Louanges à Allah, Seigneur des mondes. Paix et bénédiction sur notre Prophète, Muhammad, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons.
Le pèlerinage est un acte d'adoration grandiose qui allie les aspects physique et financier. Il s'agit d'un genre de djihâd pour la cause d'Allah, exalté soit-Il, mais il n'implique pas de combat comme l’a dit le Messager (). Le pèlerinage est le cinquième pilier de l’Islam. Accomplir le pèlerinage est une obligation pour la communauté chaque année étant donné le verset où Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : Et c’est un devoir envers Allah pour les gens qui ont les moyens, d’aller faire le pèlerinage de la Maison (Coran 3/ 97). Il est, de ce point de vue, une obligation collective. Pour ce qui est des individus, il incombe à chacun d'accomplir le pèlerinage une seule fois dans la vie comme le dit Allah, exalté soit-Il (sens du verset) : pour les gens qui ont les moyens, d’aller faire le pèlerinage de la Maison (Coran 3/79). Le Messager () a dit lui aussi : Le pèlerinage se fait une fois, et pour celui qui l'accomplitplus d'une fois, il s'agit d'un acte volontaire (non obligatoire) . Ceci relève de la miséricorde d'Allah, exalté soit-Il. Etant donné que le pèlerin a besoin de beaucoup d'argent pour le pèlerinage, d'une certaine force physique et qu'il fait un long voyage, Allah, exalté soit-Il, a imposé le pèlerinage une seule fois dans la vie.
Par conséquent, celui qui peut, du point de vue physique et financier, accomplir le pèlerinage, doit l’accomplir par lui-même. Cependant, celui qui en a les moyens financiers, mais en est incapable physiquement à cause d'une infirmité permanente, se doit de mandater quelqu'un pour l'accomplir à sa place et donc de lui payer les frais de ce pèlerinage.
Quant à faire le pèlerinage plusieurs fois, c'est une chose recommandable tant que cela ne cause pas de préjudices physiques à cause de la cohue et des dangers l'accompagnant. S'il y a des préjudices potentiels, il est préférable de ne pas accomplir de pèlerinage surérogatoire, d'autant plus qu'il existe beaucoup d'autres œuvres pies, pour celui qui veut faire le bien, comme le fait de donner à manger aux pauvres, d'aider les indigents et de prendre part aux projets caritatifs.
Il faut également respecter les règles établies par le pays pour l'intérêt des pèlerins, comme le fait de déterminer un certain nombre de pèlerins pour chaque pays. Il n'est pas permis d'enfreindre ces règles en faisant le pèlerinage sans autorisation, pour ne pas avoir à assumer une responsabilité l’amenant éventuellement à perpétrer des interdits durant l'ihrâm. Il ressort de cela que le pèlerin n'effectue pas le pèlerinage comme il se doit à cause de la cohue qui le pousse à utiliser à tort les dispenses durant l'accomplissement des rites, chose qui rend son pèlerinage imparfait, comme c'est le cas pour les femmes en particulier. Celles-ci s'exposent à de grands dangers et subissent des difficultés insupportables. Donc il est préférable pour celui qui a effectué le premier pèlerinage obligatoire de ne pas le répéter dans ces conditions difficiles, donnant ainsi l'occasion à une personne n'ayant pas encore accompli le pèlerinage d'effectuer cette obligation religieuse. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. Et craignez Allah, car Allah est, certes, dur en punition ! (Coran 5/ 2).
Allah, exalté soit-Il, dit aussi (sens du verset) : Allah n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité (Coran 2/ 286). Et comme nous l'avons dit plus haut, il y a beaucoup d'autres œuvres pies que le musulman peut accomplir en dehors du pèlerinage surérogatoire, et il se peut que la récompense de certaines de ces œuvres soit plus grande que celle du pèlerinage surérogatoire dans le cas où son accomplissement est facile. C'est Allah, exalté soit-Il, Qui guide vers le droit chemin.
Que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur notre Prophète, Muhammad, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons.
Par le cheikh Sâlih ibn Fawzân al-Fawzân