Les causes de l'héritage en Islam

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L'héritage, dans la charia islamique, s’acquiert par l’une des trois causes suivantes :

La première cause: le mariage:
Il s'agit d'un mariage correct légalement conclu même s'il n'a pas donné lieu à un isolement ou à des rapports sexuels. C'est là une raison suffisante pour que les deux conjoints puissent s'hériter entre eux tant que le contrat de mariage subsiste, ou reste considéré comme tel. Si un homme répudie sa femme, et que le délai de viduité de celle-ci vient à se terminer alors il y aura interruption de l' héritage entre eux en raison justement de l'interruption de la raison de celui-ci à moins que le divorce n'intervienne alors que l'époux est gravement malade et que sa mort soit une éventualité sérieusement envisagée au point de laisser fortement présumer que son intention soit tout simplement de priver sa femme de l'héritage. Dans ce cas elle l'hérite bel et bien même après la fin de son délai de viduité, même après son mariage avec un autre, selon certains jurisconsultes, le but étant de traiter le mari injuste avec l'opposé de son intention.
La deuxième : fidélité ou alliance:
La fidélité ou l’alliance a, juridiquement parlant, un statut similaire à celui de la parenté.
Lorsque le maître affranchit son serviteur il subsistera entre eux un lien qu'on appelle lien de "fidélité". Il s'agit d'une grâce accordée par le maître à son serviteur et en vertu de laquelle ce dernier est affranchi. Il est considéré comme ayant reçu une faveur de la part de son maître qui le fit sortir de l'esclavage. On peut dire aussi qu'il s'agit d'une parenté établie par le législateur et découlant d'un affranchissement, d'une alliance ou encore d'une "fidélité" assimilables à la parenté. De même que l'homme était la cause de l'émergence de son fils de l'inexistence à l'existence, la faveur de l'affranchissement a permis à l'affranchi d’émerger, de recouvrer sa liberté. Aussi le maître hérite-t-il de l'esclave qu'il a libéré. Il y a d’autres détails relatifs à ce sujet que nous n'avons pas mentionnés pour rester brefs.
La troisième cause: la filiation ou la parenté réelle:
Il s'agit du rapport qui existe entre deux personnes en raison d'une naissance proche ou lointaine. Ainsi, tout homme avec lequel tu as un lien, proche ou lointain, par la naissance, du côté du père ou de la mère ou des deux ensembles, est par définition ton parent. C'est la cause la plus forte pour hériter.
Les parents et les héritiers se répartissent en trois catégories :
(1) Les ascendants : ce sont le père du défunt, son grand-père quelque soit le degré de son éloignement; la mère du défunt, étant entendu que chaque grand-mère est une raison pour faire hériter un homme ou une femme.
 (2) Les descendants : Ce sont les enfants du défunt, le fils de son fils, quelque soit le degré de son éloignement et la fille de son fils, quelque soit le degré d'éloignement de son père.
(3) Les collatéraux: ce sont les frères et les sœurs du défunt sans restriction ainsi que ses neveux mâles qui ne sont pas du côté de la mère, c’est-à-dire les enfants des frères germains et des demis frères germains, les oncles du défunt qui sont des frères germains ou des demis frères germains quelque soit leur degré d'éloignement et les fils des oncles indépendamment de leur degré d'éloignement aussi.
Ce sont là les trois causes de l'héritage convenues entre les Oulémas et qui sont tout à fait compatibles avec la raison et le bon sens. Il y a d'autres causes qui ne font pas l'unanimité pour être un motif d'héritage tel Bayte Al Mal (le Trésor public), les liens de sang (les parents qui n'héritent pas) et ainsi de suite.

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