onu juge intolérables les restrictions aux frontières de Gaza

NATIONS UNIES - La situation découlant des restrictions imposées par Israël aux points d'accès à la bande de Gaza est "intolérable", a déclaré Lynn Pascoe, sous-secrétaire général des Nations unies, devant le Conseil de sécurité.

 Au balcon d'un immeuble fortement endommagé à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Le sous-secrétaire général des Nations unies, Lynn Pascoe, a déclaré devant le Conseil de sécurité que la situation découlant des restrictions imposées par Israël aux points d'accès à la bande de Gaza était "intolérable".

"Cette situation intolérable aux points de passage de Gaza reste l'obstacle principal à l'apport d'aide - et d'espoir - à la population de Gaza", a-t-il dit lors du débat mensuel du Conseil de sécurité consacré au conflit israélo-palestinien.

Il a sommé Israël de "se conformer à ses obligations aux termes du droit humanitaire international en ouvrant les points de passage aux approvisionnements d'urgence et aux matériaux de construction sans lesquels il ne sera pas possible de reconstruire Gaza".

Le Premier ministre israélien sortant, Ehud Olmert, a promis cette semaine à l'Union européenne et aux Etats-Unis, qui protestaient contre le blocage d'un convoi transportant des pâtes et du fromage, de lever toutes les restrictions à l'aide humanitaire.

Lynn Pascoe a confirmé que le volume des marchandises entrant à Gaza avait augmenté mais estimé que "la qualité et la quantité des importations rest(ai)ent insuffisantes".

Israël continue notamment à bloquer l'entrée dans le territoire contrôlé par le Hamas de produits dits "de luxe", comme le chocolat et les cigarettes, ou susceptibles d'être détournés à des fins militaires, comme le ciment ou l'acier.

L'ONU VEUT LE GEL DE LA COLONISATION

Lynn Pascoe, un ancien du département d'Etat, s'est par ailleurs inquiété de l'absence de cessez-le-feu permanent, plus de deux mois après la fin du conflit entre le mouvement islamiste et l'Etat juif, en dépit des efforts de médiation égyptiens.

"En l'absence de cessez-le-feu, la violence se poursuit", a-t-il déploré en dénombrant plus de 100 tirs de roquette ou de mortier sur Israël entre la mi-février et la mi-mars et en réclamant la fin de ces "attaques irresponsables visant des zones civiles".

La représentante permanente d'Israël, Gabriela Shalev, a déclaré que son pays n'était pas indifférent à la situation humanitaire à Gaza, mais qu'il restait sous la menace des projectiles du Hamas et exigeait toujours la libération de Gilad Shalit avant tout assouplissement du blocus.

Le jeune militaire, qui possède la double nationalité française et israélienne, a été capturé en juin 2006 du côté israélien de la frontière par des activistes venus de Gaza, un enlèvement revendiqué par trois mouvements dont la branche militaire du Hamas.

Lynn Pascoe a d'autre part critiqué la poursuite des activités de colonisation juive en territoire palestinien occupé, y compris l'extension des implantations existantes, qui doivent être selon lui "gelées".

La colonisation juive "est totalement contraire au processus de paix et au principe nodal de la terre contre la paix qui le sous-tend", a déclaré pour sa part l'observateur palestinien au Conseil, Ryad Mansour.

 

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