La TV et l'élimination de la lecture chez les enfants

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La capacité de concentration sur la lecture chez les enfants ayant l'habitude de regarder la TV avant l'âge de six ans a été l'objet d’un thème de recherche choisi par l'Institution américaine "Kaiser Family Foundation" qui s'est penchée sur l'impact de la télévision sur la tendance des enfants à lire et sur les progrès réalisés par les enfants habitués aux programmes de la télévision en comparaison avec leurs collègues qui passent moins de deux heures par jour devant cet appareil .

 
Les conclusions, plutôt décevantes pour Allen Arthla, doyenne de la Faculté de Journalisme de l'Université du Texas et coauteur de ladite étude, ont révélées que les enfants en âge préscolaire commencent à utiliser les médias bien plus précocement qu'on ne le pensait et que, si les générations précédentes entament leur rapport avec ceux-ci par la presse écrite, les nouvelles générations commencent à s'y frotter par les moyens électroniques.
 Le suivi précoce des programmes de télévision ou le jeu avec les programmes électroniques ont secrété pour les enfants des résultats négatifs dont l'impact dépasse le pays où l'étude a été menée pour s'étendre à de nombreux pays dont, en premier lieu, les pays arabes où certains enfants réalisent de fortes proportions de suivi de plus de deux heures par jour atteignant ainsi des chiffres effrayants voire alarmants.
 
Parmi les découvertes de cette recherche, il paraît que le temps consacré par les parents à faire la lecture
à leurs enfants ne dépasse guère trente-neuf minutes, ce qui, non seulement a effrayé les chercheurs de la Fondation Kaiser Family " mais a également sonné l'alarme parmi eux.
 
Parmi les observations susceptibles de considération à cet égard il y a la nécessité, selon cette étude, de faire habituer les enfants à voir le livre et à entendre la voix de leur père ou de leur mère leur lire chaque jour un nouveau conte choisi de leur propre bibliothèque, normalement préparée avant leur naissance.
 
Il n'y a pas de meilleure preuve de la sincérité de cette culture communautaire admirable que le fait que l'un des centres de recherche sociale les plus en vue aux États-Unis arrive à cette conclusion qui confirme la pertinence de l'idée selon laquelle l'avenir réussi de tout enfant passe nécessairement par l'accélération de son intégration dans le monde de la lecture et par sa réalisation d'un taux de trente neuf minutes de lecture par jour au titre d'un effort personnel de la part de la famille, effort bien distinct de celui des jardins d'enfants ou du système éducatif particulier.
 
En dépit de ces taux plutôt acceptables et qui pour nous -fils d’un monde qui ne pèse guère ces considérations à leur juste valeur- constituent autant d'avancées patriarcales inhabituelles, voici une institution américaine qui, en prospectant l'avenir et en le regardant à travers les yeux des enfants de ses propres compatriotes, se met carrément à minimiser les efforts consentis par les parents dans ce domaine qu'elle considère si modestes qu'ils ne peuvent même pas faire le contrepoids aux appareils électroniques ayant monopolisé l'attention des enfants pour les faire atterrir dans un monde où il n'y a que violence, agitation et vacarme et où ils ne s'en sortent que plus fatigués, plus vulnérables et à mille lieux du monde paisible de la lecture, monde qui, c’est le cas de le dire, requiert une certaine concentration mentale désormais inaccessible.

La comparaison entre nos enfants et ceux des américains, à la lumière de cette étude, ne sera pas en notre faveur. En effet non seulement l'étude en question condamne notre comportement irresponsable qui néglige volontairement et même avec préméditation les moyens de lecture destinés aux enfants avant d'atteindre un âge les qualifiant pour la pratique de celle-ci en tant qu'option propre nécessaire à leur intégration dans le monde des livres mais aussi elle confirme l'existence d'un climat communautaire sain où les individus ont déjà dépassé la vision fermée des itinéraires exigus qui font un homme mûr, itinéraires que nous -malheureusement- dans notre société, nous considérons comme étant ceux d'un monde spacieux aux portes de succès illimité qui, dans notre entendement, se limitent aux conséquences du système éducatif sur lequel nous avons tant misé en tant que cheval imbattable à même de réaliser les grands rêves que le système en vigueur n'a pu réaliser et que le véritable succès dépasse justement parce qu'il refuse d'être obtenu de cette façon plutôt raccourcie.
 
C'est ainsi qu'on a subordonné le succès à l'obtention d'un diplôme universitaire, ou post universitaire, alors même que le monde industriel s'est libéré de cette contrainte pour revaloriser l'option de l'apprentissage à partir du berceau et jusqu'au tombeau, se réclamant ainsi d'une politique qui était pourtant la nôtre depuis les siècles de la belle époque quand nous la pratiquions de façon collective qui faisaient le mérite de nos ancêtres mais qui, aujourd'hui, n’en fait pas autant pour nous mêmes.
 
Parmi les choses à craindre pour l'avenir il y a, “en premier lieu, nous mêmes". En effet, l’expérience, combien riche, menée par les familles américaines ne peut se répéter dans nos sociétés, qu’à quelques rares exceptions prés, ce qui montre le besoin pressant pour nous de faire de l'introspection en vue de compenser les lacunes et les carences éducatives dont nous souffrons.
 
 Cher lecteur, si tu poses une question à la plupart de tes amis au sujet de leurs activités patriarcales dans le domaine, leur réponse peut malheureusement être décevante parce que confirmative de l'existence de la carence dont nous parlons.
 
Le cas avec les mères peut ne pas être aussi grave, mais en aucun cas il ne reflète un état de vigilance dont d'ailleurs nous sommes encore loin.
 
Il est nécessaire d'avoir un peu d'introspection et de fournir un certain effort pour acquérir une certaine culture patriarcale responsable qui permettra d'alléger la congestion culturelle dont les conséquences se répercutent immanquablement sur les enfants qui n'ont, pour tout crime commis ,que d'avoir été présents dans un environnement social qui rejette toute culture qui laisse l'esprit se reposer de la clameur de la vie matérielle pour lui ouvrir des horizons qui donnent accès aux idées suprêmes, celles là même qui impriment l'homme de connaissance qui, tout en l'éloignant des comportements dégradants et mesquins, le placent à l'avant-garde où il sera entouré, de tout côté, par un groupe d'hommes nobles et perspicaces.  Mais ceux qui ont été privés d'une telle éducation n'auront qu'à se rabattre sur des programmes de divertissement et d'amusement conçus pour eux et dont ils s'en réjouissent
Meriyam Abdallah

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