La minorité musulmane au Zimbabwe

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La République du Zimbabwe a pour capitale Harare, ce pays est l’un des Etats se trouvant au sud de l’Afrique, il partage ses frontières avec la Zambie au nord, le Mozambique à l’est, le Botswana à l’ouest et l’Afrique du Sud au sud. Le Zimbabwe compte environ 13 millions d’habitants ; les ethnies présentes dans le pays sont les suivantes : les Shonas (82 %), les Ndébélés (14 %), des ethnies africaines autres (2 %), des asiatiques (1 %) et des Blancs (moins de 1 %). Quant aux croyances et religions, elles sont diverses, on trouve ainsi au Zimbabwe : des gens pratiquant une foi mêlant christianisme et animisme (50 %), des chrétiens (24 %), de purs animistes (24 %) et des musulmans (2 %). Les langues parlées au Zimbabwe sont l’anglais (langue officielle), le shona et le sindebele.
Les musulmans et la colonisation au Zimbabwe :
Le Zimbabwe, ou anciennement Rhodésie du Sud, a été la proie d’une colonisation très dure durant laquelle les musulmans ont subi toutes sortes de persécutions religieuses, de plus ces derniers furent, sous le pouvoir des colons anglais, jetés en marge de la société et éloignés de toutes les sources de sciences et de connaissances. Les musulmans furent interdits d’accéder aux savoirs les plus élémentaires ; ainsi, le colon anglais fit fermer environ 1000 écoles, ce qui eut pour funeste résultat le fait que 97 % des musulmans devinrent des analphabètes. De même que les musulmans furent victimes de la séparation raciale pratiquée avec une grande cruauté par l’occupant anglais ; cette discrimination s’est ensuite étendue à toute la société africaine au Zimbabwe. La discrimination raciale et l’inégalité des droits et des devoirs entre les Africains et les Européens se sont encore accentuées lorsqu’en novembre 1965 le gouverneur anglais de Rhodésie du Sud s’est rebellé contre l’Angleterre et a donc déclaré l’indépendance de sa possession africaine, celui-ci a même formé un gouvernement dans lequel les Africains n’avaient pas droit de cité. Cet événement a provoqué une levée de boucliers et la colère de la communauté internationale, laquelle refusa de reconnaître ce gouvernement. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies promulgua de nombreuses résolutions visant à sanctionner la minorité blanche dirigeante, notamment en appelant tous les pays du monde à couper toutes relations économiques avec elle. De leur côté les populations africaines menèrent divers actions décisives pour s’opposer à ce gouvernement illégal, ce qui aboutit à la chute de ce dernier et le 18 avril 1980 l’indépendance de la Rhodésie du Sud vis-à-vis de l’Angleterre est proclamée.
Les efforts accomplis dans la da’wa islamique :
On trouve au Zimbabwe un conseil des savants de l’Islam, un haut conseil chargé des affaires islamiques, une institution délivrant des avis juridiques ou fatwas, une association des musulmans du Zimbabwe ainsi que plusieurs associations islamiques ; ces diverses structures travaillent à la diffusion de l’Islam ou à la fondation d’écoles primaires coraniques, elles se chargent également de la construction des mosquées et de ces écoles, elles mènent des actions caritatives et veillent à l’éducation des jeunes musulmans en leur inculquant le bon comportement islamique.
Les problèmes rencontrés par les musulmans au Zimbabwe :
On trouve au Zimbabwe trente mosquées et vingt musallâ-s (lieux de prière dans lesquels n’est pas accomplie la prière du vendredi) dispersés dans la plupart des villes et villages du pays. Des écoles coraniques, où les jeunes musulmans peuvent apprendre leur religion, sont généralement accolées à ces mosquées ; cependant, leur nombre reste encore insuffisant, de plus les enseignants ne sont pas vraiment compétents et les programmes sont très maigres. Par conséquent, les écoles islamiques ont grand besoin d’être développées et soutenues économiquement, notamment afin d’embaucher des enseignants bien formés, à ce propos, il est important de noter que ces écoles sont essentiellement financées par l’argent rassemblé auprès des musulmans par une institution récoltant l’aumône ; par ailleurs, une amélioration de ce système éducatif nécessite que soit créé un centre islamique qui formerait les imams et les prédicateurs.
