Dawmat Al Djandal, un danger en provenance du Nord

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Pendant les cinq années que les musulmans passèrent à Médine, de nombreux résultats importants se produisirent. Sur le plan interne, les traits distinguant l'état islamique naissant furent clairement définis et ses piliers furent érigés. Sur le plan externe, le mouvement de la prédication et de l'orientation fit son chemin entre les tribus tout au long de cette période, alors que les musulmans avaient fait preuve de compétence et d'habileté militaire dans les batailles qui les avaient opposés aux polythéistes ; cela leur avait d’ailleurs permis d’avoir la mainmise sur les régions environnantes.

 A cette époque là un autre danger survint du côté du nord, plus précisément d’une région prés du Chaam (la Grande Syrie) nommée  Dawmat Al-Djandal  qui se trouvait à une distance de seize jours de marche - environ quatre cents cinquante kilomètres - région qui était dotée d’un grand marché, et où se rendaient des gens en provenance du monde entier. Cette région avait une grande importance, de par sa proximité de l'Etat de Ghassasins, allié des Romains d'une part, et de par sa situation au carrefour des caravanes commerciales d'autre part. Ceci permettait à ses habitants d'attaquer les caravanes des musulmans et de s'en emparer à l'ombre de la protection arabe et du soutien romain. Il en résultait certes davantage de charges économiques qui pesaient lourd sur l'Etat islamique naissant.
 
Au mois de Rabii‘ Al Awwal de l'an cinq de l'Hégire, une rumeur courut à Médine, selon laquelle les tribus de cette région -Dawmat Al Djandal - s’étaient rassemblées pour s'apprêter à combattre le Prophète, , et à exterminer son Etat. Le Prophète, , pressentit le danger. C’est pourquoi il estima nécessaire d’y remédier dès le début, avant que les périls susceptibles d‘en découler ne surviennent. Le Prophète - - appela les gens pour les inciter à combattre pour la cause d'Allah – Exalté soit-Il – tout en leur rappelant la rétribution qu’Allah, Exalté soit-Il, réservait aux croyants. Les musulmans se préparèrent donc à la bataille. Ils étaient mille combattants.
Le Prophète, , nomma un homme, qui n’était pas originaire de Médine, comme gouverneur de la ville en son absence. Cet homme n'était autre que Sibaa‘ Ibn ‘Orfotah Al-Ghifaari, qu'Allah soit satisfait de lui. Le Prophète, , connaissait ses compétences et ses capacités à gérer les affaires ; il fit cela également pour inculquer aux Compagnons le sens de l'obéissance et de la soumission à l'émir, quelle que soit sa position sociale ou ses origines.
L'armée se dirigea vers leur objectif, Dawmat Al Djandal, en se servant d'un guide habile appelé Madhkour. Le Prophète, , demanda à ce dernier de choisir le meilleur chemin, et le plus éloigné de l'ennemi. La grandeur du commandement prophétique se fit jour à travers l’ordre qu’il donna –- à l'armée, de circuler de nuit et de s'arrêter pendant le jour pour prendre l'ennemi à l’improviste .
 
Les polythéistes furent surpris par la nouvelle de l'avancée des musulmans, et cela eut un fort impact sur eux .Ils n'imaginaient pas que le Prophète, , prendrait l'initiative de venir les combatrre au moment où ils planifiaient d'attaquer Médine et de s'en emparer. Une grande peur s’empara alors d'eux et ils furent profondément démoralisés, ce qui les poussa à s'enfuir en abandonnant leurs maisons et leurs biens derrière eux. Les musulmans ne trouvèrent qu'un nombre restreint de bergers avec leurs bestiaux qu'ils prirent facilement comme butin.
Le Prophète, , ne se contenta pas de cette victoire ; il envoya des Sarayyas, expéditions, pour pourchasser les fuyards mais ils ne trouvèrent qu'un seul homme qu'ils firent prisonnier et qu’ils emmenèrent au Prophète - . Le Prophète, , lui demanda où était son peuple et il répondit qu'ils s’étaient enfuis. Le Prophète, , lui proposa de se convertir à l’Islam. L'homme accepta et se comporta dès lors comme un musulman pieux.
L'armée stationna sur place pendant quelques jours, puis regagna Médine. Sur le chemin du retour, ‘Oyaynah Ibn Hisn Al-Fazaari rencontra le Prophète, , et lui demanda la permission de faire paître ses brebis dans les territoires des musulmans ; le Prophète, , le lui permit.
Ainsi le Prophète, , réussit à réaliser à travers cette conquête plusieurs objectifs de grande importance. Parallèlement à l'extermination du danger de ces bédouins, l'objectif de la protection de Médine contre d’éventuels dangers se réalisa. Cette conquête fut également l’opportunité de mieux connaître les régions arabes du Nord et les endroits qui représentaient une future menace. Elle fut de même une occasion pour priver Qouraych de toute source de soutien ultérieur. De plus, elle fut un message clair adressé aux Byzantins et le signe de la force des musulmans et de leur faculté à affronter les dangers.

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