Leçons à tirer du pèlerinage

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Il existe de nombreux enseignements et leçons à tirer de ce grand pilier qu'est le cinquième pilier de l'Islam et où l'on accomplit divers genres d’actes d’adoration physiques et financiers. Le pèlerin accomplit le pèlerinage par lui-même, accomplit le Tawâf, le Sa'î, et le stationnement à 'Arafat. Il passe la nuit à Muzdalifa, jette les Djamarât et accomplit les autres rites du pèlerinage. Le pèlerin dépense son argent pour faire tout cela et il le dépense également pour égorger la bête de sacrifice s'il est mutamatti' ou qârin. Parmi les plus éminentes de ces leçons et de ces enseignements citons :
 

1- Faire preuve de piété vis-à-vis d'Allah, exalté soit-Il, en proclamant son unicité : c'est en accomplissant ce grand pilier que le musulman réalise la piété dont Allah, exalté soit-Il nous a ordonné de faire preuve, après qu'Il, exalté soit-Il, a interdit à Ses serviteurs de commettre désobéissances et péchés et qu'Il leur a ordonné d'éviter les actes impudiques, la perversité et les disputes durant le pèlerinage ; Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset : 

" Le pèlerinage a lieu dans des mois connus. Si l’on se décide de l’accomplir, alors point de rapport sexuel, point de perversité, point de dispute pendant le pèlerinage. Et le bien que vous faites, Allah le sait. Et prenez vos provisions ; mais vraiment la meilleure provision est la piété. Et redoutez-Moi, ô doués d’intelligence! " (Coran 2/ 197).

La crainte d'Allah, exalté soit-Il, ne se réalise qu'en proclamant son unicité, chose qui a lieu lorsque l'on voue nos actes d'adoration à Allah, exalté soit-Il, exclusivement et en ne Lui attribuant aucun associé. Ceci se montre clairement dans le pèlerinage, car les pèlerins répondent à un seul Seigneur en disant : " Labbayka Allahumma Labbayk, Labbayka Lâ charîka Laka Labbayk, Inna Alhamda Wan-Ni'mata Laka Wal Mulk, la Charîka Laka". Ceci est la proclamation de l'unicité d'Allah, exalté soit-Il. Car le sens de " Labbayka Lâ Charîka Lak" est le suivant : Je réponds à Toi Seul car je ne Te donne aucun associé dans mes actes d'adoration. Cela invite les musulmans à réaliser le sens de l'unicité et à ne pas implorer un autre qu'Allah, exalté soit-Il, comme les walis (les bien-aimés d'Allah), les morts ou toute autre créature, étant donné que cela les ferait tomber dans le grand polythéisme et les ferait donc sortir de l'Islam.


2- Le pèlerinage est une manifestation de l’unité et de la force des musulmans : les pèlerins qui viennent à la Maison Sacrée d'Allah, exalté soit-Il, sont originaires de différents pays et parlent différentes langues. Ils sont par ailleurs de races différentes. Une seule chose les rassemble : l'Islam. Il se réunissent durant le pèlerinage, leur nombre atteignant des millions de personnes qui se déplacent d'un endroit où l'on accomplit un certain rite, à un autre où l'on accomplit un autre rite, dans un spectacle qui inspire la crainte et qui indique que la force des musulmans réside dans leur union sur la base du Livre d'Allah, exalté soit-Il, et de la Sunna de Son Messager (). Cela exaspère le diable, comme le Messager () l’a dit : " Excepté ce qui lui est arrivé le jour de Badr, on n'a jamais vu Satan plus humilié et plus avili que le jour de 'Arafat ". Cela suscite également l'exaspération des ennemis d'al-Rahmân (du Tout Miséricordieux) et des alliés de Satan.

