La prière de l’Aïd est un des symboles manifestes de l’Islam et est associée à deux actes d’adoration importants qui sont le jeûne et le Hadj, où les Musulmans se réunissent en glorifiant Allah, Exalté soit-il, et en Le louant, heureux des bienfaits dont leur Seigneur les a comblés après s’être rapprochés de Lui par différents types d’actes d’adorations et d’actes cultuels afin d’obtenir la récompense de leur Maître en ce jour important.
La prière de l’Aïd comprend des règles et des actes cultuels surérogatoires que l’on résume comme suit :
Le statut de la prière de l’Aïd :
Les Oulémas ont divergé à propos du statut de la prière de l’Aïd. Certains d’entre eux ont dit qu’elle est une Sunna Mo’akkadah, Sunna très recommandée, d'autres soutiennent qu’elle est un Fard Kifaayah, une obligation de suffisance communautaire, c’est-à-dire qu’elle concerne la communauté dans son ensemble si une partie suffisante de la communauté l’accomplit, les autres en sont exemptés, tandis que si personne ne l’accomplit, tout le monde aura commis un péché en la délaissant. D’autres encore ont dit qu’elle est obligatoire et c’est ce qu’a soutenu un groupe de savants parmi eux Cheikh Al-Islam Ibn Taymiyya, qu'Allah lui fasse miséricorde, et cela en raison de l’ordre d’Allah, Exalté soit-il, de l’accomplir, dans Sa parole (sens du verset) : Accomplis la Salat pour ton Seigneur et sacrifie. (Coran 108/2) : l’ensemble des exégètes du Coran ont dit que ce qui est visé ici n’est autre que la prière de l’Aïd, et parce que le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, était assidu dans son accomplissement et ne l’a jamais négligée, Il a même ordonné que les femmes sortent afin de l’accomplir, même celles ayant leurs menstrues et les vierges, comme dans le Hadith rapporté par Omm ‘Atiyyah, , qui a dit :
Le Messager d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, nous a ordonnées de sortir le jour d’Al-Fitr et d’Al-Adh-haa, aussi bien la jeune fille que celle ayant ses menstrues et la vierge, celles ayant leurs menstrues ne participant pas à la prière mais pouvant, par leur présence, profiter des bienfaits du sermon et des invocations des Musulmans à la fin de celui-ci (Mouslim, Ahmad).
De plus, cette prière est un des plus importants symboles de l’Islam, le rassemblement des gens à cette occasion étant plus important que leur rassemblement pour la prière du vendredi, et il y fut prescrit At-Takbiir, le fait de dire Allah est plus Grand .
Pour toutes ces raisons, le Musulman doit tenir à l’accomplir et à ne pas la manquer, tout comme il doit exhorter les enfants, les femmes et toute la famille à y assister pour manifester les rites de l’Islam et remercier Allah, Exalté soit-il, pour le succès qu’Il nous accorde dans l’obéissance à Ses ordres.
Le temps de son accomplissement :
Le temps de la prière de l’Aïd commence après le lever du soleil, lorsque le soleil est à la hauteur d’une lance, ce qui équivaut à 15 minutes environ après son lever, et s’étend jusqu’à ce qu’il atteigne son méridien. Son temps est donc le même que celui de la prière d’Adh-Dhoha, prière de la matinée.
Selon la Sunna, il faut retarder la prière le jour de l’Aïd Al-Fitr afin que les gens puissent s’acquitter de la Zakaat Al-Fitr, l’aumône de la fin du Ramadhan, de même qu’il faut se dépêcher de l’accomplir lors de l’Aïd Al-Adh-haa au début de son temps afin que les gens étaient à jeun puissent manger en premier lieu de la viande de leurs offrandes.
Le lieu de la prière :
Selon la Sunna, la prière de l’Aïd s’accomplit dans un lieu de prière à l’extérieur de la mosquée, comme cela a été rapporté par Abou Sa’iid Al-Khodri, qu'Allah soit satisfait de lui : Le Messager d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, sortait le jour de l’Aïd Al-Fitr et celui de l’Aïd Al-Adh-haa vers un lieu de prière à l’extérieur de la mosquée… (Boukhari).
