Les catégories d’innovateurs en matière de religion

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Ibn al-Qayyim (qu’Allah lui fasse miséricorde) a classé les adeptes de l’innovation en matière de religion (bid’a) en trois catégories :

La première catégorie renferme les ignorants et les imitateurs qui n’ont aucune science. Ces derniers ne peuvent être qualifiés ni de mécréants ni de pervers. Les témoignages des innovateurs de cette catégorie ne sont pas rejetés, du fait qu’ils n’ont pas la capacité intellectuelle et matérielle d’apprendre la Sunna. Le jugement porté sur eux est le même que celui porté sur les faibles et les incapables parmi les hommes, les femmes et les enfants. Allah, exalté soit-Il, dit concernant ces derniers : Ceux qui ont fait du tort à eux mêmes, les Anges enlèveront leurs âmes en disant : "Où en étiez-vous (à propos de votre religion) ?" - "Nous étions impuissants sur terre", dirent-ils. Alors les Anges diront : "La terre d'Allah n'était-elle pas assez vaste pour vous permettre d'émigrer ?". Voilà bien ceux dont le refuge est l'Enfer. Et quelle mauvaise destination ! A l'exception des impuissants : hommes, femmes et enfants, incapables de se débrouiller, et qui ne trouvent aucune voie : A ceux-là, il se peut qu'Allah donne le pardon. Allah est Clément et Pardonneur. (Coran 4/97 à 99).

La deuxième catégorie renferme ceux qui sont capables d’interroger, de chercher la science et de connaître la vérité, mais qui délaissent cela pour une raison ou pour une autre (préoccupation, paresse, etc.). Ceux-là sont des négligents et méritent le châtiment divin, car, en négligent une obligation religieuse qu’ils sont capables d’accomplir ils commettent un grand péché. Le jugement porté sur eux est le même que celui porté sur tous ceux qui délaissent certaines obligations. Si les innovations qu’ils adoptent et les passions qu’ils suivent dominent ce qu’ils ont de Sunna et de guidée, leurs témoignages sont rejetés ; et si c’est l’inverse (c'est-à-dire que c’est la Sunna qui domine) leurs témoignages sont acceptés.

La troisième catégorie renferme ceux qui font des recherches et auxquels apparaît clairement la voie de la droiture, mais la délaisse et lui préfèrent la voie de l’égarement par suivi aveugle des passions, par sectarisme ou par haine ou inimitié vis-à-vis des adeptes de la Sunna. Ceux-là sont des pervers, mais ne peuvent être qualifiés de mécréants qu’après un grand effort de recherche détaillée et un examen minutieux de leurs cas.
S’ils exposent leurs innovations au grand jour et appellent les autres à les suivre, leurs témoignages sont rejetés, de même que les fatwas qu’ils émettent et règles jurisprudentielles qu’ils déduisent, si cela bien sûr est possible. Leurs témoignages, leurs fatwas et leurs règles ne doivent être acceptés que dans l’extrême nécessité. C’est par exemple le cas lorsque la domination et le pouvoir leur appartiennent ; lorsque les juges, les muftis et les témoins font partie d’eux ; il n’est pas possible dans ce cas de les rejeter en bloc, car le fait de rejeter dans cette situation leurs témoignages, leurs fatwas et leurs règles comporte un grand risque et une grande corruption qu’il serait plus sage d’éviter ou de réduire au maximum les effets en les acceptant.

Pour l’imam Mâlik le témoignage des adeptes de l’innovation en matière de religion toute catégorie confondue (Qadariyya, Mou’tazila, etc.) n’est pas accepté, même s’ils prient comme nous et se dirigent vers notre Qibla.

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