Que va-t-il se passer apr¨¨s l،¯¨¦coulement du mois de Ramadan ?

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Le mois de Ramadan a été un terrain de compétition où les gens rivalisaient dans le domaine des bonnes actions. Il a été un mois où les âmes ont été domptées et formées à suivre les préceptes de la vertu et de la dignité, se sont éloignées des vices et se sont élevées au-dessus des péchés. Il a été un mois où les âmes ont été guidées vers le bon chemin. Que celui qui n’a pas profité de ce mois est bien malheureux ! Rien ne l’a empêché d’en profiter que la négligence et la paresse, les atermoiements et les vains désirs séculiers.

Pire encore est le cas de certains serviteurs qui réussissent à accomplir les actes d’adoration et les œuvres pies, mais lorsque cette saison d’obéissances s’achève, ils abrogent ce qu’ils ont conclu et rebroussent chemin en échangeant le meilleur contre ce qui est moins bon. Il s’agit là d’une grosse erreur, d’un délit valant l’ignominie à son auteur selon tous les critères, et aucun regret ni aucune excuse, après les avoir commis, ne seraient d’aucune utilité au serviteur lorsqu’il se tiendra devant Allah, Exalté soit-Il, Al Waahid (l’Unique) et Al Qahhaar (Le Contraignant).
On dit à Bichr, qu’Allah lui fasse miséricorde, qu’il y avait des gens qui s’appliquaient aux actes d’adoration au mois de Ramadan et il répondit :  Quelles mauvaises personnes que celles qui ne reconnaissent de droit à Allah, Exalté soit-Il, que pendant le mois de Ramadan. La personne pieuse est celle qui s’applique à l’adoration toute l’année. 
On demanda à Ach-Chalabi, qu’Allah lui fasse miséricorde, lequel est meilleur Rajdab ou Cha’baane. Il répondit :  Sois pieux et n’accorde pas d’importance exclusive au mois de Cha’baane. 
Les œuvres du Messager () revêtaient un caractère régulier. Et on demanda à ‘Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, si le Messager  () consacrait un jour particulier aux actes d’adoration. Elle dit alors :  Non, Les œuvres du Messager () revêtaient un caractère régulier.  le Messager () n’accomplissait, ni pendant le mois de Ramadan ni pendant un autre mois, plus de onze Rak’ates (unité de prière) surérogatoires. Nous appelons ces gens avec commisération, sincérité et compassion à revoir leur comportement ainsi que leur mode de vie. Nous les appelons à faire leur examen de conscience et à méditer sur leur situation avant qu’il ne soit trop tard. Nous leur conseillons de ne pas se laisser tromper par les apparences ni par leur santé, leur vitalité, leur jeunesse ou leur force. Car il ne s’agit là que de quelque chose semblable à un mirage dans une plaine désertique que la personne assoiffée prend pour de l’eau potable et qui en un éclair se dissipe et disparaît rapidement. La bonne santé va sûrement être affectée par les maladies, la jeunesse par le vieillissement, la force par la faiblesse. Quittez donc votre insouciance et réveillez-vous parce que la vie est courte même si elle nous semble longue et que la joie prendra fin même si elle nous semble permanente.
Que ces gens sachent que le fait de suivre le droit chemin et d’observer les actes d’obéissance de manière constante est la preuve de l’acceptation des bonnes œuvres par Allah, Exalté soit-Il. Allah, Exalté soit-Il, dit (sens du verset) : et adore ton Seigneur jusqu’à ce que te vienne la certitude (la mort). (Coran 15/99).
Les âmes se doivent donc de continuer à suivre la voie de la bonne conduite et de la droiture tout comme elles le faisaient pendant le mois de Ramadan. Cette voie ne se limite pas au mois de Ramadan. L’adoration du Seigneur ne doit pas être restreinte au mois de Ramadan. Al Hassan Al Basri, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit :   Allah, Exalté soit-Il, n’a mis d’autres limites aux œuvres pies que le croyant peut accomplir que la mort.  puis il a lu le verset coranique suivant (sens du verset) : et adore ton Seigneur jusqu’à ce que te vienne la certitude (la mort). (Coran 15/99).
 Lorsque le mois de Ramadan prend fin, vous avez devant vous des occasions d’adoration qui se répètent régulièrement. Les cinq prières obligatoires figurent parmi les œuvres les plus éminentes et elles représentent la première chose à propos de laquelle Allah, Exalté soit-Il, demandera des comptes à Son serviteur. C’est pendant la prière que le serviteur se tient debout devant son Seigneur en faisant preuve de recueillement et en sollicitant Sa miséricorde.
Si le jeûne du mois de Ramadan est achevé, il reste le jeûne surérogatoire comme celui des six jours de Chawwaal, des lundis et jeudis et des trois jours nommés les Jours Blancs, de chaque mois lunaine. Il en est de même pour le jour de ’Achoraa’, de ‘Arafa et autre.
Si l’on n’accomplit plus la prière nocturne de Ramadan, celle-ci est permise pendant toutes les nuits de l’année : Allah, Exalté soit-Il, dit (sens du verset) :  ils dormaient peu, la nuit (Coran 51/17)
Si l’on donné la Zakaato Al Fitr (l’aumône de la rupture du jeûne), il reste la Zakaah obligatoire et il existe de nombreux moyens de faire des aumônes, de dispenser des dons et de pratiquer le Djihaad.
 Sachez chers frères que les pieux serviteurs d’Allah, Exalté soit-Il, se caractérisent par l’accomplissement assidu des bonnes actions. Allah, Exalté soit-Il, dit (sens du verset) :   qui sont assidus à leurs Sal¨¡ts, (Coran 70/23). Allah, Exalté soit-Il, dit aussi (sens du verset) :  et qui observent strictement leur Sal¨¡t. (Coran 23/9)
Je pressens en vous le désir ardent de prendre connaissance des moyens menant à l’accomplissement assidu des bonnes œuvres. Et je vous dis en tant que conseilleur compatissant et sincère :
Premièrement : il faut avoir une détermination ferme et sincère à accomplir les bonnes actions de manière assidue quelles que soient les circonstances et les conditions. Et cela exige de vous d’abandonner la nonchalance et la paresse ; c’est pour cette raison que le Messager () cherchait protection auprès d’Allah, Exalté soit-Il, contre l’impuissance et la paresse étant donné le grand préjudice qui en découle. Implorez donc le secours d’Allah, Exalté soit-Il, et ne tombez pas dans l’impuissance.
Deuxièmement : il faut être modéré dans ses actes. Ne vous surchargez pas d’œuvres qui dépassent vos capacités. Voilà pourquoi le Messager () a dit : 
 Accomplissez les œuvres surérogatoires dans la mesure de vos capacités car Allah ne se lasse pas de vous rétribuer avant que vous ne vous lassiez de les faire.  (Boukhaari et Mouslim)
 