Il n’y a pas d’Adhaan ni d’Iqaamah pour la prière de l’Aïd, d’après les paroles d’Ibn ‘Abbaas et de Djaabir, qu'Allah soit satisfait d'eux, qui ont dit : Il n’y a pas d’Adhaan le jour de l’Aïd Al-Fitr et le jour de l’Aïd Al-Adh-haa (Boukhari, Mouslim), et l’on ne doit pas appeler à la prière pour les deux Aïds en disant : La prière rassemble les gens ou autre chose de ce genre, en raison de l’absence de preuve concernant cela. Elle ne comporte pas de prière surérogatoire avant ni après celle-ci, comme l’a rapporté Ibn ‘Abbaas, qu'Allah soit satisfait de lui, qui a dit : Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, sortit le jour de l’Aïd Al-Fitr et accomplit deux Rak’ats sans faire de prières avant ni après cela (Boukhari).
Selon la Sunna, il convient de se contenter de la prière de l’Aïd, sauf si elle est accomplie dans la mosquée pour une excuse ou pour une autre, et l’orant doit alors accomplir deux Rak’ats de salutation de la mosquée.
Description de son accomplissement :
La prière de l’Aïd comporte deux Rak’ats. On y fait six Takbiirs, le fait de dire Allah est plus Grand , durant la première Rak’at en plus du Takbiir d’Al-Ihraam, le premier Takbiir qui commence la prière, et cinq Takbiirs durant la deuxième Rak’at sans compter le Takbiir prononcé lorsque l’on se relève de la prosternation en raison de ce qui a été rapporté à propos du Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam :
Il prononçait le Takbiir lors de la prière des deux Aïds sept fois durant la première Rak’at avant de lire les versets coraniques et cinq fois durant la deuxième avant de les lire (At-Tirmidhi).
Ce Takbiir est une Sunna et la prière n’est pas invalidée si on le néglige. Et ceux qui accomplissent la prière derrière l’Imam prononcent le Takbiir après lui.
Il est recommandé de lever les mains en prononçant chaque Takbiir comme cela a été rapporté à propos du Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam : Il levait les mains en prononçant le Takbiir (Ahmad), et cela est général et englobe tous les Takbiirs de la prière, dont les Takbiirs de la prière des deux Aïds.
Il peut louer Allah, Exalté soit-Il, entre chaque Takbiir, faire Son éloge, réciter les prières sur le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, et invoquer Allah, Exalté soit-il, comme il le peut, car cela fut rapporté par Ibn Mas’oud et d’autres, mais il n’y a rien qui remonte au Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam. Et il n’y a pas de mal à se taire.
Selon la Sunna, l’Imam récite après le Takbiir et Al-Faatihah, L’Ouverture, la Sourate Al-A’laa, le Très Haut, et durant la deuxième Rak’at, la Sourate Al-Ghaachiyah, l'Enveloppante, ou encore durant la première Rak’at, la Sourate Qaaf et dans la seconde, la Sourate Al-Qamar, La Lune, en récitant à voix haute, car tout cela est authentiquement rapporté dans le Sahih Mouslim. Mais il n’y a pas de mal à réciter autre chose que cela.
Ensuite, il accomplit le reste des deux Rak’ats comme cela se fait pour toute autre prière sans que cela ne soit différent.
Le sermon de l’Aïd :
Lorsque l’Imam termine la prière, il fait un discours aux gens en deux sermons. Il commence en louant Allah, Exalté soit-il, en faisant Son éloge et en multipliant les Takbiirs durant celui-ci. S’il s’agit de l’Aïd Al-Adh-haa, il exhorte les gens à immoler des offrandes et il leur précise les dispositions relatives à cet acte rituel.
Il n’est pas obligatoire d’assister au sermon, selon le Hadith de ‘Abd Allah ibn As-Saa’ib, qu'Allah soit satisfait de lui, qui a rapporté qu’il avait assisté à l’Aïd en présence du Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, et que lorsqu’il termina la prière, il dit :
Nous allons faire un sermon, que celui qui désire s’asseoir pour l'écouter, s’assoie, et que celui qui désire s’en aller, s’en aille. (Abou Daawoud)
Mais il ne fait pas de doute qu’il est préférable d’y assister pour l’évocation d’Allah, Exalté soit-Il, que l’on peut y entendre, les bienfaits de ce rassemblement et de la présence des Anges, et l’éducation de l’ignorant et le rappel destiné à l’insouciant qu’il peut contenir.