Pour réfuter cette suspicion nous commençons par dire qu’effectivement il y avait des forgeurs et des imposteurs qui ont fabriqué des paroles qu’ils ont, par la suite, attribuées au Prophète (). Seulement les choses n’étaient pas aussi simples que l’avaient tout d'abord imaginé les auteurs de ces suspicions avec lesquelles ils ont semé la discorde et jeté le doute dans les esprits.
En effet ils ont ignoré ou feint d’ignorer la réalité des choses chez les musulmans en ce qui concerne la place très importante qu’ils accordent à la Sunna. Il y avait une multitude de narrateurs compétents, fidèles et sincères ainsi qu’un grand nombre d’oulémas qui ont entouré les hadiths avec une protection impénétrable et hermétique au point de barrer son accès aux forgeurs de tout bord. Il faut dire que ces fins connaisseurs des hadiths ont, grâce à leur vaste connaissance et surtout à leur perspicacité bien aigue, ont réussi à mettre à nu les forgeurs des hadiths, à connaître leurs intentions et leurs motifs et à mettre la main sur tous les hadiths qui ont été forgés sur le compte du Prophète ().
Les forgeurs n’ont donc pas été laissés libres de leurs mouvements, jouer avec les hadiths à leur guise. Au contraire, on les a empêchés de s’infiltrer parmi les vrais narrateurs des hadiths sans qu’ils ne soient découverts. Sinon qui donc a démasqué ces Zindigh(s), ces hérésiarques, qui a identifié les hadiths forgés et les a fait connaitre par leurs cheminements, leurs catégories, leurs signes, qui a écrit volumes sur volumes les concernant ? Ce sont les gardiens de la religion, les vice-gérants et les soldats d’Allah sur Sa terre, ce sont les grands oulémas, ceux là mêmes que Haroun al Rachîd a cités à un certain Zindigh qu’il a capturé et au sujet duquel il a donné l’ordre de décapiter. Il y eut le dialogue suivant entre eux:
Le Zindigh : Pourquoi cherche tu à me décapiter?
Haroun : Pour débarrasser tout le monde de toi.
Le Zindigh : Oh, émir des croyants, que pourrais tu faire des milliers de hadiths ou, selon une autre version, des quatre mille hadiths que j’ai forgés et que je vous ai laissés et où j’interdis le halal et je permets le haram. Aucun traitre mot de ces hadiths n’a été prononcé par le Prophète.
Haroun : Que feras tu, ô ennemi d’Allah avec Abû Ishagh Al Vasari et Abdallah Ibn Moubarak ? Ils passent au peigne fin le tout et ne laissent même pas une lettre leur échapper. (Voir Tezkirat al Haveth al-Thahabi, page 1/273, et l’Histoire des Califs, de Souyouti, page 174.)
Le Professeur Mohamed Assad a dit l’existence de hadiths forgés n’est donc pas la preuve de la faiblesse du système des hadiths dans son ensemble parce que tout simplement ces hadiths ne se sont jamais passés inaperçus aux spécialistes en hadiths contrairement à ce que prétendent naïvement les critiques européens qui ont été suivis en cela par des pseudos savants de notre Oumma islamique (Voir son livre intitulé : l’Islam sur un carrefour page 96)
Enfin nous terminons notre commentaire de cette suspicion par la reprise de ce qu’a rapporté l’Imam Ibn al Qayim al Jawzia qui lui-même reprend ce que l’Imam Abû al Mouzafar al Samâni a dit : S’ils disent que les textes attribués au Prophète () se sont multipliés au point de se confondre, on leur répond qu’ils ne se confondent que pour les ignares. Quant aux oulémas, ils savent comment s’y prendre, ils sauront comment distinguer le vrai du faux. Ils ne laisseront aucune chance aux personnes malintentionnées qui ne cherchent qu’à fausser le jeu. D’ailleurs comment peut-il en être autrement quand on sait que les oulémas chevronnés passent le tout au crible pour ne rien laisser s’échapper. Les manigances des athées sont d'autant plus vouées à l’échec que les oulémas, dans leurs inlassables efforts, ne se limitent guère à l’étude de chaque hadith pour y déceler les éventuelles erreurs qui s’y seraient glissées, ils vont jusqu’à examiner chaque lettre par crainte de corruption ou de dénaturation.
Seuls les athées peuvent croire ou faire croire que ces manigances peuvent échapper à nos illustres oulémas et se répandre dans la société. En effet, ces athées essayent, autant se faire que peut, de discréditer les hadiths sahîh et leurs corollaires afin d’induire en erreur les ignares. Aucun hérésiarque n’a utilisé, pour réfuter le message du Prophète (), un argument aussi inconsistant et erroné que celui-ci. Quiconque défend pareille idée mérite qu’on lui fasse ingurgiter de la poussière avant de le faire déporter loin des terres de l’Islam . (Voir Moukhtassar al-Sawâ’iq, page 2/561)
Ceux qui appuient et argumentent cette suspicion sont pratiquement les mêmes que ceux que nous avons mentionné dans notre article relatif à la suspicion concernant la force juridique de la Sunna et sa place en matière de législation. Nous pouvons leur ajouter les noms suivants :
Saleh Abou Bakr (Voir son livre intitulé : Les Lumières coraniques, page 1/35)
Houssein Ahmed Amîn (Voir son livre intitulé : Le Guide du Musulman inquiet, page 45)
Ahmed AmØ£n (Voir son livre intitulé : L’Aube de l’Islam page 2271)
Abdallah Naim (Voir son livre intitulé : Pour l’Evolution de la Législation Islamique, page 44)
Said al 'Achmawi (Voir son livre intitulé : La Vérité sur le Voile, page 84)
Saleh al Waradani (Voir son livre intitulé : La Tromperie : mon voyage de la Sunna vers le Chiisme, page 97)
Le conseiller Abd al Jawad YacØ£n (Voir son livre intitulé : L’Autorité en Islam, page 236)
Nasr Abou Zayd (Voir son livre intitulé : L’Imam Châfi'i, page 97)
Zakaria Abû Dâwûd (Voir son livre intitulé : Contemplations sur le Hadith, page 131)
Houwla Nahr (Voir son livre intitulé : Études concernant le Prophète Mohammed (PSSL))
Dr. Moustapha Mahmoud (Voir son livre intitulé : Cent cinquante compagnons du prophète n’ont jamais existés)