3- Le pèlerinage met en relief la fraternité islamique :
La fraternité entre les musulmans se révèle clairement durant le pèlerinage. Les écarts disparaissent entre eux. On voit manifestement la coopération, l'affection, et l'amour régner entre eux sous leurs meilleures formes durant le pèlerinage. Ainsi voit-on le fort aider le faible et il peut arriver qu'il le porte s'il peut le faire. On trouve également que celui qui possède de la nourriture donne à manger à celui qui n'en a pas. Comme il est réjouissant de voir des groupes de jeunes gens et de personnes âgées accueillir leurs coreligionnaires à Muzdalifa après leur déferlement de 'Arafat et leur offrir de l'eau, des jus de fruits et à manger, alors que les pèlerins répètent " Laisse-moi passer, ô pèlerin " alors qu'ils ne se connaissent pas, en dehors du fait qu'ils sont des musulmans. C'est alors que vient à l'esprit de chaque musulman et chaque musulmane le hadith suivant du Messager () : " L'image des croyants dans les liens d'amour, de miséricorde et de compassion qui les unissent les uns aux autres est celle du corps: dès que l'un de ses membres est malade, tout le reste du corps souffre d'insomnie et de fièvre. " (Mouslim).

4-L'habit de l'ihrâm rappelle le linceul, car comme cela est bien connu, le musulman entre en état d'ihrâm (état de sacralisation) en revêtant un izâr (un pagne) et un ridâ' et il est prescrit qu'ils soient de couleur blanche. Avant de se mettre en état de sacralisation, le pèlerin doit enlever ses vêtements cousus et ne porter que cet izâr et ce ridâ'. Il est préférable que le pèlerin fasse le ghusl (bain rituel) et se parfume le corps avant de mettre les vêtements de l'ihrâm. Cela rappelle la mort, car à la mort du musulman, on accomplit le ghusl pour lui, on le parfume, et on l'enveloppe dans un linceul de préférence de couleur blanche. Or, il y a des différences entre le pèlerin et le mort, car le pèlerin peut se repentir de ses péchés et invoquer son Seigneur et s'approvisionner en bonnes actions. Le mort, quant à lui, ne peut pas faire ces choses. Il en est de même pour ceux qui ne sont pas des pèlerins, car la porte du repentir est encore ouverte tant que l'Homme est encore en vie, qu'il n’a pas été encore frappé par la mort, et que le Jour de la Résurrection n'a pas eu lieu.


5- Le pèlerinage rappelle le Jour de la Résurrection :
La marche des pèlerins en même temps et dans la même direction depuis Mina jusqu'à 'Arafat et depuis 'Arafat jusqu'à Muzdalifa puis Mina, rappelle au musulman le Jour de la Résurrection. Allah, exalté soit-Il, compare les gens durant le Jour de la Résurrection, à ceux qui marchent vers un drapeau ou un étendard en disant (sens du verset) : " le jour où ils sortiront des tombes, rapides comme s’ils couraient vers des pierres dressées ; leurs yeux seront abaissés, l’avilissement les couvrira. C’est cela le jour dont on les menaçait ! " (Coran 70 / 34-44).

Al-Hâfidh ibn Kathîr, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : " C'est-à-dire que les gens se lèveront de leurs tombes lorsque le Seigneur, exalté soit-Il, les appellera pour le Stationnement du Jugement et ils se lèveront vite comme s'ils couraient vers des pierres dressées". Ibn 'Abbâs, qu'Allah soit satisfait de lui, Mudjâhid et al-Dahhâk, qu'Allah leur fasse miséricorde, dirent : " C'est-à-dire comme s'ils se hâtaient vers un drapeau", Abû al-'Aliya, Yahya et Ibn Kathîr, qu'Allah leur fasse miséricorde, dirent : " C'est-à-dire comme s'ils marchaient vers une destination qu'ils cherchent à atteindre ".
Il est indubitable que la situation diffère ici, car les pèlerins ne sont pas envahis par la peur ou l'effroi alors que le Jour de la Résurrection, cette peur atteindra son apogée, exception faite de ceux à qui Allah, exalté soit-Il, aura épargné ce mal.
Voilà pourquoi Allah, exalté soit-Il, a comparé l'état des gens le jour de la Résurrection à celui de personnes ivres tellement ils auront peur ; Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : " Ô hommes ! Craignez votre Seigneur. Le séisme [qui précédera] l’Heure est une chose terrible. Le jour où vous le verrez, toute nourrice oubliera ce qu’elle allaitait, et toute femelle enceinte avortera de ce qu’elle portait. Et tu verras les gens ivres, alors qu’ils ne le sont pas. Mais le châtiment d’Allah est dur " (Coran 22/1-2).