Notons qu’il existe déjà diverses traductions du Noble Coran en shona et en sindebele, mais cela reste encore très insuffisant et ces traductions peuvent encore être améliorées ; quant à la diffusion de la langue arabe au Zimbabwe, nous pouvons dire que c’est un projet encore à ses prémices, les efforts dans ce domaine sont pour l’instant un peu vains, car les enseignants pouvant travailler efficacement à l’arabisation des populations musulmanes du Zimbabwe ne sont pas assez nombreux. Il est malgré tout incontestable que les écoles coraniques disséminées un peu partout dans le pays font ce qu’elles peuvent, avec de faibles moyens, pour diffuser la langue arabe, grâce notamment au travail positif qu’elles accomplissent dans le domaine de l’apprentissage du Noble Coran. Les enfants ne sont pas les seuls qui ont un besoin urgent d’apprendre la langue arabe, car en effet un nombre important de savants de l’Islam au Zimbabwe ne connaissent pas cette langue. Les institutions islamiques du Zimbabwe essayent de diffuser l’apprentissage de la langue arabe parmi les musulmans afin qu’elle devienne la langue employée quotidiennement entre eux dans leurs relations sociales ; pour ce faire, les associations islamiques chargées de la da’wa accomplissent dans ce travail de diffusion de la langue arabe de grands efforts, elles ont même obtenu du gouvernement le droit de fonder une école islamique pour cinquante familles musulmanes dans la région où habitent ces familles, c’est ainsi qu’un nombre important d’écoles virent le jour.
L’évangélisation et l’exploitation des problèmes économiques et sanitaires des musulmans :
Au Zimbabwe, les mouvements d’évangélisation sont très présents et très dynamiques parmi les populations musulmanes et animistes dont le nombre atteint les sept millions d’individus. Ces derniers sont la cible de dizaines d’organisations évangéliques diverses et variées, la plupart sont américaines et donc plus ou moins liées à la CIA, on trouve notamment parmi celle-ci : l’Association des messages chrétiens, les Ambassadeurs de la paix, l’Union chrétienne et évangélique, l’Association londonienne pour la diffusion du christianisme ou encore l’Eglise réformée américaine, laquelle est très présente au Zimbabwe.
Ces diverses organisations profitent de la situation économique et sanitaire difficile des musulmans afin de les approcher et de leur proposer leur aide, ce qui est en fait un moyen de les séduire et de les entraîner dans leur égarement. Concomitamment à ce travail d’évangélisation, des organisations islamiques font de leur côté beaucoup d’efforts parmi les populations locales, et notamment animistes, pour leur faire connaître l’Islam et la langue arabe.
Ainsi, organisations islamiques et organisations évangéliques se livrent une guerre d’influence acharnée au Zimbabwe, les secondes profitent de la faille de la pauvreté pour convertir des musulmans à leur message mensonger, il est donc urgent que les organisations islamiques internationales prennent conscience que chaque jour des milliers de musulmans abandonnent leur foi parce qu’ils n’ont pas les moyens économiques pour se nourrir et se soigner, et le Zimbabwe n’est qu’un exemple parmi d’autres, car en effet on retrouve la même situation dans des dizaines de pays africains. Par conséquent, même si nous saluons le fait que les organisations islamiques internationales envoient des exemplaires du Coran et des prédicateurs dans ces pays ou y construisent des mosquées et des centres, nous pensons qu’il est essentiel que parallèlement elles mettent en place des projets économiques modestes, utiles et viables qui permettraient aux populations musulmanes de ces pays d’être financièrement indépendantes et donc de se passer des aides faussement humanitaires des églises américaines qui n’ont en fait pour seul objectif que de convertir ces populations et donc d’étendre la domination politico-économique de l’Empire américano-sioniste aux dépends des musulmans.

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