Sixième commandement
Et ne vous approchez des biens de l’orphelin que de la plus belle manière, jusqu’à ce qu’il ait atteint sa majorité
Dans le cadre de notre série d’article concernant les dix commandements coraniques nous allons aborder aujourd’hui le sixième commandement à savoir Et ne vous approchez des biens de l’orphelin que de la plus belle manière, jusqu’à ce qu’il ait atteint sa majorité
Dans notre explication de ce commandement divin nous allons voir les plus importantes injonctions tirées du Coran et de la Sunna authentique et qui sont en rapport direct avec l’orphelin. Rappelons en passant que ces injonctions sont aussi importantes les unes que les autres et que leur mise en pratique permet d’établir la paix dans la société et met fin à toute sorte de ressentiment.
Le commandement qui nous intéresse ici ordonne à tout musulman qui croit en Allah et au Jour dernier de n’approcher des biens de l’orphelin que de la manière qui profite le plus à ce dernier ; c’est-à-dire qu’il ne doit s’approcher des biens de l’orphelin que dans le seul but de les protéger contre toute perte ou diminution et de les faire fructifier.
La signification de : jusqu’à ce qu’il ait atteint sa majorité est : jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge de puberté et l’âge de raison, et qu’il puisse utiliser ses biens convenablement ; dans ce cas, son tuteur a le devoir de les lui remettre en présence de témoins, comme il est clairement mentionné dans les versets suivants :
Et éprouvez (la capacité) des orphelins jusqu'à ce qu'ils atteignent (l'aptitude) au mariage; et si vous ressentez en eux une bonne conduite, remettez-leur leurs biens. Ne les utilisez pas (dans votre intérêt) avec gaspillage et dissipation, avant qu'ils ne grandissent. Quiconque est aisé qu'il s'abstienne d'en prendre lui-même. S'il est pauvre, alors qu'il en utilise raisonnablement : et lorsque vous leur remettez leurs biens, prenez des témoins à leur encontre. Mais Allah suffit pour observer et compter. (Coran 4/6)
Ce verset stipule que le tuteur de l’orphelin doit veiller à la bonne gestion de ses biens. Une fois arrivé à l'âge adulte, il doit avant de les lui remettre s’assurer de son aptitude à les gérer convenablement. Si l'on constate qu'il y a des lacunes dans son jugement, après avoir atteint l'âge adulte, son tuteur doit continuer à assurer la garde de ses biens jusqu'à ce qu'il soit apte à les gérer lui-même.
Le verset stipule aussi que le tuteur n'a pas le droit de faire un usage extravagant des biens de l'orphelin. S’il a une bonne position financière il n'a pas le droit d'utiliser les biens de l'orphelin pour ses dépenses courantes. Il doit par contre subvenir aux besoins de ce dernier en puisant dans ses propres revenus. Et il devra remettre à l'orphelin tous les biens qui lui sont dus.
Si par contre, le tuteur n'a pas une bonne position financière, il pourra dans une certaine mesure puiser des biens de l’orphelin pour subvenir aux besoins de ce dernier. Il doit dépenser de ses biens avec maintes précautions et doit tenir un compte exact de toutes les dépenses. Il n'a pas le droit de les utiliser pour les dépenses courantes qui concernent sa famille ; il n'a pas le droit, par exemple, d'en prélever une certaine somme pour payer les frais d'électricité, d'eau ou de logement.
Dans un autre cas de figure, il lui est recommander d’investir le capital de l'orphelin dans un commerce licite, mais en fin de compte et le capital et le profit doivent lui être restitués. Le verset enjoint aussi de prendre des témoins lorsqu'on restitue à l'orphelin les biens qui lui reviennent. Cette injonction est en accord à la nature humaine : ainsi le tuteur se préservera de toute mauvaise intention et l'orphelin se préservera de tout doute à l'égard du tuteur. On ne trouve dans aucun autre livre religieux des commandements si clairs et détaillés concernant le traitement des orphelins.
Allah, exalté soit-Il, dit dans un autre verset : Et n'approchez les biens de l'orphelin que de la façon la meilleur, jusqu'à ce qu'il atteigne sa majorité. Et remplissez l'engagement, car on sera interrogé au sujet des engagements (Coran 17/34)
L’engagement mentionné dans ce verset renvoie à l'éducation qu'on doit donner aux orphelins et à la protection de leurs biens tant qu'ils ne sont pas aptes à les gérer eux-mêmes.
Allah, exalté soit-Il, donne de sévères avertissements à ceux qui utilisent à mauvais escient les biens qui reviennent aux orphelins. À titre d'exemple, Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :
Et ils t'interrogent au sujet des orphelins. Dis : "Leur faire du bien est la meilleur action. Si vous vous mêlez à eux, ce sont vos frères [en religion]". Allah distingue celui qui sème le désordre de celui qui fait le bien. Et si Allah avait voulu, Il vous aurait accablés. Certes Allah est Puissant et Sage. (Coran 2/220)
Et donnez aux orphelins leurs biens; n'y substituez pas le mauvais (de vos biens) au bon (de leurs biens). Ne mangez pas leurs biens avec les vôtres : c'est vraiment un grand péché. (Coran 4/2)
Ceux qui mangent (disposent) injustement des biens des orphelins ne font que manger du feu dans leurs ventres. Ils brûleront bientôt dans les flammes de l’Enfer. (Coran 4/10)
Allah, exalté soit-Il, a également mis en garde contre tout acte de rudesse et de maltraitance envers l’orphelin, dans les versets suivants :
Quant à l’orphelin, ne le maltraite pas. (Coran 93/9)
Mais non ! C’est vous plutôt, qui n’êtes pas généreux envers les orphelins (Coran 89/17)
C’est bien lui qui repousse l’orphelin (Coran 107/2)
Quelques textes tirés de la Sunna authentique en rapport avec ce sujet :
Le Prophète () a dit :
Je vous tiens responsables du droit de deux faibles : l’orphelin et la femme (Rapporté par Nâsà'i)
Moi et celui qui entretient l'orphelin sommes au Paradis comme ces deux doigts (et il montra son index et son majeur). (Rapporté par Boukhari et Mouslim)
Quiconque caresse la tête d’un orphelin et ne fait cela que pour Allah, aura à son actif, pour chaque cheveu sur lequel sa main est passée, une bonne action. Et celui qui agit bien envers une orpheline ou un orphelin qu’il a chez lui, je serai avec lui comme ces deux et il () montra son index et son majeur (Rapporté par l’Imam Ahmed)
Celui qui entretient par son travail une veuve ou un orphelin est comme le combattant dans le sentier d’Allah. Abû Hurayra, le rapporteur de ce hadith a dit : Je crois même qu'il a ajouté: qu’il est aussi comme celui qui passe toute sa nuit à prier et comme celui qui jeûne toute l'année sans rupture. (Rapporté par Boukhari et Mouslim)
Les textes susmentionnés dans leur ensemble soulignent l’attention particulière que l’Islam accorde à l’orphelin, du fait qu'il se trouve dans une situation psychologiquement et affectivement difficile qui peut le conduire à la déviation s’il est dans une société qui ne respecte pas ses droits, et ne lui accorde ni tendresse ni compassion. Il est à noter que si l’orphelin n’a pas de proches parents qui peuvent s’occuper de lui, c’est à l’Etat islamique que revient cette tâche. C’est lui dans ce cas qui doit prendre la charge de ses affaires, de son éducation et de son orientation.
Les dix commandements coranique (6)
- Date de publication:05/08/2012
- Catégories:La guidance parfaite dans le Coran
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