Sachez donc chers frères que la bénédiction réside dans la persévérance dans l’accomplissement de ces actes surérogatoires. Celui qui observe la lecture d’un Djoz’ (une des trente parties du Coran) de manière quotidienne, finit la lecture de tout le Coran en un mois. Et celui qui observe le jeûne de trois jours de chaque mois lunaire, c’est comme s’il jeûnait pendant toute sa vie. Celui qui observe l’accomplissement assidu des douze Rak’ates (unités de prières) chaque jour, Allah, Exalté soit-Il, lui construit une maison au Paradis. Il en est de même pour les autres actes.
 Troisièmement : il n’est pas bon pour celui qui accomplit avec persévérance des actes surérogatoires de les délaisser. Selon Abd Allah ibn ‘Amro Ibn Al ‘Aas, qu’Allah soit satisfait de lui, le Messager, Salla Allahou `Alaihi wa Sallam, a dit :  ô Abd Allah, ne sois pas comme untel qui accomplissait la prière nocturne puis l’a négligée.  (Boukhaari et Mouslim).
Quatrièmement : rappelez-vous -qu’Allah vous préserve- ce que faisaient nos pieux prédécesseurs : voilà notre bien-aimé, notre Messager Mohammad () à propos duquel la Mère des Croyants ‘Aïcha nous informe que lorsqu’il n’accomplissait pas la prière nocturne parce qu’il avait besoin de dormir ou à cause d’une maladie, il accomplissait le jour suivant douze Rak’ates surérogatoires. (Mouslim). Le Messager () laissa une fois l’I’tikaaf, retraite spirituelle accomplie à la mosquée, et rattrapa cet I’tikaaf pendant le mois de Chawwaal. Selon Abou Horayarah, qu’Allah soit satisfait de lui, le Messager () a dit une fois à Bilaal : 
 
Ô Bilaal, informe-moi de l’œuvre que tu accomplis depuis ta conversion à l’Islam et dont tu t’attends le plus à la rétribution car j’ai entendu le bruit de tes sandales devant moi au Paradis 
 
Bilaal a répondu en ces termes: L'action dont je m'attends le plus à la rétribution est que je ne fais jamais des ablutions de jour ou de nuit sans les faire suivre par ce qu’Allah m'a prédestiné comme Salate (en dehors de la prière obligatoire).  (Boukhaari et Mouslim).
 
Plus étonnant encore est ce qu’a fait ‘Ali, qu’Allah soit satisfait de lui, du conseil du Messager () lorsque le Messager () est entré chez lui, et l’a trouvé endormi avec Fatima, qu’Allah soit satisfait d’elle. ‘Ali qu’Allah soit satisfait de lui, nous raconte ce récit en disant :  le Messager () a posé son pied entre moi et Fatima, qu’Allah soit satisfait d’elle, et nous a appris ce que nous avions à dire au moment de nous mettre au lit: 
 
 ô Fatimah, si vous vous mettez au lit comme vous le faites maintenant, dites Sobhanallah (gloire et pureté à Allah) trente-trois fois, Al Hamdulillah (louange à Allah) trente-trois fois, et Allaho Akbar (Allah est plus grand) trente-quatre fois.
 ‘Ali, qu’Allah soit satisfait de lui, a dit :  Par Allah, je n’ai jamais négligé la mise en application de ce conseil. Un homme lui dit :  Même la nuit de la bataille de Seffine ?!  ‘Ali, qu’Allah soit satisfait de lui, lui répondit :  Même la nuit de la bataille de Seffine.  (Al-Haakim : Sahih).
 
Si vous réfléchissez à ce Hadith, vous serez étonné de ce souci d’accomplir avec persévérance une œuvre surérogatoire même en temps de guerre, à un moment où les têtes sont tranchées, les cœurs effrayés et le sang versé. Tout ceci ne l’empêchait pas de mettre en application le conseil du Messager () en disant au moment de dormir ce que le Messager () lui avait ordonné de dire.
 
Prendre connaissance de des traditions susmentionnées pousse à l’accomplissement assidu des bonnes actions et à l’imitation de la ligne de conduite des pieux prédécesseurs.

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