Je l’ai vue, le visage rayonnant, dans une mosquée située sur une hauteur, dans une petite ville américaine, en train de lire une traduction anglaise du des versets coraniques.
Je l’ai saluée et elle m’a répondu en souriant. Nous sommes restées à discuter et sommes très vite devenues deux amies intimes. Une nuit où nous étions au bord d’un beau lac, elle m’a raconté l’histoire de sa conversion à l’Islam que j’ai voulu vous rapporter, puisse-t-elle être une leçon de morale utile pour nous.
La sœur dit : J’ai grandi dans un foyer juif américain, au sein d’une famille désunie. Après la séparation de mes parents, mon père s’est marié avec une autre femme qui m’a fait subir différentes formes de torture. J’ai pris la fuite à l’âge de 17 ans, passant d’un Etat à un autre, où j’ai rencontré de jeunes arabes. Comme me l’ont raconté mes amies sans abri, ils étaient généreux et elles n’avaient qu’à leur sourire pour obtenir un diner et passer la nuit sous un toit chaud et sur une couche confortable.
J’ai fait comme elles…et à la fin de chaque soirée, je m’évadais car je n’aimais pas ce genre de relations et je détestais les Arabes. Cependant, je n’étais pas contente de ma vie et je n’ai jamais senti de sécurité. Au contraire, je ressentais de la gêne et un sentiment de perdition.
J’ai eu recours à la religion pour ressentir de la spiritualité et y puiser la force nécessaire pour vivre. Ma religion juive n’était néanmoins pas convaincante ; j’ai trouvé que c’était une religion qui ne respectait ni la femme ni l’humanité…une religion égoïste que j’ai haïe…j’y ai vu de l’obscurantisme et je n’y ai pas trouvé ce que je cherchais car je ne crois pas aux légendes ni aux mythes…je me suis donc convertie au christianisme.
Le christianisme était encore plus contradictoire dans des questions incroyables et que l’on nous demandait d’admettre. J’ai demandé, maintes fois, comment le Seigneur pouvait tuer Son fils ? Comment pouvait-Il mettre au monde ? Comment y a-t-il dans notre religion trois dieux sans que nous puissions en voir aucun ?
Je suis demeurée perplexe puis j’ai tout abandonné mais je savais que cet univers avait un Créateur, et je réfléchissais chaque nuit jusqu’au matin.
Durant une nuit maussade –toutes les nuits l’étaient d’ailleurs- et avant l’aube, j’étais sur le point de me suicider à cause de mon état psychologique. J’avais le moral à zéro, rien n’avait plus de sens.
Il pleuvait à seaux, les nuages s’accumulaient comme si j’étais enfermée dans une prison et comme si l’univers qui m’entourait me tuait… Je m’y trouvais à l’étroit et les arbres me regardaient avec haine…les gouttes de pluies composaient une musique exécrable et monotone. Je regardais par la fenêtre d’une maison abandonnée.
Je me suis mise à supplier Allah : O Seigneur, je sais que Tu existes…je sais que Tu m’aimes…je suis prisonnière…je suis Ta faible créature…montre-moi le chemin, Seigneur guide-moi ou tue-moi . Je pleurais à chaudes larmes jusqu'à ce que je m’endorme.
Le matin à mon réveil, mon cœur était égayé, je ne sais pas pourquoi. Je suis sortie de chez moi à la recherche de ma subsistance, peut-être que je trouverais quelqu’un qui paierait mon déjeuner ou qui me donnerait de l’argent contre le lavage de sa vaisselle.
Là-bas, j’ai rencontré un jeune arabe qui est resté à me parler pendant longtemps puis m’a demandé, après le petit déjeuner, de venir chez lui. Il m’a proposé de vivre avec lui, j’ai accepté et je l’ai accompagné à sa maison.
Alors que nous étions en train de déjeuner, de boire et de rire, un jeune barbu appelé Sa`d –c’est ainsi que mon compagnon l’a appelé avec un air surpris. S`ad a pris mon ami par la main et l’a chassé. Je me suis mise à trembler- me voici maintenant devant un terroriste, face à face !! Il n’a rien fait de terrible, il m’a demandé, avec la plus grande politesse, de rentrer chez moi.
Je lui ai dit : Je n’ai pas de maison . Il m’a regardée avec une tristesse que j’ai vue se manifester sur les traits de son visage. Il m’a dit : Ok, reste ici cette nuit –il faisait un temps glacial dehors- et pars demain. Prends cet argent jusqu'à ce que tu trouves un travail .
Il allait sortir mais je l’ai arrêté et lui ai dit : Merci, toi, reste ici et je sortirai moi-même mais j’ai un souhait. J’aimerais que tu me dises les raisons pour lesquelles tu as agi ainsi avec ton ami et moi-même . Il s’est assis et a commencé à me parler, en regardant par terre : C’est l’Islam qui interdit les actes illicites et permet ce qui est licite. L’Islam interdit de rester seul avec une femme (la Kholwa), de boire des boissons alcoolisées, et incite à bien traiter les gens et à avoir une bonne moralité .
J’ai été étonnée, est-ce ceux-là que l’on appelle des terroristes . Je croyais qu’ils portaient des révolvers et qu’ils tuaient tous ceux qu’ils rencontraient sur leur passage…c’est ce que m’ont appris les médias américains.
Je lui ai dit : j’aimerais en savoir plus sur l’Islam, peux-tu m’en parler ? .
Il m’a répondu : Je vais t’emmener chez une famille musulmane qui vit ici, je sais qu’elle va très bien te l’apprendre .
Il m’a accompagnée, le jour suivant à dix heures, chez eux et ils m’ont bien accueillie. Je me suis mise à poser des questions et Dr Solayman, le chef de famille, me répondait…jusqu'à ce qu’il m’eût complètement convaincue. J’ai su que j’avais enfin trouvé ce que je cherchais : une religion franche, claire et en harmonie avec la nature humaine. Je n’ai trouvé aucune peine à croire quoi que ce soit de ce que j’ai entendu…tout est vérité.
J’ai ressenti une joie incomparable quand j’ai annoncé ma conversion à l’Islam et j’ai spontanément porté le voile, le même jour où je m’étais réveillée détendue.
A une heure du matin, la mère m’a montré la plus belle chambre de la maison et m’a dit : Elle est à toi. Restes-y autant que tu le veux . Elle m’a vu regarder par la fenêtre et sourire en larmoyant. Elle m’en a demandé la raison. Je lui ai répondu : Je regardais par la fenêtre, hier à ce même moment de la journée, et je suppliais Allah, mon Seigneur soit de me guider soit d’emporter mon âme. Il m’a guidée et m’a accordé ce bienfait, je suis désormais musulmane, honorée, je connais mon Seigneur et je connais mon chemin pour venir à Lui. L’Islam est le chemin . La femme s’est mise à pleurer en me prenant dans ses bras.