Erreurs à éviter lors des dix premiers jours de Dhoul-Hidjah

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Louange à Allah qui nous suffit à tous et paix et salut sur le Prophète, Al Moustafa. 

Nous sommes à l’une des saisons les plus bénies d’Allah, Exalté soit-il, à savoir les dix jours de Dhou-l-Hidjah. Le serviteur y accomplit des rites et des actes surérogatoires qui le rapprochent d’Allah, Exalté soit-il, dans l’espoir d’obtenir une bénédiction parmi les bénédictions qu’Allah, Exalté soit-il, accorde à Ses serviteurs, afin de s’en réjouir dans les deux mondes, celui d’ici-bas et celui de l’au-delà. Cette réjouissance comprend le fait d’être préservé des affres de la mort, de la tombe, de ses ténèbres et des dangers du Siraat (Pont au dessus de l’Enfer) et de faire un faux pas en passant dessus.
Les dix jours de Dhoul-Hidjah sont une période qui se distingue des autres par les nombreux et divers actes de cultes qui s’y accomplissent.  Al-Haafidh Ibn Hadjar, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit dans son livre intitulé Al-Fath :  Il semble que la raison du privilège des dix jours de Dhoul-Hidjah est qu’ils rassemblent les cultes les plus importants qui sont : la prière, le jeûne, l’aumône et le Hadj et que ces cultes ne sont pas réunis en une autre période de l’année. 
C’est pourquoi j’ai voulu alerter mes frères lecteurs au sujet des erreurs que certains commettent durant cette période ; j’ai voulu leur faire connaître ces erreurs afin qu’ils les évitent et Allah, Exalté soit-il, est celui qui accorde le succès.
 
Premièrement : les erreurs générales :
 
1.   Parmi ces erreurs il y a le fait que ces dix jours passent presque inaperçus et donc pratiquement inexploités chez certaines personnes non averties et c’est une erreur de taille en raison de la dose forte de bénédiction dont Allah (le Très Haut) les a pourvus par rapport aux autres jours de l’année. Eneffet, il est rapporté, de façon authentique, que le Prophète(Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam)a dit:  Il n’y a pas de jours où les bonnes œuvres sont les plus aimées et les plus valorisées par Allah que dans ces dix jours . (Ahmad et Abou Daawod)
 
2.   L'indifférence observée, durant ces jours, vis-à-visdu Tasbiih (le fait de dire  Sobhaan Allah ,  gloire à Allah ), du Tahliil (le fait de dire  Laa ilaaha illallah ,  Nul n’est digne d’être en dehors d’Allah ), du Takbiir (le fait de dire  Allaho Akbar ,  Allah est plus grand ) et du Tahmiid (le fait de dire  Al-Hamdulillah ,  louanges à Allah ) .
 
Cette erreur est commise par les gens ordinaires et les gens de l’élite à l’exception de ceux qu’Allah, Exalté soit-il, a comblés de Sa Miséricorde. Il incombe donc au musulman de commencer le Takbiir dès le début des dix premiers jours de Dhoul-Hidjah et de terminer à la fin des jours de Tachriiq en raison de la Parole suivante d’Allah, Exalté soit-il (sens du verset) :  […] et pour invoquer le nom d'Allah aux jours fixés […]  (Coran : 22/28)
Ibn ‘Abbaas, qu'Allah soit satisfait de lui, a dit que les jours fixés sont les dix jours (de Dhoul-Hidjah) et que les jours déterminés sont les jours de Tachriiq.
L’Imam Al-Boukhari, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit :  Ibn ‘Omar et Abou Horayra avaient l’habitude, en se rendant au marché, au cours des journées de prononcer le Takbiir  à haute voix et les gens, en les entendant,  faisaient autant ce qui est, du reste, acceptable à condition toutefois que le Takbiir ne soit ni collectif, ni accompagné de balancement, de danse, de musique ou d’évocations qui n’ont pas été rapportées dans la Sunnah ou d’évocations comportant des aspects de polythéisme ou encore d’évocations qui mentionnent des Attributs d’Allah, Exalté soit-Il, non rapportés par le Messager (Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam).
 