6- Le pèlerinage et la confirmation du fait de s'opposer aux polythéistes : l'ordre du Messager () ne s'est pas limité à proclamer l'unicité d’Allah, exalté soit-Il, à travers la répétition de la Talbiya, mais il est allé plus loin en ordonnant de s'opposer aux polythéistes et ceci en ne faisant pas ce que ceux-ci faisaient durant leur pèlerinage. Le Messager () interdit de prononcer la même formule de la Talbiya que prononçaient les polythéistes et qui renfermait le rajout suivant : "Labayka Lâ Charîka Lak illa Charîkan Huwa Lak Tamlikuhu wa ma Malak (Me voilà répondre à Ton appel. Tu n'as pas d'associé, excepté un associé que Tu possèdes ainsi que ce qu'il possède) ".
Le Messager () se comporta alla à l'encontre de ce qu'ils faisaient dans plusieurs situations. Citons le fait qu'il ne s'est pas tenu debout à Muzdalifa et qu’il l'a fait à 'Arafat avec les gens d'après l'ordre de son Seigneur, exalté soit-Il. 'Aicha, qu'Allah soit satisfait de lui, dit : " La tribu de Quraych et ceux qui suivent sa religion se tenaient debout à Muzdalifa et on les nommait Al-Homs tandis que les autres Arabes se tenaient debout à 'Arafat. Lorsque l'Islam est venu, Allah, exalté soit-Il, a ordonné à son Messager () d'aller à 'Arafat et de s'y tenir debout, puis d'en déferler et ce en disant : (sens du verset) : " Ensuite déferlez par où les gens déferlèrent, et demandez pardon à Allah. Car Allah est Pardonneur et Miséricordieux " (Coran 2/ 199), (Boukhari et Mouslim).
Le Messager () s'est en plus opposé aux polythéistes en sortant de Muzdalifa après l’apparition claire du jour et le lever du soleil, faisant ainsi le contraire de ce que faisaient les polythéistes qui attendaient le lever du soleil et disaient : " Lève-toi, soleil, de derrière le mont de Thabîr pour que nous partions !". Le Messager () se comporta également en contradiction avec les habitudes des polythéistes en ne descendant pas vers la vallée de Muhsir parce qu’Allah, exalté soit-Il, a enfermé l'éléphant dans cette vallée et que la tribu de Quraych y descendait et se vantait de ses origines et de sa gloire. Le Messager () s'opposa à cette habitude et ordonna à ses Compagnons de passer vite. Il ne descendit pas dans cette vallée et ne fit pas ce que la tribu de Quraych avait l'habitude de faire. Ceci incite tout musulman et toute musulmane à être fier de sa religion et à s'opposer aux polythéistes dans leurs actes.

7- Le pèlerinage nous apprend à faire preuve d'endurance durant l'accomplissement des actes d'obéissance : lorsque le pèlerin accomplit son pèlerinage, il subit nombre de difficultés et de peines. Il se trouve notamment confronté aux désagréments de la foule et de longues périodes d'attente. Cela habitue le pèlerin à l'endurance dans l’accomplissement des actes d'obéissance à Allah, exalté soit-Il. Le musulman a le devoir de se montrer endurant lorsqu'il accomplit les actes d'obéissance à son Seigneur, exalté soit-Il. Cette sorte d'endurance est la meilleure des trois sortes connues.
Notre Seigneur, exalté soit-Il, a ordonné à Ses serviteurs de se montrer endurants en disant : (sens du verset) : "Ô les croyants ! Soyez endurants. Incitez-vous à l’endurance. Luttez constamment (contre l’ennemi) et craignez Allah, afin que vous réussissiez ! " (Coran 3/ 200).

Allah, exalté soit-Il, dit aussi pour inciter Ses serviteurs à se montrer endurant ; (sens du verset): " …les endurants auront leur pleine récompense sans compter. " (Coran 39/10). Cela invite tout musulman à se montrer endurant en accomplissant les actes d'obéissance à Allah, exalté soit-Il, à tout moment, pour qu'il puisse jouir des délices permanents au Paradis.

