Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) : Ô Prophète ! Pourquoi, en recherchant l'agrément de tes femmes, t'interdis-tu ce qu’Allah t'a rendu licite ? Et Allah est Pardonneur, Très Miséricordieux. Allah vous a prescrit certes, de vous libérer de vos serments. Allah est votre Maître; et c'est Lui l'Omniscient, le Sage. Lorsque le Prophète confia un secret à l'une de ses épouses et qu'elle l'eut divulgué et que Dieu l'en eut informé, celui-ci en fit connaître une partie et passa sur une partie. Puis, quand il l'en eut informée elle dit : "Qui t'en a donné nouvelle ?" Il dit : "C'est l'Omniscient, le Parfaitement Connaisseur qui m'en a avisé". Si vous vous repentez à Allah c'est que vos cœurs ont fléchi. Mais si vous vous soutenez l'une l'autre contre le Prophète, alors ses alliés seront Allah, Gabriel et les vertueux d'entre les croyants, et les anges sont par surcroît [son] soutien. (Coran : 66/1 à 5)
Causes de la révélation des premiers versets de Sourate At-Tahrim
- Date de publication:31/05/2010
- Catégories:L’interprétation du Coran
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D'après 'Aïcha (Radhiya Allahou ‘Anha), le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) avait l'habitude de rester longtemps chez Zaynab bint Jahch et de boire du miel. Hafsa et moi, dit 'Aïcha, nous nous entendîmes de dire au Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) quand Il viendra chez l'une de nous deux : "je trouve que tu sens le Maghâfîr (Plante mucilagineuse à saveur agréable, mais malodorante). Est-ce que tu as mangé du Maghâfîr?". Quand il pénétra chez l'une d'elles, elle lui dit cela. Et lui de répondre : "Non, mais j'ai bu du miel chez Zaynab bint Jahch et je ne le boirai plus". Les suivants versets furent alors fut révélés: {Pourquoi, en cherchant l'agrément de tes femmes, t'interdis-tu ce qu’Allah t'a rendu licite? [...] Si vous vous repentez à Allah...} au sujet de 'Aïcha et de Hafsa, et {Lorsque le Prophète confia un secret à l'une de ses épouses...} au sujet de sa parole : "mais j'ai bu du miel chez Zaynab bint Jahch et je ne le boirai plus ". (Mouslim)
'Omar Ibn Al-Khattâb (Radhiya Allhou ‘Anhou) a dit : "Lorsque le Prophète a décidé de se priver de ses femmes pour quelque temps, j'entrai à la mosquée et trouvai les gens tout pensifs et inquiets (les yeux fixés sur le sol qu’ils frappaient à coups de pierres). Ils disaient : "Le Messager d’Allah a répudié ses femmes !" Ceci se passait avant la révélation du verset imposant le port du voile. Je me dis alors : "Je dois absolument savoir aujourd'hui la raison de cela".
'Omar poursuivit : J'entrai chez 'Aicha et lui dis : "Ô fille de Abou Bakr ! Oses-tu nuire au Messager d’Allah ?"
Elle répondit : "Pourquoi te mêles-tu de mes affaires, ô Ibn Al-Khattâb ? Occupe-toi plutôt de ta fille (Hafsa) ! (également épouse du Prophète)"
Je me rendis chez Hafsa bint 'Omar et lui dis : "Ô Hafsa ! Comment oses-tu nuire au Messager d’Allah ? Par Allah, je sais que le Prophète ne t'aime pas et sans moi, il t'aurait répudiée".
Et Hafsa de se mettre à pleurer. Je lui demandai : "Où est le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) ?"
- "Il est dans son belvédère".
Je me rendis chez lui et trouvai Rabah, le domestique du Messager d’Allah assis sur le seuil du belvédère, pendant ses pieds sur un tronc d'arbre creux que le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) utilisait pour accéder ou descendre de son belvédère. Je l'appelai : "Ô Rabah ! Demande pour moi l'autorisation d'entrer chez le Messager d’Allah!"