3.   La prononciation à voix haute du Takbiir et du Tahliil par les femmes :
 
Car nulle part il n’a été rapporté que les Mères des Croyants faisaient le Takbiir  de façon visible et audible à tout le monde. Autant donc éviter de tomber dans ce genre d’erreurs.
 
4.   Cette époque témoigne de certaines versions du Takbiir  innovées ce qui constitue une grave erreur:
 
En effet, la formule la plus authentique est celle rapportée par Abdul Razzaaq sous l’autorité de Salmaan qui a dit que le prophète (Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam) a dit:  Dites : ‘Allaho Akbar, Allaho Akbar’ Kabiira (‘Abd Ar-Razzaaq : Sahiih). Ce hadith a aussi été rapporté par Sa’iid Ibn Djobayr, Modjaahid et d’autres, selon Dja’far Al-Firyaabii dans son livre intitulé   Al-‘Aidayn , les Deux Fêtes. C’est aussi l'avis de l’Imam Ach-Chaafi’ii  qui a ajouté: Wa lillahi-l-Hamd .  Une autre version veut qu’on dise Allaho Akbar trois fois puis  Laa ilaaha illallah Wahdaho Laa Chariika lah . une troisième version veut que l’on prononce le Takbiir deux fois et de dire  Laa ilaaha illallaho, Allaho Akbar, Allaho Akbar, Allaho Akbar, Wa Lillahi-l-Hamd . Cette version remonte à ‘Omar et Ibn Mas’oud et c’est la version privilégiée par Ahmad et Is-haaq.
En résumé, il existe deux formules authentiques pour leTakbiir que sont : Allaho Akbar, Allaho Akbar, Laa ilaaha illallah, Wa Allaho Akbar, Wa Lillahi-l-Hamd et Allaho Akbar, Allaho Akbar, Allaho Akbar Kabiiraa .
Les ajouts à ces deux formules que contiennent certains ouvrages des écoles jurisprudentielles tels que Al Majmou’, malgré le mérite indéniable de son auteur, ne sont pas authentiques ou ont peut-être été rapportés concernant autre chose que ces dix jours.
 
5.   Le jeûne des jours de Tachriiq :
 
Le jeûne durant ces jours défendue selon ce qui a été rapporté du Prophète (Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam) car il s’agit de journées destinées à la fête et donc consacrées au boire et au manger en raison justement de ce que le prophète (Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam) a dit:
 
 Le jour de ‘Arafah, le jour du sacrifice et les jours de Tachriiq sont des jours de fête pour nous les Musulmans et ce sont des jours où l’on mange et l’on boit  (Abou Daawod)
 
6.   Le jeûne de deux, trois ou plus de ces dix jours de Dhoul-Hidjah alors que l’on a des jours de jeûne de Ramadan à rattraper:
 
Cela est une erreur à laquelle il faut faire attention, car le rattrapage des jours de jeûne manqués (du mois de Ramadan) est une obligation, alors que le jeûne durant les dix jours est un acte d’adoration surérogatoire ; or il n’est pas permis de faire prévaloir un acte d’adoration surérogatoire sur un acte d’adoration obligatoire .
Celui à qui il reste des jours de jeûne de Ramadan à rattraper doit les jeûner, puis il lui sera permis de jeûner comme il le souhaite des jours de jeûne surérogatoire.
 
Quant à ceux qui rassemblent le rattrapage des jours non jeûnés durant ces dix jours avec le lundi et le jeudi afin  d’attraper la récompense  comme ils disent, il n'y a aucune preuve de cela (dans la Charia) et nous n’avons pas connaissance du fait que les compagnons aient dit cela ; or si cela avait été correct, il y aurait un texte qui nous aurait été rapporté ; de plus le mélange entre les actes d’adorations n’est pas une chose anodine comme le croient les gens ordinaires.
 
