J’avais travaillé un temps comme professeur de mathématiques dans l’un des lycées de Fort Mead en Maryland où je tenais cinq classes composée chacune de quarante élèves à peu près, entre la neuvième et la douzième année. Un jour, un élève au nom de James a demandé la permission de me rencontrer, bien qu’il ne fût dans aucune de mes classes. Lorsque nous nous sommes rencontrés dans mon bureau, il m’a posé quelques questions fondamentales sur l’Islam et je lui ai répondues très brièvement. Plus tard il est revenu avec plus de questions. Je lui ai demandé si ces questions avaient un rapport avec la matière de sociologie qu’il apprenait. Mais il m’a fait savoir qu’il a lu un livre sur l’Islam dans la bibliothèque de l’école qui l’a rendu curieux de cette religion. Comme la loi américaine sépare la religion de l’Etat, je lui ai dit que l’école publique où nous nous trouvions n’était pas une place idéale pour mener un tel débat, et je l’ai invité à prendre un petit déjeuner dans un restaurant proche. Après un long débat sur l’Islam et sur l’unicité, James m’a semblé avoir beaucoup profité de la rencontre.
James en ce moment n’était qu’un mineur de seize ans. J’ai pensé que ses parents pourraient me blâmer s’ils étaient au courant de mon entretien avec lui sur l’Islam, surtout que la ville de Ford Mead n’était qu’une base militaire prête de l’agence nationale de sécurité américaine dans laquelle travaillait son père.
Malgré tout cela, nous nous sommes rencontrés plus d’une fois dans ce restaurant, et à chaque fois la discussion était franche et positive. Il a manifesté son désir de visiter une mosquée, je l’ai amené dans une mosquée de la ville de Laurel voisine, une mosquée qui n’était qu’un ancien bâtiment transformé pour la circonstance. Je lui ai expliqué la manière de prier en Islam, et il l’a beaucoup aimée parce que c’était la communication directe entre l’être et le Seigneur de l’univers, exalté soit-Il. Il m’a donc fait part de son désir d’embrasser l’Islam, et m’a demandé ce qu’il pouvait faire. Je lui ai dit que le processus était simple mais qu’il n y a pas un grand péché pour un musulman que de se détourner de l’Islam après sa conversion. Donc il est mieux qu’il apprenne d’abord très bien l’Islam, ses devoirs envers son Seigneur afin d’être bien convaincu avant de se convertir.
Après quelques jours, il est revenu de son propre gré et a prononcé la Shahada (le témoignage de foi) par la grâce d’Allah. Dès lors j’ai commencé à l’amener avec moi à la mosquée dans ma voiture une fois par semaine, pour qu’il prenne part à la prière et aux cours qu’on y dispensait. Entre temps, je lui apprenais quelques lettres arabes qu’il a assimilées facilement, puis la lecture du Coran. Il aimait faire l’Azân chaque fois qu’il venait à la mosquée après qu’il l’ait appris, et cela très sensiblement.
Un jour alors que je venais le chercher pour la mosquée, il est sorti habiller par une tunique arabe au lieu de la tenue américaine. J’étais surpris de cet acte, surtout que ses voisins avaient remarqué que je venais le chercher pour la mosquée et n’étaient guère contents de cela. De ce fait je lui ai dit qu’il ne fallait pas attirer l’attention des gens avec cet habillement, alors qu’il lui est permis de prier en chemise et pantalon. Il m’a répondu en ces mots : Professeur Ahmad, ta foi est faible ! . Je lui ai demandé si ses parents étaient gênés par son habillement. Il m’a répondu par la négation et a ajouté qu’il se comprend très bien avec ses parents et que sa mère ne lui préparait que des aliments considérés licites par l´Islam. Je fus donc consolé.
Après un temps, alors qu’il était encore au lycée, il m’a fait savoir qu’il voulait changer son nom par un nom musulman. Je lui ai fait savoir que cela n’est pas nécessaire puisque son nom actuel ne fait allusion à aucune interdiction, et choisir un nom étrange à ses pairs américains ne pourrait pas faciliter leur mission qui consiste à appeler les gens à l’Islam, car ils croiront qu’ils devront laisser leurs noms avant d’embrasser l’Islam, et ils se méfieront de lui lorsqu’ils sauront cela. Mais James m’a répondu comme avant: “Professeur Ahmad…votre foi est faible” Enfin il choisit pour nom: “JAMES HUSSEIN ABIBA”. Il me semble que ce dernier nom est africain, car les noirs américains aiment utiliser ce nom.
J´aimerai mentionner ici l´une des particularités de la société américaine. Beaucoup de jeunes américains essayent de se trouver un emploi temporaire lors des grandes vacances afin de financer leurs études. Il en est de même pour ceux dont les parents sont aisés ou pour ceux qui sont issus de la bourgeoisie américaine. Ils le font avec fierté aux côtés de leurs camarades, leurs proches et leurs voisins. Tout ceci est de nature à les inciter à acquérir une certaine maturité et une expérience de la vie et un sens de responsabilité.
Après avoir fini ses études, James a eu un emploi dans une clinique médicale appartenant à mon épouse. Il fut embauché comme réceptionniste dans cette clinique qui a nouvellement ouvert ses portes et dont l´affluence des patients est un peu réduite. Ce qui a permis à James de consacrer pleinement son temps à la lecture des ouvrages islamiques.
J’avais eu l’occasion d’aller faire la Oumra et de passer tout le mois de Ramadan pour la première fois à la Mecque et à Médine. Bien que je fusse fier de fêter à la Mecque, j’étais inquiet pour ce jeune homme, que j’ai laissé seul là-bas. Je ne cessais de demander certains frères de la mosquée de son état. Et ils m’ont fait savoir qu’il était régulier et engagé et qu’il avait même fait la retraite spirituelle (I’tikaf) à la mosquée les dix derniers jours de Ramadan. Lorsque je l’ai rencontré et lui ai demandé de ses nouvelles, il ne m’a rien mentionné au sujet de son (I’tikaf).
Plus tard, il entra à l’université et prit pour spécialité “la civilisation islamique”. J’ai su après qu’il avait pris pour épouse une jeune musulmane de l’Inde, et il avait une activité encourageante dans l’association des musulmans de l’Université. Après sa sortie, il exerça une fonction d´instructeur auprès d´une école islamique de “Chicago”.
Après vingt ans de séparation j´ai pu contacter la famille de James par le biais du courrier électronique (E-mail). J´étais heureux d´apprendre que James est devenu Directeur de la publication d´IQRA INTERNATIONAL FOUNDATION à Chicago. Cette organisation assure la publication et la distribution des livres islamiques. Son adresse électronique est la suivante : iqrapdc @ aol.com.
La famille de James s´est dévouée à la propagation de l´Islam. Son beau-père Dr. Amir Ali est le fondateur et Directeur Général de l´Institut pour la connaissance et l´éducation islamique. Cette organisation fournit aux musulmans et aux non-musulmans des informations nécessaires et gratuites sur l´Islam. L´épouse de James aide son père à gérer les affaires courantes de cette organisation.
L´adresse électronique de cet institut est la suivante : iiie @ cssn.net.
Vous pouvez contacter gratuitement ces deux organisations pour tout savoir sur l´Islam et sur l´éducation islamique.
Qu´Allah accorde une immense récompense à JAMES et à ses proches pour tous les efforts qu´ils ont consentis et qu´ils consentent pour l´éducation islamique des musulmans et des non-musulmans.