Le savoir à un prix : acquittez-vous en

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Akrima, qu’Allah lui fasse miséricorde, mettait un point d’honneur à ne pas transmettre le savoir religieux à celui qui ne le méritait pas en pratique. C’est pourquoi il a dit :  N’enseignez ce savoir qu’à celui qui en paie le prix.

-  Et quel est le prix ?, lui demanda-t-on.
-  Le savant ne devrait l’enseigner qu’à celui qui prend l’engagement de le mettre en pratique , répondit-il. (Tanbiih Al Moghtaribiine).
 
Sofiane Ath-Thawri, qu’Allah lui fasse miséricorde, a éclairci la parole de Akrima, qu’Allah lui fasse miséricorde, de la façon suivante :  Si vous constatez qu’un étudiant vous demande plus savoir sans pour autant mettre en pratique ce qu’il a déjà appris, cessez de l’enseigner car celui qui ne met pas en pratique son savoir est comme la coloquinte ; plus on l’irrigue  et plus elle devient amère. Et si vous le voyez manger, boire et se vêtir sans scrupule religieux, cessez aussi de l’enseigner, afin ne pas l’accabler de preuves contre lui-même le Jour de la Résurrection. (Tanbih Al Moghtarriine).
 
L’un de nos poètes a dit :
  Si le savoir sans piété était un honneur,
satan serait donc le plus noble des créatures. 
 
C’est pour cette raison que lorsque des gens demandèrent à Sofiane Ath-Thawri, qu’Allah lui fasse miséricorde, des cours de Hadith, il stipula la condition suivante : Pas avant que vous ne mettiez en pratique ce que vous savez déjà ; si vous le mettez en pratique vous pourrez venir me voir pour que je vous donne des cours de Hadith . Avant d’ajouter avec une franchise brutale :  Ils souillent leurs vêtements, puis viennent me demander de les laver !  (Iqtidhaa’ Al-Ilm Al-Amal).
 
Voilà pourquoi les propos de Sari ibn Al-Moghallis As-Saqati, qu’Allah lui fasse miséricorde, ont de quoi inquiéter, il dit :  Plus vous acquérez de savoir, plus vous accumulez des preuves susceptibles se retourner contre vous.  (Iqtidhaa’ Al-Ilm Al-Amal).
 
L’importance de se ressourcer spirituellement a été saisie par nos pieux prédécesseurs qui accordèrent la place méritée dans leur vie. C’est ce qu’a mentionné l’imam Adh-Dhahabi, qu’Allah lui fasse miséricorde. Il a dit dans la biographie de Abderrahmane ibn Choraïh, qu’Allah lui fasse miséricorde :  Selon Hani’ ibn Al Motawakkil, Mohammad ibn Obada Al-Maâafiri a dit : ‘Nous étions chez Abou Choraïh et les questions se multiplièrent, il dit alors : Vos cœurs se sont souillés, allez donc auprès de Khalid ibn Hamid Al-Mahri pour les purifier ; tirez profit de ces exhortations car elles revigorent la dévotion, inspirent le renoncement au monde ici-bas et suscitent l’amitié. Posez moins de questions car si elles ne concernent pas des sujets révélés dans les textes (le Coran et la Sounna), elles font qu’endurcir les cœurs et susciter l’inimitié.  (Siyar A`laam An-Nobalaa’, Nozhat Al-Fodalaa’).
 
La civilisation moderne dirige les flèches de sa tromperie vers les cœurs inconscients et les atteint en profondeur. Il faut donc se munir d’une cuirasse solide sur laquelle se casseront ses flèches. Aidez-vous à construire un rempart entre eux et vous. Ce rempart n’est autre qu’une solide éducation spirituelle qui inspire au musulman de considérer les conséquences de ses œuvres, de croire fermement en l’au-delà, d’entrer en concurrence dans l’accomplissement des bonnes actions, de renoncer aux plaisirs éphémères de ce bas monde. Ceci ne se réalisera que si Allah, Exalté soit-Il, vous permet de vous ressourcer spirituellement.
 
Cette civilisation moderne ressemble fortement à un tapis par lequel on tire lentement les gens vers une fin inévitable, alors que ces derniers n’en n’ont même pas conscience, préoccupés qu’ils sont par des choses insignifiantes. Le diable danse de joie parmi eux et rit à gorge déployée tout en les conduisant loin du chemin du salut. Lorsque le malheur arrivera, ils se réveilleront mais trop tard ; il sera déjà temps de rendre des comptes dans les ténèbres de la tombe.
 
Cher coreligionnaires ! Accepteriez-vous que cet état soit le vôtre ? : Accepteriez-vous de rester insoucieux jusqu’à ce la mort vous surprenne et là vous allez regretter à un moment où le regret ne servira à rien.
 

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