 Deuxièmement : les erreurs commises lors du jour de ‘Arafah :
 
1.   Parmi les erreurs : l’inobservance du jeûne ce jour-là malgré le fait qu’il soit parmi les jours les plus honorables. C’est une erreur commise par beaucoup de ceux qui ne réussissent pas à faire le bien. Il a été rapporté par Abou Qataadah Al-Anssaarii, qu'Allah soit satisfait de lui, que le Messager d’Allah (Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam) fut interrogé au sujet du jeûne du jour de ‘Arafah et qu’il a dit :  C’est une expiation pour l’année précédente et l’année suivante  (Mouslim). Cela concerne uniquement le non pèlerin parce le pèlerin ne doit pas observer le jeûne du jour d'Arafaat  alors qu’il est à Arafaat même.
 
2.   Le fait que certains, par oubli ou par négligence, ne font pas assez (voire pas du tout) d’implorations, de supplications ou d’invocations d’Allah pendant le jour de ’Arafah constitue une grande erreur car, en agissant de la sorte, ils ratent une occasion irrattrapable pour l’imploration. Le Prophète (Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam) a dit :  la meilleure invocation est celle qu’on fait le  jour de ‘Arafah et la meilleure parole que les prophètes avant moi et moi-même ayons jamais dite c’est : ‘Laa ilaaha illa-l-Laho Wahdaho Laa Chariika Laho, Laho-l-Molko wa Laho-l-Hamdo wa Howa ‘Alaa Kolli Chay’in Qadiir’ (‘Nul n’est digne d’être adoré en dehors Allah, l’Unique sans associé. À Lui la royauté, à Lui les louanges et Il est Omnipotent’.  ( Maalik et At-Tirmidhii)
 
Ibn ‘Abdi-l-Barr a dit :  Nous comprenons à partir de ceci que l’invocation du jour de ‘Arafah est meilleure que toute autre et il y a en cela une preuve du mérite du jour de ‘Arafah sur les autres jours ; et dans le mérite du jour de ‘Arafah, il y a une preuve que parmi les jours de l’année certains ont plus de mérite que d’autres, et qu’on ne peut tirer profit de ces mérites que si Allah, Exalté soit-Il, le permet, et si nous nous référons aux preuves authentiques que nous connaissons quant aux jours de grâce particulière : le jour du vendredi, le jour de ‘Achouraa’, le jour de ‘Arafah , et le lundi et le jeudi. Rien de cela ne provient d’un raisonnement par analogie ; ce n’est pas non plus le fruit d’un avis personnel. Il y a également dans le Hadith une preuve que les invocations du jour de ‘Arafah sont en général toutes exaucées et que la meilleure évocation est : Laa ilaaha illallaha… (Nul n’est digne d’être adoré en dehors d’Allah…) 
 
Troisièmement : les erreurs commises lors du jour du sacrifice :
 
1.   Ne pas se rendre à la prière de l’Eid :
 
Certaines personnes ne se rendent pas à la prière, en particulier les jeunes. Cela est une erreur, car ce jour est l’un des plus importants selon le Hadith rapporté par ‘Abdollah Ibn Qortt, qu'Allah soit satisfait de lui, qui a rapporté les propos suivants du Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam:  Certes, les jours les plus importants sont le jour du Sacrifice, puis le jour du Qarr (Jour du repos ou de la tranquillité)  (Abou Daawod), le jour du Qarr : c’est-à-dire le jour suivant le jour du Sacrifice.
 
2.   Si certains ne sortent pas de chez eux, d’autres sortent vêtus de vieux habits en arguant qu’ils vont se raser, se couper les ongles, se parfumer et se laver après l’accomplissement du sacrifice et cela est une erreur. Il convient au Musulman de suivre l’exemple du Prophète (Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam) en ayant un bon aspect, en portant de nouveaux habits et en dégageant une bonne odeur, comme cela a été rapporté par Ibn ‘Omar qui a dit qu’il (Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam)  revêtait ses plus beaux vêtements lors des deux Eids et il fut authentiquement rapporté par certains prédécesseurs parmi les Compagnons et les pieux prédécesseurs que le fait de se laver avant la fêteest recommandé.
 