Le serviteur regarda tantôt vers moi tantôt vers le belvédère sans dire un mot. Je réitérai ma demande "Ô Rabah ! Demande pour moi l'autorisation d'entrer chez le Messager d’Allah!" et comme je ne reçus aucune réponse, je m'écriai pour la troisième fois : "Ô Rabah ! Demande pour moi l'autorisation d'entrer chez le Messager d’Allah, je crois que le Prophète pense que je suis venu pour lui parler de Hafsa. Par Allah, s'il m'ordonne de couper le cou à Hafsa, je le ferais sans hésiter". Je haussai la voix, et alors il me fit signe de monter. J'entrai chez le Messager d’Allah et le trouvai étendu sur une natte. Je m'assis près de lui et il se mit à ajuster son pagne qu'il portait seul sans d’autres vêtements. Je vis alors les traces de la natte dessinées sur son flanc. Je regardai dans la chambre du Messager d’Allah et ne trouvai qu'une poignée d'orge et une autre d'acacia blond (servant au tannage), ainsi qu'une peau suspendue qui n'a pas encore été tannée. Devant cette scène, je ne pus retenir mes larmes.
"Pourquoi pleures-tu, ô Ibn Al-Khattab ?", demanda le Prophète.
Je répondis : "Ô Messager d’Allah ! Et comment ne pas pleurer en voyant les traces qu'a laissées la natte sur ton flanc et ce belvédère qui ne contient presque rien. Comment ne pas pleurer en comparant ta situation - toi le Messager d’Allah et Son élu, dans ta petite chambre - à celle de César ou Chosroes qui jouissent des fruits et des ruisseaux ?"
- "Ô Ibn Al-Khattab, répliqua le Prophète, ne consens-tu pas que nous aurons la vie future et eux la vie dans ici-bas ?"
- "Si," dis-je. Lorsque je pénétrai chez lui, poursuivit 'Omar, je pus remarquer les signes du mécontentement sur son visage et je lui dis : "Ô Messager d’Allah! Pourquoi éprouves-tu trop de peine au sujet des femmes ? Si tu les avais répudiées, Allah est avec toi ainsi que Ses anges, Gabriel, Mika'îl, ainsi que moi, Abou Bakr et tous les Croyants". Jamais, je n'ai eu auparavant autant de désir de recevoir une confirmation divine pour mes propos. Plus tard, le verset du libre arbitrage fut révélé : {S'il vous répudie, il se peut que son Seigneur lui donne en échange des épouses meilleures que vous...} et {Mais si vous vous soutenez l'une l'autre ('Aicha et Hafsa) contre le Prophète, alors ses alliés seront Allah, Gabriel et les vertueux d'entre les Croyants et les anges sont par surcroît (son) soutien} (66/4-5). 'Aicha bint Abou Bakr et Hafsa soutenaient l'une l'autre contre les autres épouses du Prophète. Je lui dis : "Ô Messager d’Allah! Les as-tu répudiées ?"
- "Non", me répondit-il.
"Ô Messager d’Allah, poursuivis-je, je suis entré dans la mosquée et j'ai trouvé les musulmans anxieux, pensifs, disant : 'Le Messager d’Allah a répudié ses femmes !". Puis-je descendre leur annoncer que tu ne les as pas répudiées ?".
Il me répondit : "Oui, si tu veux". Je ne cessai de m'entretenir avec lui jusqu'à ce que j’aie vu disparaître les traces de la colère de son visage, il a même souri. L'Envoyé de Dieu avait la plus belle bouche. Puis, le Prophète descendit et je descendis à mon tour, en me collant au tronc, tandis que lui, il descendit si aisément sans le toucher comme s'il marchait sur la terre. Je lui dis: "Ô Messager d’Allah ! Mais tu n'as passé que vingt-neuf jours dans ton belvédère !" (Le Prophète avait décidé de s’y retirer pendant un mois)
Il répondit : "Le mois est tantôt de vingt-neuf tantôt de trente jours !"
Alors, je me tins sur la porte de la mosquée et je m'écriai à voix haute : "Le Messager d’Allah n'a pas répudié ses femmes !" A cette occasion, Allah révéla ce verset (sens du verset): {Quand leur parvient une nouvelle rassurante ou alarmante, ils la diffusent. S'ils la rapportaient au Messager et aux détenteurs du commandement parmi eux, ceux d'entre eux qui cherchent à être éclairés, auraient appris (la vérité (de la bouche du Prophète et des détenteurs du commandement)...} (Coran : 4/83)
Dans cette affaire, poursuivit 'Omar, j'étais celui qui eut appris la vérité (parmi ceux qui cherchent à être éclairés) et Allah a révélé le verset du libre arbitrage. (Ce récit de ‘Omar est rapporté par Mouslim dans son Sahih)