8- Le pèlerinage habitue le musulman à invoquer Allah, exalté soit-Il, car Allah, exalté soit-Il, est proche et répond aux invocations de ceux qui l’invoquent. Le Messager () a montré que la Grâce d'Allah, exalté soit-Il, est immense et qu'Allah, exalté soit-Il, répond aux invocations de ceux qui l'invoquent et qu'Il affranchit du feu de l'Enfer plus de gens le jour de 'Arafat que tous les autres jours ; selon Aicha, , le Messager () a dit : " Il n'est pas de jour où Allah affranchit autant de Ses créatures du feu de l'Enfer que le jour de 'Arafat. " (Mouslim). C'est pour cette raison que le Messager () nous a incités à invoquer Allah, exalté soit-Il, notamment le jour de 'Arafat en disant : "La meilleure invocation est celle formulée le jour de 'Arafat et la meilleure formule est celle que j'aie prononcée, ainsi que les Prophètes avant moi: La Ilaha Illa Allah Wahdahu Lâ Charîka Lah, Lahul Mulk wa Lahul Hamd, Yuhyi wa Yumît wa Huwa ‘ala Kulli Chay`in Qadîr (Nul n'est digne d'être adoré en dehors d'Allah, Qui n'a point d'associé. A Lui Souveraineté et louanges. Il fait vivre et fait mourir et Il est Omnipotent." (Trimidhî, al-Albânî : hasan).

Voilà pourquoi le fait que le pèlerin s'habitue lors de ces jours aux invocations, lui fait maintenir cette habitude par la suite et incite le non pèlerin à invoquer al-Karîm (le Généreux), exalté soit-Il, Qui a promis de répondre à l'invocation de ceux qui L'invoquent en disant (sens du verset) : "Quand Mes serviteurs t’interrogent sur Moi... alors Je suis tout proche: Je réponds à l’appel de celui qui Me prie quand il Me prie. Qu’ils répondent à Mon appel, et qu’ils croient en Moi, afin qu’ils soient bien guidés " (Coran 2/ 186).

Le pèlerinage permet d’expier les péchés et fait entrer le pèlerin au Paradis. Ceci est une grande leçon à tirer et une sagesse grandiose qui montre la grâce d'al-Karîm (le Généreux), exalté soit-Il. Pour ce qui est de l'expiation des péchés, le Messager () a dit : "Accomplissez fréquemment le Hadj et la 'Umra, car leur accomplissement fréquent repousse la pauvreté et les péchés, de la même façon que le soufflet élimine les scories du fer" (Ibn Mâdjah et Ahmed ; al-Albânî : sahîh).

Dans la version transmise par al-Nasâ`î, on trouve : " car leur accomplissement fréquent repousse les péchés, de la même façon que le soufflet élimine les scories du fer".

La preuve que le pèlerinage expie les péchés est le hadith où le Messager () dit : " Celui qui aura fait le pèlerinage sans commettre d'actes impudiques, ni de désobéissances, redeviendra tel qu'il était le jour où sa mère l'a enfanté, absous de ses péchés " (Boukhâri et Mouslim).
La majorité des oulémas soutiennent que la rémission des péchés désigne ici les péchés mineurs - ce qui est l'avis correct in châ' Allah, alors que certains oulémas disent qu'elle désigne les péchés majeurs.
Quant à la preuve que le pèlerinage est la cause de l'entrée au Paradis, le Messager () a dit :

"La `Umra efface les péchés commis dans l'intervalle la séparant de la précédente ; et le Hadj accompli avec piété n'aura d'autre récompense que le Paradis " (Boukhâri et Mouslim).

Le Messager d’Allah () rencontra un groupe de cavaliers à Rawhâ’. Il les salua et dit : ‘Qui êtes-vous ?’ –‘Nous sommes des musulmans’, répondirent-ils. Puis ils demandèrent : ‘Et vous, qui êtes-vous ?’ –‘Je suis le Messager d’Allah ()’, répondit-il. Une femme apparut alors, sortit son enfant de son couffin et le prit dans ses bras puis demanda : ‘Ô Messager d’Allah, peut-il accomplir le Hadj ?’ Le Prophète () répondit : ‘Oui, et tu en seras récompensée’ . Sans aucun doute cela invite les musulmans à rivaliser dans les œuvres pies et à les multiplier, aspirant ainsi à atteindre ce qui est auprès d'al-Karîm (le Généreux), exalté soit-Il.
Je demande à Allah, exalté soit-Il, de nous procurer la clairvoyance et le fait de tirer des leçons de ce grand pilier. Certes, Allah est Prodigue et Généreux.

Qu'Allah accorde Sa paix et Sa bénédiction à notre Prophète, ainsi qu'à sa famille et ses Compagnons.
 

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