3.   Manger avant la prière de l’Eid :
 
Cela va à l’encontre de la Charia sachant qu’il est de la Sunnah lors de l’Eid Al-Adhaa de ne manger qu’après le sacrifice : en effet ‘Abdollah Ibn Boraydah a rapporté que son père a dit que le Prophète (Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam)ne sortait pas de chez lui le jour de l’Eid Al-Fitr avant d’avoir mangé et qu’il ne mangeait pas le jour de l’Eid Al-Adhaa avant d’avoir accompli la prière  (At-Tirmidhii)
 
Ibn Qayyim Al-Djawziyyah a dit :  Quant à l’Eid Al-Adhaa, il ne mangeait pas jusqu’à ce que l’on revienne de la prière et mangeait alors de la viande de l’animal sacrifié .
 
4.   Le délaissement de l’accomplissement de la prière de l’Eid à l’extérieur :
 
Ceci en arguant du fait que ce n’est qu’une Sunnah, acte d’adoration surérogatoire, ce qui est vrai ; mais le Musulman ne devrait pas délaisser cela alors qu’il en est capable. Au contraire, il s’agit de l’un des symboles de l’Islam que tous, grands et petits, hommes et femmes, doivent montrer, et celui qui délaisse cette Sunnah sans excuse valable aura certes commis une immense erreur.
 
5.   La négligence de l’écoute du sermon :
 
Il est important que le Musulman écoute le sermon pour ce que cela contient comme grande vertu.
 
6.   Ne pas être suffisamment vigilant pour tenir à ce que l’on emprunte, en revenant de la prière, un chemin différent de celui que nous avons suivis. C’est une erreur car le prophète (Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam), en allant et en revenant, changeait toujours de trajet.   
 
 
7.   Le délaissement de l’échange de vœux lors de l’Eid :
 
Cela est une erreur car cela fait partie des actes recommandés par la Charia que les familles se rendent visite mutuellement, se réunissent et échangent des vœux en disant :  Taqabbal Minnaa wa Minkom (Qu’Allah accepte nos actes d’adoration et les vôtres)  ou autres expressions similaires qui ne comportent pas d’interdit.
 
8.   La croyance par  certaines personnes que l’occasion se prête bien pour se rendre au cimetière en vue de saluer un père ou un parent décédé. C’est là encore une grande erreur, car la visite des tombes, au cours de cette journée honorable pour rendre hommage aux morts, constitue une innovation blâmable introduite en Islam, étant donné que les compagnons du  Messager d'Allah (Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam), ne l’ont jamais fait alors qu’ils sont une référence en matière de pratique des bonnes œuvres. D’ailleurs,le Messager d’Allah (Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam) a dit :  Tout acte qui est accompli sans être conforme à la Sunnah sera rejeté  (Mouslim)
Chaykh-Ol-Islam Ibn Taymiyyah (qu'Allah lui fasse miséricorde), parlant du Hadith :  Ne faites de ma tombe un lieu de  fête , a dit: Le mot Eid utilisé dans le hadith, est un nom qui renvoie à un groupe de personnes réunies pour une occasion qui se répète à chaque fois de sorte que cela devienne une habitude soit dans l'année soit dans la semaine ou le mois, etc.). En conséquence, si la personne prend l’habitude de visiter le cimetière le jour de l'Eid chaque année après la prière de l'Eid alors elle devient fautive dans la mesure où elle viole une interdiction et fait du cimetière un lieu de rassemblement où elle revient chaque année. Un tel acte de sa part correspond à une innovation en matière de religion justement parce que le Prophète ne l’a nullement prescrit pour nous ni ne nous a ordonné de le faire. Donc agir de la sorte n’est pas une dévotion qui nous rapproche d’Allah, au contraire, c’est une violation des ordres du Prophète (Salla Allahou `Alaihi wa Sallam) . Fin de citation
Nous demandons à Allah de nous donner pleins succès et prospérité.

 
 
 

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