L’analphabétisme est un obstacle majeur au progrès intellectuel, scientifique, économique et social de l'homme. Dans de nombreuses régions du monde musulman, les taux d'analphabétisme sont très élevés. D'après les statistiques de l'UNESCO, plus de 774 millions de jeunes et d’adultes, soit près d’un adulte sur cinq, n’ont actuellement pas les compétences de base nécessaires en matière de lecture, écriture et de calcul afin de participer au développement des sociétés dans lesquelles ils vivent.
Il est assez surprenant que ce taux élevé d’analphabétisme puisse se trouver dans un pays musulman, surtout quand on connaît l’importance que l’Islam accorde au savoir et à sa quête dont l’apprentissage de l’écriture et de la lecture, que ce soit sur le papier, sur un écran d’ordinateur ou sur celui d’un téléphone mobile, est une étape incontournable de sa transmission et de son développement. Voyons de près l’importance que donne l’Islam à la lecture et à l'écriture.
L’Islam a honoré la science et les savants et c’est pour cela qu’Allah, exalté soit-Il, a ordonné à Son Prophète () de Lui demander d’augmenter ses connaissances : Dis : Ô mon Seigneur, accrois mes connaissances ! (Coran 20/114).
Dis : "Sont-ils égaux, ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ?" Seuls les doués d'intelligence se rappellent. (Coran 39/9).
Allah élèvera en degrés ceux d'entre vous qui auront cru et ceux qui auront reçu le savoir. Allah est parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. (Coran 58/11).
Il n’est pas surprenant que les premiers versets révélés aient un rapport direct avec la science, car ils incitent à apprendre la lecture et l’écriture qui sont les deux moyens qui permettent d’acquérir la science : Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l'homme d'une adhérence. Lis ! Ton Seigneur est le Très Noble, qui a enseigné par la plume [le calame], a enseigné à l'homme ce qu'il ne savait pas. (Coran : 96/1-5). Pour montrer l’importance de l’écriture, Allah, exalté soit-Il, dans le début de l’une de Ses nobles sourates a juré par la plume et ce qu’elle écrit : Nûn. Par la plume et ce qu’ils écrivent ! (Coran 60/1).
La lecture et l'écriture étant la clé de toutes les sciences, l'Islam a défini sa première mission, à savoir la lutte contre l'analphabétisme.
L’Islam ne s’est pas contenté d’encouragé la quête du savoir, il est allé beaucoup plus loin en faisant d’elle une obligation religieuse comme il l’a fait de la prière, du jeûne, de la Zakat, etc. Le Prophète () n’a-t-il pas dit que : La quête du savoir est obligatoire pour chaque musulman. (Hadith authentique rapporté entre autres par Ibn Maja). Une des règles d’or communément appliquées par les oulémas stipule que : Ce qui est nécessaire à l’accomplissement d’une obligation est aussi obligatoire. Donc tout comme l’adoration est une obligation, le savoir relatif à celle-ci est aussi obligatoire et le moyen de parvenir à ce savoir est aussi une obligation.
Inutile de rappeler que la quête du savoir est obligatoire pour chaque musulman, qu’il soit homme ou femme, et que cette injonction a été pratiquée dès les premiers temps de l’Islam. En effet, les femmes étaient très impliquées dans la campagne d’éducation à Médine, comme le prouve le cas de Aicha, épouse du prophète (), qui fut une autorité reconnue en exégèse coranique, en traditions prophétiques (hadiths) et en droit musulman.
Aujourd’hui, les échecs et les épreuves de notre communauté ne sont que les fruits - amers - de l’analphabétisme. Le Coran et la Sunna du Prophète () méritent de s’enraciner dans nos cœurs pour nous sauver des affres de l'ignorance.
Une chose est sûre, les sociétés musulmanes dans lesquelles le taux d’analphabètes est très élevé n’ont pas toujours été fidèles aux enseignements de leur religion.