Nous et les défauts des autres

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Si jamais l'homme s'aperçoit de ses propres vices et défauts il s'en occuperait au point de ne pas voir ceux des autres, tant il lui est recommandé, d’abord et avant tout, de s'amender lui-même et de se rectifier car il aura à en rendre compte avant toute chose comme le précise le Coran dans les versets suivants :

"Chacun est l’otage de ses propres œuvres." (Coran : 74/38).
 "Quiconque prend le droit chemin ne le prend que pour lui-même; et quiconque s'égare, ne s'égare qu'à son propre détriment. Et nul ne portera le fardeau d'autrui."(Coran : 17/15)
 "[…] ? Chacun n'acquiert [le mal] qu'à son détriment : personne ne portera le fardeau (responsabilité) d'autrui." (Coran : 6/164)
 
Un poète a dit :
Sage et humble devant Allah l'homme se verra trop occupé par la crainte d'Allah pour voir les défauts des autres;
Tel un malade souffrant dont la souffrance l'accapare tellement pour ne pas voir celle des autres.
 
Hissé à ce niveau (occupé par ses propres défauts) le bon musulman devient affable et aimable et aura, de la part d’Allah, une récompense identique à ses qualités et à ses actes.   Ainsi verra t-il ses propres défauts dissimulés aux autres et, par conséquent, il sera hors de la portée de leurs langues déliées. Par contre celui qui reste à l'affût du moindre défaut qui transparait chez les autres pour en parler à tout bout de champs en vue de noircir leur réputation, se verra haï, banni et pris à partie par ceux-ci car il aura, de la part d'Allah, une récompense identique à ses qualités et à ses actes. En effet quiconque se met à l'affût des défauts des autres n’ira pas loin car Allah se chargera de faire de même pour lui et alors il sera, immanquablement et inévitablement, démasqué et exposé même  il se cachait au fond de sa propre maison.
 
"Ne démasque pas les défauts que les autres cachent de crainte qu'Allah ne démasque les tiens
Evoque plutôt leurs qualités quand on en parle et évite de reprocher à quiconque un défaut dont tu n'es pas exempt ".
 
Le fait de s'occuper des défauts des autres et d’en parler ressemblerait à l'utilisation des feuilles du murier pour cacher ses propres vices et défauts. Ainsi, ayant entendu quelqu'un dire du mal des autres, un arabe du désert dit :"en parlant constamment des défauts des autres tu n'as fait que révéler tes propres défauts car celui qui cherche les défauts les trouve selon ce qu'il en possède ".
Cheikh Mohamed Ibn Ismaël Al Moqadem, qu’Allah le préserve, a dit: "la personne qui s'estime minable est toujours portée à amplifier les défauts des autres et donc voilà un signe qui ne trompe pas pour sonder la personnalité des autres. Ainsi, si l'individu est trop préoccupé par l'exagération des défauts des autres, s’il ne cesse de les clouer au pilori eh bien cela veut dire qu'il se sent minable et méprisable et qu'il est convaincu qu'il ne peut se revaloriser qu'en dévalorisant et détruisant les autres. C'est pourquoi il n'a de cesse de les dénigrer et de les déprécier pour les anéantir. Cela montre aussi que, n’ayant pas grande confiance en lui-même et se sentant, au fond, indigne et insignifiant, il croit qu'il ne lui reste, pour se relever, que la réputation des autres pour la détruire". Awn Ibn Abdallah, qu’Allah lui accorde Sa miséricorde, a dit :"à mon avis l'homme qui se met à relever les défauts des autres ne le fait que lorsqu'il ferme les yeux sur son propre cas". Quant à Mohamed Ibn Sirin, qu'Allah lui accorde Sa miséricorde, il dit :"on disait que ceux qui ont le plus de péchés sont ceux qui consacraient le plus de temps à parler des péchés des autres". Pour Malek Ibn Dinar, qu’Allah lui accorde Sa miséricorde :"il suffit à l'homme d'avoir pour crime de ne pas être pieux et, en plus, de se mettre, au milieu des autres, à dévaloriser les hommes pieux". Quant à Abou ‘Assem Al-Nabil il a dit :"seules la racaille et la canaille qui n'ont ni foi ni loi se permettent de dire du mal des autres ".
Pour Bakr Ibn Abdallah :"si vous voyez un homme trop occupé à parler des défauts des autres, sans se soucier des siens, eh bien sachez qu'il est sous le coup d'une malédiction ".
" Malgré ses défauts, l'homme réussit toujours à voir les défauts de son frère, quoique bien cachés, mais n'arrive jamais à voir les siens quoique bien apparents et impossibles à dissimuler. "
 
Ne te laisse pas occuper par les défauts des autres
Selon Abou Houreira, qu’Allah soit satisfait de lui, le Prophète () a dit :"l'un de vous arrive à voir la poussière qui se trouve dans l'œil de son frère mais non l'amputation que subit son propre œil ".
 
"Oublier ses propres défauts et se rappeler de ceux –pourtant cachés-de son frère est un acte abominable
Que l'homme sensé et raisonnable ne ferait pas, se limitant plutôt et se suffisant des siens ".
 
Se préoccuper des défauts des autres est de nature à entrainer le serviteur à commettre la calomnie dont les méfaits et les effets néfastes sont si bien connus que tout musulman qui se respecte évite et s'en écarte .
Pire encore, cela peut susciter l'animosité et la haine au sein de la société car dés qu'on se met à dire du mal des autres, ceux-ci n'hésiteront pas à rendre la pareille et même davantage encore:
 
Si tu déprécies les autres, ils riposteront du tic au tac et même abuseront
Pour dévoiler tes défauts les mieux cachés.
 
Si on examine le comportement de nos pieux prédécesseurs, qu'Allah soit satisfait d’eux, on se rend compte qu'ils donnent, à cet égard, un exemple qui force l'admiration. Ils sont si soucieux et si inquiets à cause de leurs propres défauts qu'ils ne prêtent aucune attention à ceux des autres. En dépit de leur grandeur et de l'élévation de leurs sentiments, ils se considèrent tout à fait modestes. Aussi évitent-ils de dire du mal de quelqu’un de crainte de subir un sort semblable au sien comme le dit Al ‘Amach :”il m’arrive de voir quelque chose que je déteste bien, mais j’évite d’en parler de crainte de subir quelque chose de semblable".
En plus ils faisaient leurs le Hadith du Prophète (): "éviter ce qui ne le concerne pas est une des caractéristiques essentielles du bon musulman ".
Deux ascètes se sont rencontrés. Dit l'un deux :"o frère ! J’avoue que je t'aime pour la cause d'Allah "."Si", répondit l’autre,"tu connaissais de moi ce que je connais moi-même tu me haïrais justement pour la cause d'Allah ".Si", repris le premier,"je connaissais de toi ce que tu connais de toi-même, assurément ce que je connais de moi-même m'occuperait assez pour avoir le temps de te haïr”.
O bien aimé !sache que tes propres défauts te suffisent pour t'occuper de ceux des autres car les tiens en sont plusieurs fois le double. Ne donne pas aux autres l'occasion de te médire, de penser du mal de toi. Ne viole pas leur intimité en t'occupant de leurs défauts, ni ne dois tu te laisser exposer au mal en disant du mal d'eux :
Dés que tu te mets à chercher les défauts des autres tu en trouveras certainement mais les tiens sont encore plus nombreux ;
Autant donc faire la paix avec les autres en évitant d'en dire du mal car ils connaissent tes défauts comme ils connaissent leurs poches.

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